Dissonant Nation
Après premier album enregistré à Londres par Richard Woodcraft (Radiohead), les jeunes prodiges de la nouvelle jeune scène électrique sont de retour avec un nouvel album à la fois fiévreux et maîtrisé. Toujours au-dessus du lot.
Dissonant Nation rallume les amplis. Dès les premiers riffs de guitare, les nouveaux titres du power trio ravivent les émotions perçues lors de leurs premières scènes : une sensation de fraîcheur, de cette si précieuse désinvolture qu’on ne peut véritablement connaître qu’à l’âge des protagonistes, à peine la vingtaine et un rayonnant avenir plein de décibels devant eux. En plus de tenir les promesses faites à ses débuts, Dissonant Nation ambitionne avec cette salve de nouvelles chansons de renouer avec une musique flamboyante capable de porter leur inspiration à un art de vivre rock intemporel. Toujours aussi électrique avec cette veine sixties/seventies, mais plus mélodique et sophistiqué, le groupe emprunte aussi un beau virage pop. La dimension glam s’épanouit crânement dans Back in the 80’s ou le single Like A Melody. On discerne la grandiloquence cabaret de Ziggy Stardust (Addict in your eyes) et le funk blanc du Thin White Duke (Back in the 80’s), la netteté du songwriting des Kinks et de leurs disciples les plus doués (Cry when the love will break your heart), quelques riffs catchy dignes des Flamin’ Groovies (South of France, Sex in Switzerland)... Des références dans lesquelles a toujours battu le cœur incandescent du rock pour une feel good music ancrée dans son époque.
Avec sa grande dégaine, sa lippe frondeuse, son insolente aisance scénique, il est le visage de Dissonant Nation : pour Lucas le rock reste une addiction très forte et très précoce. De proches parents profs de musique l’ont immergé très tôt dans l’apprentissage de l’anglais et de ce qu’on appelle aujourd’hui la culture pop : des premiers concerts dès 6 ans dans le sud de la France (Bowie, Rolling Stones, Michael Jackson) des débuts à la guitare à 14 ans dessinent une relation épidermique à la musique qu’il sait transmettre dans ses chansons, d’une voix toujours adolescente, empreinte d’une sincérité absolue. C’est avec cette fraîcheur et ce background crânement assumés que Lucas associé à Loïc (basse) et Simon (batterie) ont séduit dès 2008, à peine sortis de la puberté, les programmateurs et labels qui les ont propulsé dans le bouillonnement de la jeune scène électrique française. Signé sur Cinq7/Wagramm le premier album est réalisé par Richard Woodcraft , producteur/ingénieur du son de Radiohead, The Coral ou et Last Shadow Puppets (side project d’Alex Turner des Arctic Monkeys). Un premier album formateur qui leur a appris à gérer les temps forts et les temps faibles de la vie d’un groupe, les temps distincts du métier hors micros et de l’inspiration en live. La scène qui demeure le point fort du groupe, celui où il prend toute sa dimension, comme le confirme Lucas : « pour moi, c’est le temps du partage, du plaisir, de l’agitation mais aussi du contrôle, car il faut savoir rester dans une forme d’équilibre».