The Dead Daisies – Holy Ground

L’aventure continue pour The Dead Daisies, qui depuis 2013 a enregistré quatre albums studio, un album live et un de reprises. Groupe perpétuellement en mouvements de musiciens, il a su garder la flamme du rock 'n' roll de qualité au fil des années et revient avec une nouvelle production musicale nommée Holy Ground.

The Dead Daisies, le supergroupe qui a suivi l’élan des formations montées de toute pièce, réunions de pointures à chaque poste, fait preuve d’une étonnante longévité. La sortie de cet album témoigne d’une recette savamment maîtrisée. Cette réussite est à interpréter d’abord par l’intérêt musical que dégage la formation, puisqu’il ne suffit pas d’avoir de bons musiciens pour avoir un bon rendu, et d’autre part parce que derrière celle-ci toutes les parties prenantes trouvent un retour sur leurs investissements réciproques, et notamment celles qui régissent le dossier. Après tout, le projet se définit aussi en tant que collectif, ce qui pourrait expliquer l’équilibre et l’esprit qui règne dans l’organisation.

Pour Holy Ground, le quintette se transforme en quartette. Ce cher et précieux Glenn Hugues prend place au chant, et il était entendu qu’il ne quitterait pour rien au monde sa quatre cordes en bandoulière : exit donc Marco Mendoza et John Corabi et place à la nouvelle version du groupe. Cet album était particulièrement attendu depuis la nomination de Hugues et la curiosité s'est imposée pour observer l’évolution du groupe. En effet, les protagonistes se succédant au chant sont deux personnalités aux timbres de voix différents et reconnaissables dès les premières résonances de cordes vocales, sans parler de leurs empreintes musicales fortes qui ont marqué ou transformé les groupes dans lesquels ils ont exercé.

Qu’attendre donc de cette nouvelle formation dans ces conditions ? On ne peut être que satisfait que le reste du line-up soit le même avec les musiciens chevronnés Doug Aldrich,  guitariste de Whitesnake et Dio (pour celles et ceux qui ne le connaissent toujours pas), Deen Castronovo de Bad English et Journey aux baguettes ou le guitariste David Lowy pour assumer le socle solide et la transition harmonique du groupe.

Après plusieurs premières écoutes, on sent forcément la grosse production et les moyens qui vont avec : du bon gros matos à tous les étages, un mixage haut de gamme, un marketing travaillé qui débouche sur une identité visible. Rien n’est laissé au hasard dans ce concept réglé sur mesure. Avec les titres "Holy Ground" et "Bustle And Flow" en fer de lance, le groupe balance deux skeuds totalement inarrêtables qui montrent que le groupe n’a rien perdu de sa verve : du rock 'n roll haute intensité !

Il est assez rassurant de constater que The Dead Daisies reste un groupe qui transpire le rock 'n roll, cette culture, ce mode de vie que les musiciens du groupe ont au plus profond d’eux-mêmes et qu'ils défendront jusqu’à leur dernier souffle. Les titres "Chosen and Justified" et "Saving Grace" sont d’excellents morceaux d’Holy Ground où le groove musical est présent et les riffs percutants. Bien entendu le Sieur Hugues (il n’y en a pas deux comme lui) y va de ses lignes de basses lourdes et consistantes sur "Like No Other" ou "30 Days In The Hole" et montre son talent indéniable aussi bien sur l’instrument que dans son chant. Sa marque de fabrique est belle et bien présente dans les compositions. Il est aussi appréciable que Doug Aldrich soit toujours aussi efficace sur sa guitare et ne trahisse pas sa réputation de soliste, notamment sur le titre "My Fate". Mais plus que le lead guitar, ce sont bien une palette de riffs et une impressionnante maîtrise de leurs instruments qu'affichent les deux guitaristes du groupe.


Fait pour le moins surprenant pour un supergroupe US, l’album Holy Ground a été enregistré dans le sud de la France au Studio La Fabrique (en Provence) par le producteur Ben Grosse. D’ailleurs, le premier single issu de cet enregistrement et divulgué, "Unspoken", a suscité en avril 2020 des retours positifs les confortant dans leurs choix. L’album de onze titres se termine sur la chanson "Far Away" en mid tempo dans un style aérien qui fait office de chanson ballade sans pour autant être mièvre, et qui clot la décharge électrique du cinquième album studio de The Dead Daisies.

Du changement dans la continuité, voilà comment nous pourrions résumer Holy Ground. L’esprit du collectif est toujours présent, le choix du nouvel arrivant à un poste si déterminant est judicieux et totalement justifié, mais il y avait peu de craintes d’un four quel qu’il soit vu le pédigrée du bonhomme et des musicos qui l’entourent. La machine est rôdée et la superproduction américaine à ce rythme là a encore de beaux jours devant elle.

Sortie le 22 janvier chez SPV GmbH.

Nouveau line-up :
Glenn Hugues (Deep Purple, BCC) : Chant & basse
Doug Aldrich (Whitesnake, Dio) : Guitare
Deen Castronovo (Bad English, Journey) : Batterie
David Lowy (Red Phoenix, Mink) : Guitare

Tracklist :
01. Holy Ground (Shake the Memory)
01. Righteous Days
02. Like No Other (Bassline)
03. Come Alive
04. Bustle and Flow
05. My Fate
06. Chosen and Justified
07. Saving Grace
08. Unspoken
09. 30 Days in the Hole
11. Far Away

The Dead Daisies, Holy Ground, Glenn Hugues

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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