DALVA sillonne ces rails de chair qui lient les mangroves du Mississippi aux marécages de Bruxelles, la rivière Karakoro aux squats des bords de seine.
Blues
C’est cette larme qui panse le vide du déraciné.
Ce rire qui ne résonne pas, mais gronde en filigrane.
C’est cette odeur de mort qui souffle les palmeraies.
C’est le chant de ces peuples marqués comme du bétail.
DALVA chante les libertés enchaînées d’une voix de louve,
compose avec une guitare tranchée, un dobro, un banjo,
se noie dans un saxophone qui gronde et s’emporte,
rage d’un coup de batterie fond de temps et déglinguée,
s’amourache d’une basse qui se jette parfois a contre.
Elle s’évade en Mauritanie, s’oublie au Mali,
caresse les déserts de l’ouest africain sur des rythmes gnawas
qu’une calebasse, un gurumi, un marimba claquent en l’air en tapant du pied.
C’est une musique qui tangue entre blues racine et noise urbain, transe des déserts et rage d’outre-classe.
Le blues est un cri du ventre. Il libère les âmes et les corps du carcan imposé par le pouvoir.