Eldorado – Antigravity Sound Machine

Les espagnols d’Eldorado sont de retour pour leur troisième album. Depuis 2007, le combo fait ses armes sur la route du gros son vintage. Un passage vers le nouveau monde pour enregistrer au Canada Golden (déjà vicieux, au Canada, c’est plutôt la rainette) avec quelques pointures de la production rock. Ensuite, on part se roder sur les grosses scènes en ouverture de groupes comme Thin Lizzy, parce que ce Golden marche plutôt bien. Avec toute cette thématique sur ce qui brille, pour le 3ème album sortant chez les français de Bad Reputation, on était en droit de s’attendre au titre Doré mais bon, c’était déjà pris par Julien donc on s’est rabattu sur Antigravity Sound Machine.

Dès les premières notes, on s’aperçoit que les espagnols ont des choses à dire et ils les disent de manière puissante. "Maybe Forever", avec son intro à la basse et ses guitares saturées plante le décor. La voix rappelle les classiques du genre. On peut y trouver un soupçon de Kiss. Les morceaux sonnent parfois comme des anciens Iron Maiden (ou comme des nouveaux Maiden puisque les nouveaux Maiden sonnent comme les anciens). "Mister Saturn" nous fait lui aussi ressentir les influences de la new wave of heavy metal bomb, mais trente ans après et venant de la péninsule ibérique. C’est plaisant à écouter. Le chanteur se sort un peu les tripes a la fin du morceau et c’est plutôt sympa. Il en fera de même sur "Searching for Light", allant chercher quelques notes que Michael Kiske ou Kai Hansen d’Helloween n’auraient pas reniées. "Another Bright Sunday" nous rapproche de Black Sabbath et des Guns.  Avec "Background Radiation", la grosse disto reprend ses droits avec un riff boogie endiablé. Que demande le peuple? Bon Scott a du apprécier ça vu d’en haut (ou d’en bas…).
 


 

"Like A Lost Child". On part sur une Intro toute douce! Calm before the storm? Non… Une nappe de clavier que n’aurait pas renié Dépédé Moche (saleté de clavier, j’ai encore fait une faute de frappe). Ah! Enfin une gratte saturée… Mais ça tarde à s’énerver… On reste dans l’esprit plutôt rock FM. Idem pour  "Paranormal Circus" un peu longuet.

"Space Mambo" est un exercice de style différent. Une petite incursion dans le domaine satrianien. Plein d’effet sur les grattes. En fait on retrouve dans cet album pléthore de clichés heavy metalleux. On obtient un album assez facile à écouter sans trop de longueurs. La diversité des morceaux arrive à captiver l’intérêt sur le long terme. Pour moi, une belle découverte. Mais, comme tout bon groupe de gros rock, il faut pondre une ballade ! Les mecs d’Eldorado l’ont plus que compris et à la place d’une ballade c’est quasiment un demi-album qu’ils vont nous servir… Elles sont souvent très chouettes mais quand même…

Pour ouvri le chapitre bluette: "Farewell To November". Là voilà ! On la tient notre ballade de hard rockeur à claviers ! Notez que ces ballades pour choper des filles ont un rapport mystique avec le mois de novembre. Remember le "November Rain" des Guns… Allez, on met un peu de patate sur le refrain, histoire de pas froisser les puristes. L’exercice est réussi. Sans surprise… A la moitié du truc, on devrait me balancer, un gros solo puis ca finira certainement dans quelques vocalises haut perchées. 5 minutes pour «pecho», c’est jouable… Mais quand même, que serait le métal sans les ballades???

Si l’on n’a pas réussi à conclure (comme Jean-Claude Dusse), deuxième chance avec "Kassandra". Encore un morceau tendance Hard FM, facile a écouter. Un peu mou du genou mais avec une belle mélodie. Des chœurs à la "Green Manalishi" version Rob Halford quand même. Et là, alors qu’on attend un retour aux affaires sérieuses, re-ballade: "Lady Of The Mountains" avec son solo "sincei’vebeenlovingyouien". La fin du disque pour moi manque de patate. Et ce n’est pas "Blue Jay Wings", ballade à la guitare sèche qui va accélérer le tempo. Bon Jovi sors de ce corps ! On n’est pas loin de "Dead Or Alive".

Quand je relis mes notes après quelques écoutes de cet Antigravity Sound Machine, je me dis quand même que ça m’a rappelé pas mal de choses intéressantes. Pas mal de références à des grosses pointures. Antigravity Sound Machine n’est  peut-être pas l’album le plus original de l’année, mais il est très agréable à écouter. Comme tout bon groupe de ce type, ça doit valoir son pesant de "pipas" espagnoles en concert. S’ils passent pas loin de chez wam, j’en serai.

On obtient donc au final un opus double face, d’ou l’intérêt de l’acheter en vinyle pour les puristes. Au début, on prend en pleine poire des compos lourdes, influencées par Led Zeppelin ou Deep Purple et en face B on est plutôt sur le registre de la ballade, fort bien executées au demeurant mais manquant quand même un peu de poil aux pattes. Je sais, les hard rockeurs font les plus belles ballades. C’est prouvé. Mais quand même point trop n’en faut, qu’on ne vous y reprenne plus ! Mais l’ensemble reste cohérent et les Eldorado nous livrent ici un album fort intéressant donnant envie de découvrir leur plus ancienne discographie à savoir Golden et En Busca De Eldorado. Attention, pour les hispanophones, ça sort aussi en V.O.
 

Note réelle : 7,5

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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