AC/DC – Rock or Bust

Entre deux tournées, généralement, on entend très peu parler des australiens. Les musiciens sont des gars discrets, simples, qui vivent leur vie, un peu chacun de leur côté ne faisant pratiquement jamais de bruit. Angus vit en Hollande avec son épouse, Malcolm en Australie, Brian profite du soleil de Miami et participe à des courses de voitures de sport comme les 24 Heures du Mans. Cliff est aussi en Floride et Phil habite en Nouvelle-Zélande, passionné lui aussi des voitures de sport ainsi que des hélicoptères.

Et puis la machine a commencé à s’enclencher. On a commencé à entendre parler des 40 ans du groupe donc de 40 concerts, puis de l’enregistrement de l’album à Vancouver, produit par Brendan O’Brien, mais que Malcolm Young le guitariste rythmique, fondateur du groupe n’en ferait pas parti, pour raison de maladie mentale, frappé de démence, mais qu’il est remplacé par Stevie Young (Starfighters), leur neveu qui les avait déjà dépanné en 1988 sur la tournée américaine de Blow Up Your Video alors que Malcolm était en cure de désintoxication.
 

AC/DC


Ensuite les enregistrements de deux vidéos à Londres (« Rock or Bust » et « Play Ball » remplacé à la batterie par Bob Richards pour l'occasion) et les photos promos montraient Angus, Brian, Cliff et Stevie mais sans Phil Rudd parlant de problèmes personnels à l’époque…quelques jours plus tard on apprenait que Phil avait comparu devant la justice néo-zélandaise pour avoir tenté d'embaucher un tueur à gages (charges abandonnées par la suite). Mais la police avait découvert chez le batteur de la méthamphétamine et du cannabis. Le plus triste était de voir la photo prise au tribunal où l’on voyait un Phil totalement ravagé, vieillit comme s’il n’avait plus de dent et très affaibli. Et chez nous pendant ce temps-là, sortait le livre AC/DC Tours de France 1976-2014 écrit par Philippe Lageat et Baptiste Brelet ;  ainsi que des bruits comme quoi le groupe allaient remplir deux Stades de France au mois de mai 2015 avec une scène centrale puis démenti par la suite…

Après tout ça, il nous tardait d’écouter ce fameux 16ème album studio, successeur de Black Ice, sorti il y a 6 ans : 35 minutes au compteur, avec des titres n’excédant pas les 4 minutes.  D’emblée on peut dire qu’on a affaire à une belle livraison. Bien sûr on ne sera pas étonné mais enchanté et ce dès le titre éponyme certifié 100% AC/DC suivi d’un « Play Ball » (Le single avait été dévoilé en partie, fin septembre dans une publicité pour la saison à venir de la Ligue Majeur de Baseball américain (Major League Baseball) : avec ses 2 :47. Le morceau donne un coup de fouet avec le fameux « Lesson! » de Brian et les interventions discrètes en triple croches mais enivrantes de la guitare d’Angus qui donnent tout le génie au morceau. Il en est de même tout du long de l’album à l’image d’un « Got Some Rock & Roll Thunder » efficace, simple et ses chœurs qui pourraient bien faire chavirer les foules. Sur « Sweet Candy » on entend même les doigts de Cliff caresser les 4 cordes pendant que la batterie de Phil nous donne le rythme reconnaissable entre mille des Australiens. La basse donne du groove sur « Hard Times » où les interventions d’Angus donnent du relief à ce titre typiquement AC/DC, l’énergique « Baptism by Fire » qui rebondit comme une balle avant un beau solo du petit australien.
 

AC/DC


On a tout de même du moins bon avec « Dogs of War » qui ressemble trop à « War Machine » de Black Ice ou le dispensable et en demi-teinte « Miss Adventure »  ou un « Rock the House » un peu trop facile pour les boys.

Si vous ne secouez pas la tête ou ne taper pas du pied le rythme pendant les titres alors vous ne pourrez toujours pas comprendre comment AC/DC rempli les stades du monde entier, pour les autres, rien d’étonnant : c’est comme ça depuis 40 ans et visiblement on en redemande toujours autant!

On sait que certaines îles possèdent des espèces endémiques. L’Australie en a d’ailleurs de nombreuses et une en particulière: son Rock. Celui qui est joué dans les pubs par des musiciens qui ne se prennent pas la tête, arrivent dans la salle, branchent leurs instruments et envoient les décibels avec deux trois accords qui vont droit au cœur. AC/DC en fait partie et ce depuis 40 ans et nous procure toujours autant de bonheur d’une manière aussi simple… N’est ce pas Tolstoï qui disait « Il n'est nulle grandeur là où manquent simplicité, bonté, et vérité. »

Alors ! Rock or Bust ?

 

Lionel / Born 666
 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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