Disséquez la Californie, placez-la en Bretagne, et vous obtiendrez le rock redoutable de Clavicule. Après avoir conquis les scènes, le quatuor rennais sort son premier album long le 12 juin 2020.
En 10 titres, Garage is Dead annonce définitivement la mort du garage, et ouvre désormais l'ère d'un grunge anatomique qui tape dur.
Mais tradition punk oblige, l'album s'ouvre tout de même sur un morceau intitulé "Asshole", parce qu'il faudrait quand même pas rester trop poli. C'est cuivré, presque aérien, un poil orientalisant, on est loin du garage et... ah, non, ce n'était que l'intro. La gouaille arrive, amenée par des fracas de batterie, et confirme l'orientation du groupe. Une énergie incroyable se dégage déjà.
Tout au long de l'album, on retrouve un certain format reprenant des appels saccadés auxquels répond la batterie âpre, qui enchantera notamment les groupies inconditionnels des formidables Dizzy Brains. Et puis qu'est-ce que ça donne la pêche !
Les effets sont omniprésents, pour torturer un peu tout ça, pour mettre un peu de grain aux arpèges de guitare, faire durer les basses, et résonner les percussions. On remarquera un penchant pour les saturations et la voix éclipsée par la batterie, sans doute inspiré de Ty Segall.
L'organisation simple marche bien, avec deux guitares, une basse et une batterie, un chanteur qui sait laisser la place aux mélodies quand il le faut, et appuyer là où il faut. Finalement, c'est vachement travaillé, le garage.
On dirait pas les Looney Tunes ? Non, pas du tout la même musique.
Photo : Titouan Massé
On s'éloigne parfois un peu du garage avec un penchant blues sur "The Monkey", soutenu par des distorsions de basse très propres. On finit dans une ambiance moite avec le son étouffant de "Jericho", pesant, opaque, implacable. On sort de l'album vidé, comme compressé sous un marteau-pilon. Prends ça dans tes épaules.
Sortie le 12 juin chez Beast records