Satyricon – Live at the Opera (DVD)

A (black metal) night at the opera
 

Depuis que Satyricon existe, le groupe à deux têtes a toujours suivi sa propre vision musicale. Que ce soit avec leurs mythiques débuts dans la scène black metal, autant que pour leur deuxième partie de carrière, plus ancrée dans le rock n' roll teinté d'éléments black metal.  Après Ulver, c'est à Satyricon d'investir un opéra sur leur terre natale lors d'un un concert. Satyr et Frost, avec le travail de l'arrangeur Kjetil Bjerkestrand, y proposent une relecture de leur répertoire, augmentée par un choeur de l'opéra d'Oslo.

Ce qui frappe à l'écoute, c'est d'entendre à quel point les deux univers musicaux, à priori très différents, arrivent à se marier si bien. On pourrait presque croire que les chansons ont toujours été écrites ainsi. Rendons à César ce qui appartient à César, il faut d'abord saluer l'admirable travail d'arrangement Kjetil Bjerkestrand, qui s'allie parfaitement à la musique de Satyricon. Si le choix du groupe de se concentrer sur le dernier album ne plaira pas à tout le monde, on doit reconnaître que cette décision a le mérite de donner une cohérence au concert, pour une formation qui a souvent changé de style au fil du temps. Ca n'empêchera pas certains de regretter qu’il n’y ait pas plus de titres anciens, mais passons.
 

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Visuellement, le montage très sobre. On a souvent droit à des plans rapprochés de moyenne durée, ce qui a le mérite d'être plus agréable à regarder que beaucoup de concerts filmés de nos jours, qui sont souvent beaucoup trop épileptiques visuellement.  La qualité visuelle est là, l'image est belle, et les projecteurs sont évidemment braqués sur le duo. L'entrée en scène de Satyr, façon fantôme du Commandeur, en jette franchement. On sent ce dernier tantôt concentré, tantôt brûlant de faire participer le public. Frost, de son côté, est fidèle à lui même : il abat ses rythmiques avec une précision et une puissance qui laisse pantois, tout cela en headbanguant comme un forcené. Presque vingt ans après la terrible trilogie black metal de Satyricon, il se maintient comme un des meilleurs batteurs de l'histoire du genre.
 


Même si nous faisons face au premier concert filmé des Norvégiens, il faut bien admettre que la plus value principale du concert, à la fois musicale et visuelle, est la présence du choeur, d'autant plus que la musique jouée par le groupe diffère peu des versions d'origine. Les arrangements à la Daphnis et Chloé de Ravel sont vraiment de toute beauté, tantôt légers, puis incantatoires. Debout à l'arrière, le choeur est filmé sous tous les angles, même si les solistes sont mis à l'honneur. A voir cette assemblée, on croirait observer une sorte de rituel obscur en pleine invocation. Les quelques moments où le choeur est très en avant sont appréciables et réussis, notamment sur "Phoenix" ou "The Infinity of Time and Space".
 

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Bref, ce concert filmé est une vraie réussite, et apporte un coup de frais aux compositions originales. Là où certaines des compositions récentes du groupe sont parfois un peu longues en concert, le chœur arrive à faire oublier ce défaut.  Satyricon a donc pleinement réussi son pari avec ce projet. Le seul regret sera qu’il n’y ait eu qu’un seul concert !

Chronique par Tfaaon (Facebook)
 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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