Réunis autour de Monsieur Georges (ex-Lagony), les Bazar Bellamy ont choisi de conjuguer la puissance de l’électricité à la richesse du langage. Ou quand Maupassant et Rudyard Kipling rencontrent le Rock. Et quand le Rock rencontre la littérature, il en ressort un album énergique et mélodique, en phase avec les espoirs et les doutes de la génération X au travers de textes ancrés dans ce début de 21éme siècle.
La troupe se conjugue magistralement avec le guitariste blues chilien Pablo Berchenko, le batteur Jean-Louis Bire et le bassiste Ludovic Martin, qui, après être passé par le punk, a intégré Lagony, et enfin, le petit dernier, le claviériste Irwin Gomez (Budapest et KKC Orchestra). Ajoutons à cela que ce premier album de Bazar Bellamy a été réalisé par Nicolas Bonnière (Dolly, Eiffel…), masterisé par Peter Diemel au légendaire studio Black Box (dEUS, Wampas, etc.), et nous obtenons là les ingrédients parfaits d’une potentielle réussite.
Les textes de cet album allient la subtilité et l’émotion, s’ancrent dans la vérité crue de ce début de siècle, aussi disruptifs qu’énigmatiques, mystérieux et intrigants, dans la droite lignée de Noir Désir, Diabologum ou bien encore plus récemment Eiffel… «J’en ai le hoquet, j’en ai rendu ma bile à gerber, sur le parquet flottant soldé, Je me déliterai, je me falsifierais, je me procrastinerai pour 1 heure d’éternité» (« Démodé ») ou en poussant “Un homme” (tiré du poème de Kipling) à fort volume, «Si tu sais être bon, si tu sais être sage, Sans trahir l’enfant au fond de ton âme, Tu seras un homme, mon fils» l’on pourra constater toute la capacité vocale, sensible et expressive, d’un Monsieur George pour servir son triumvirat “amour/existence/espérance” empli de poésie. Jusqu’ici tout va bien où comment une musique à la fougue contenue, des explosions convulsives de 6 cordes, des rythmiques acérées sur des textes à la poésie réaliste permet au groupe de nous transmettre un instantané de notre époque.