Retour aux affaires pour Bill et Lisa Roe, les patrons du label américain Trouble In Mind. Après s’être occupé de Ty Segall, des Limiñanas, des Paperhead, le label jette son dévolu sur le groupe espagnol de Pamplona, Melenas, pour la sortie de son deuxième long format repoussée de quelques semaines, merci COVID-19...
Et pour cette première sortie sur un label non ibérique, le groupe balance sa pop psychédélique de fort belle manière comme avec l’ouverture de "Primer tiempo".
Des nappes de claviers lysergiques se posent tout en douceur pour nous réveiller dans une douce torpeur tel un "Sunday Morning" du Velvet Underground. Un côté pop se dégage aussi et rappelle les productions des Limiñanas. Tiens, mais eux aussi ont fait leurs premières armes sur le label de Bill et Lisa… Coïncidence ? Même succès à venir ? On continue à faire tourner sur la platine Dias Raros et on s’habitue à l’espagnol qui apporte des consonnances nouvelles qui se marient fort bien avec l’esprit rock ‘n’ roll des Melenas. La Spanish Touch apporte sa dose d’originalité.
"3 Segundos" envoie un riff grage sixties digne de figurer à côté des meilleurs Peebles. Les Melenas se posent en héritières d’un son garage bien senti. Prêtes à défourailler en trois seconds ! Yeah !
La majorité des titres est hyper facile d’accès. Trois accords super accrocheurs comme avec "Ya No Es Verano" qui envoie du rock festif avec des guitares, des claviers... Les Melenas aiment ce son sixties avec des petites guitares qui sonnent. Sur "Vals", on lorgne vers le coté psychédélique avec des parties de xylophone qui rajoutent a l’ambiance.
"No puedo pensar" montre un coté bien plus pop des Melenas. On pense aux Nerves de Paul Collins. C’est frais, ça file des fourmis dans les guibolles qui actuellement ont peu d’occasions de se dégourdir dans les salles de concert..
"Ciencia Ficcion" est lui aussi totalement pop. On pourrait parler de yé-yé en France mais là tout se passe dans la langue de Cervantes. Encore une belle réussite de la part des Melenas.
On sait aussi redescendre le tempo avec "29 grados" mais on reste toujours dans ces ambiances post punk matinée de guitares qui sonnent un tantinet garage sixties avec des gros accords plaqués gavé de fuzz distordue. On pense aussi aux Paperhead, toujours dans l’écurie Trouble In Mind.
"El Tiempo ha pasado", petit ballade, se pose comme une douceur pop fort agréable en ces temps de crise. De jolis arpèges accompagnent la voix douce de la chanteuse. De magnifiques nappes de claviers nous transportent à la façon du "Dream Baby Dream" de Suicide. C’est très beau. Les mélodies sont soignées et les harmonies vocales fonctionnent parfaitement.
Enfin les Melenas s’offrent une petite incursion dans la musique électronique avec "Los Alemanes" puis un riff roboratif entêtant façon Limiñanas vient se poser pour donner un résultat psychédélique à souhait. Un clavier rappelle The Cure dans ses mélodies pop.
Beaucoup d’influences dont dans ce Dias Raros des Melenas mais le coté pop sixties domine. Des relents garage aussi mais pas tout le temps. Au final, un album fort sympathique à écouter et qu’on apprécie de plus en plus après plusieurs écoutes. Encore une belle trouvaille du coté de chez Trouble In Mind !
Sortie le 1er juin sur le label Trouble In Mind
