Anaal Nathrakh – Desideratum


Mais que se passe-t-il ? J’ai du mal à comprendre. Me suis-je trompé en mélangeant mes MP3 ? Mon répertoire m’indique pourtant que c’est bien les fameux Anaal Nathrakh que l’on aime bien chez nous à la Grosse Radio Metal

Existe-t-il une lassitude qui fait qu’un excellent groupe passe du Black/Grind/Industriel à un nü Metal à cause d’une production tellement télescopée qu’on ne comprend pas où le groupe veut nous mener…?

Bien sûr, les journalistes reprochent souvent aux musiciens de reproduire le même disque que le précédent mais là franchement, pour le copiage il n’y a pas photo mais c’est complètement déconcertant d’entendre un truc aussi étonnant et détonant de la part du duo de Birmingham.

Anaal Nathrakh


Dès l’entame, on sent le côté indus, samples modernes, à la production clinique… "enlevez-moi cette poussière à droite de l’ampli s’il vous plait…"
Et pourtant sur "Acheronta Movebimus" qui fait office d’intro le riff est terriblement enivrant, avant qu’"Unleash" ne vienne tout détruire par des rugissements venus du tréfonds des enfers alors qu’un petit refrain tout gentillet fait son apparition. On sait que chez Anaal Nathrakh les refrains sont souvent très harmonieux et en total décalage avec l’avalanche de violence de grind, de black metal (pouvons-nous encore en parler ?) que l’on subit à coup de marteau pilon avant et après ces plages de douceur. Là encore la production me dérange par cette consensualité de bout en bout trop propre à mon gout, tel "Monstrum in Animo" qui me donne cette impression d’un groupe de nü qui voudrait jouer sur les plates-bandes des groupes de metal sans vraiment y croire et ce malgré des guitares qui nous tournent autour de la tête d’une façon entêtante.

Anaal Nathrakh


Blast en pente sur une route inclinée à 70° comme sur "The One Thing Needful" ou sur le titre éponyme parsemé de sons samplés indigestes tirant dans tous les sens pour mesurer l’endurance de l’auditeur tout en maintenant les chants clairs sur les refrains ("Idol").

Desideratum permet aux plus déçus de quitter discrètement ("en lousdé") l’écoute de l’album au fur et à mesure que s’égrènent les minutes avant que les fans les plus ultras ne vous conspuent alors qu’apparait un rythme tribal éléctro au début de "A Firm Foundation of Unyielding Despair" ou encore sur le trop soigné "The Joystream" du même acabit une voix travaillée ayant passée au travers de multiples filtres sans parler de cette programmation de batterie insoutenable et que Niklas Kvarforth (Shining) ne vienne pousser la chansonnette sur un "Rage and Red".

Anaal Nathrakh


Le punk hybride grind black "Sub Specie Aeterni (Of Maggots and Humanity)" enfonce le clou rouillé de votre main sur votre souri qui ne décolle pas de Facebook alors que vous commenciez à "likez" cette chronique…

Bon n’oublions pas qu’Anaal Nathrakh est avant tout un groupe de scène et que ces titres prendront surement une autre dimension en live…
 

Lionel / Born 666

 

Photos : © 2014 Lionel /Born 666
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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