Solidement ancré dans le milieu du death mélodique, Kataklysm ne chôme pas et revient deux ans après l'excellent (bien qu'imparfait) Waiting For The End To Come. Alors que ce dernier proposait des compos plus axées « mid-temp » , profondes et groovy, Of Ghosts and Gods revient à une musique bien plus efficace où la violence du death se mêle à des mélodies plus modernes. Un cocktail convaincant et sympathique.
Après une intro construite sous la forme d'un dialogue angoissant sur fond de musique, "Breaching the Asylum" prévient d'entrée : c'est une méchante golden que Kataklysm va envoyer dans les mâchoires (et les oreilles). Une mise en bouche des plus efficaces qui n'est pas sans rappeler un bon vieux Dark Tranquillity ou At The Gates.
Efficacité est d'ailleurs le maître mot de cette galette. Dotée de riffs ultra catchy et d'une rage palpable, chaque compo est un appel à l'euphorie. "The Black Sheep", "Marching Through Graveyard" ou encore "Hate Spirit" proposent des mélodies que n'aurait pas rechigné un In Flames version début des années 2000. Certains pourraient même trouver des airs de nu metal (Slipknot, Machine Head, Disturbed) de-ci de-là dans certaines compos. Que les « élitistes » détendent leur string de suite, il ne s'agit que de quelques riffs et quelques machines qui ponctuent l'album. Quant aux amateurs des groupes cités, ils apprécieront le clin d'oeil.
Mais qui death mélodique dit death. Un genre très bien mis en valeur par Maurizio Iacono et ses capacité vocales franchement impressionnantes. Des growls bien lourds aux pig squeal en passant par les grunts, c'est un vraie démonstration que le chanteur propose ici. On note évidemment un très bon niveau du côté des musiciens ; plus particulièrement au niveau de la batterie où Oli Beaudoin envoie du très, très lourd avec une double grosse caisse bien véloce et quasi permanante. Des talents mis en avant par une prod impeccable proposant un son très massif. En dépit d'un délais, on le rappelle, assez court (moins de deux ans depuis le dernier album), Kataklysm semble avoir pris sont temps.
Finalement, Of Ghost and Gods n'est entaché que par la phrase « tiens, ça me rappelle tel ou tel groupe » qui revient régulièrement et qui m'est en avant un certain manque de personnalité. Mais malgré ce petit défaut, le dernier bébé de Kataklysm ne doit en aucun cas être boudé par les fans du groupe et du genre. De plus, grâce à sa très grande efficacité et une certaine accessibilité, il représente une très belle occasion de s'essayer au death mélodique. Un album complet, en somme.
