Déjà huit ans se sont écoulés depuis la sortie du premier opus de Skeletal Remains, Beyond the Flesh. Véritable coup de massue à l’époque pour la scène revival death, puisant son inspiration chez Chuck Schuldiner - le maître du genre - en reprenant les codes de Scream Bloody Gore, ce premier opus a permis aux Américains de se faire connaître en dehors des frontières de leur pays. Huit ans et deux autres sorties depuis, la formule reste la même, à savoir celle d’un death metal efficace, rendant hommage aux pionniers de la scène.
Skeletal Remains n’a pourtant plus le même visage qu’en 2012. Seul Chris Monroy (chant/guitare), le leader du groupe, a continué l’aventure, accompagné d’un tout nouveau line-up (bien que Mike de La O ait un temps tenu la guitare au tout début du groupe). Pourtant, pour son quatrième opus, le groupe s’est une nouvelle fois tournée vers la paire Dan Swanö (mixing et mastering) et Dan Seagrave (artwork), deux grands noms du death, le premier en tant qu’artiste et producteur et le second comme réalisateur des pochettes pour des groupes tels que Morbid Angel, Entombed, Malevolent Creation ou encore Suffocation. En résulte un arrière-gout délicieusement old school, sans être daté, renforcé par les riffs et la voix hurlée de Chris Monroy. Gardant cet esprit death des années 90, les éructations vocales du leader évoquent parfois Patrick Mameli (Pestilence) ou Max Otero (Mercyless). Et afin de varier les plaisirs, sur « Stench of Paradise Burning », la voix de Simon Duson (vocaliste de Carnation) présent en guest, évoque quant à elle la profondeur d’un Mikael Akerfeldt.
A ses débuts, Skeletal Remains rendait clairement hommage à Death. Désormais, certains titres lorgnent plutôt du côté de Morbid Angel (« Synthetic Impulse », « Illusive Divinity ») avec un riffing efficace que ne renierait pas Trey Azagthoth. La puissance d’un « Tombs of Chaos » constitue également l’un des temps fort de ce nouvel opus. Et dans ce déferlement de violence, les Américains ont eu la bonne idée de proposer une respiration bienvenue à mi-parcours avec l’excellent interlude en son clair, « Enshrined in Agony ». On sent ainsi l’envie du combo de proposer un opus relativement varié, en levant régulièrement le pied de l’accélérateur et proposant tantôt des passages plus ambiants (l’introduction « Cosmic Chasm » ou l’interlude sus-cité), tantôt des parties de double-pédales véloces (« Dissecstasy »). A ce sujet, des titres tels que « Eternal Hatred » (mid-tempo bien lourd) ou le tabassage en règle de « Unfurling the Casket » sont vraiment taillés pour la scène.
Mais au fur et à mesure que l’oeuvre se dévoile, le sentiment d’un album parfois trop maîtrisé et manquant de folie se dégage. On regrette presque la fougue des débuts. Avec ce nouvel album, Skeletal Remains propose onze titres plus travaillés qu’il y a huit ans (l’évolution stylistique et sonore est particulièrement flagrante), mais certaines compositions manquent de mordant (« Eternal Hatred ») ou proposent un riffing parfois trop classique (« Congregation of the Flesh »). L’accent a toutefois été mis sur les soli, mélodiques et particulièrement travaillés (« Illusive Divinity », « Unfurling the Casket »). La reprise de Disincarnate, « Stench of Paradise Burning », s'intègre également parfaitement à l'ensemble et aurait clairement pu être écrite par Chris Monroy et ses acolytes.
The Entombment of Chaos reste toutefois un album solide (sans être une claque), où la fureur du groupe est bien mise en valeur par la production parfaite de Dan Swanö. Skeletal Remains parvient à trouver le juste équilibre entre sonorités actuelles et esprit old-school et plaira sans aucun doute aux amateurs du Morbid Angel de la période Covenant / Domination.
Tracklist :
Cosmic Chasm
Illusive Divinity
Congregation of Flesh
Synthetic Impulse
Tombs of Chaos
Enshrined in Agony
Dissecstasy
Torturous Ways of Obliteration
Eternal Hatred
Unfurling the Casket
Stench of Paradise Burning
Sortie prévue le 11 septembre chez Century Media
Photographie promotionnelle : DR Skeletal Remains