Pas d’anciens « camarades de classe » parmi les MISS AMERICA, ni d’amis de longue date. Plutôt l’histoire d’un groupe en fin de parcours, qui tente une dernière audition avant de claquer la porte de l’immeuble en ruine dans lequel il a élu domicile, en plein Monaco. Mais ce jour-là, un nouveau front-man pointe le bout de sa voix bourbon-Jack, balance un blues crasseux et plie l’affaire. Les amplis sont encore chauds lorsque les bières s’entrechoquent et qu’un toast est porté : au rock viril, à la mort des synthés et à la première tournée des stades, horizon 2014.
Chez les MISS AMERICA, ceux qui se ressemblent ne s’assemblent jamais, c’est plutôt les contraires qui s’attirent, façon Guerre Froide. Tommy ROVES (chant, guitare) grogne comme un black de New-Orleans, harmonica en bandoulière tandis que Lola EVANGELISTA (basse) hésite encore entre les Beaux-arts et une carrière de lapdancer. Rien de commun non plus entre Dimitri WALAS (guitare), les moulinets rageurs qu’il abat sur sa vieille Telecaster et l’imperturbable Morgane TAYLOR (batterie), tambour-major du quatuor, passée maître dans l’art du binaire.
Véritable groupe de scène, MISS AMERICA s’inspire autant des pères du blues américain (Robert JOHNSON, John Lee HOOKER…) que des grandes références du rock anglais (LED ZEPPELIN, The WHO…), s’appropriant aussi des influences plus traditionnelles, irlandaises ou indiennes. Convaincus que les Stones ne tiendront sans doute pas vingt ans de plus (quoi que !) ils sont prêts à reprendre le flambeau des Monsters Of Rock (AC/DC, QUEEN…) : des riffs pour les grands espaces, les motards à poil dur et les nostalgiques du rock’n’roll pur malt.