Il n'y a pas de doute, ce nouvel opus des Vosgiens de Kronos aura été attendu. Faisant suite à l’excellent The Hellenic Terror, sorti en 2007 (déjà !), ce quatrième album de la formation emblématique du brutal death français marque l’arrivée de Triv au chant. Si le bougre s’était déjà illustré en live avec Kronos, il s'agit de sa première participation à un album du groupe.
Cette nouvelle ère (évoquée dans le titre de la galette) démarre à merveille avec le premier titre « Infernal Abyss Sovereignty », déjà connu des fans puisque Kronos l'a interprétée en concert au Hellfest 2014 et en première partie de Dying Fetus à Paris il y a deux ans. Ce titre donne l'occasion de voir que Kronos n'a rien perdu de sa brutalité, ni de son sens de la technique. Les riffs de Richard et Grams sont toujours aussi travaillés, sans pour autant délaisser la mélodie et les riffs accrocheurs (« Klymenos Unverwrath »).
Côté solo, le même constat s'impose, les deux six-cordistes s’entraînent l'un et l'autre dans des duels où le meilleur de chacun ressort, à coup de gammes néo-classiques bien senties (« Zeus Dethroned »), ou de mélodies inspirées comme sur le solo de « Brotherlords ».
Le nouveau venu derrière le micro parvient à rivaliser avec Kristoff, son prédécesseur (qui était pourtant un excellent vocaliste) avec un growl surpuissant, bien que manquant quelque peu de variations. Les passages épiques qui ont fait la signature de Kronos sont toujours de la partie, comme sur « Klymenos Underwrath » et ses claviers qui donnent de la profondeur au brutal death des vosgiens. De même, des guitares acoustiques viennent agrémenter la palette musicale de Kronos sur le final de « Aeon Titan Crown », prouvant si besoin est le talent du duo de guitaristes, Grams et Richard.
La production de l’album met en avant les riffs de guitare ainsi que la batterie (Anthony Reyboz qui officie derrière les fûts se montre d’ailleurs à son avantage), et ce au détriment de la basse. Cela est particulièrement dommage lorsque l’on connait le groove, le niveau technique et l’inventivité de Tom à la basse. C’est peut être le seul point que l’on peut réellement reprocher au combo tant on sent une application de tous les instants au cours des 36 minutes de l’album. Ni trop court, ni trop long, Kronos a su trouver la bonne formule entre agressivité, mélodie et efficacité. L’ennui ne pointe jamais à l’horizon, pourtant Zeus sait s’il est difficile de se démarquer dans un genre musical aussi exigeant.
Globalement inspiré, ce Arisen New Era est une franche réussite, qui n’a qu’un défaut, celui de sortir après The Hellenic Terror, qui était un chef-d’œuvre du genre. Mais cet album plaira sans aucun doute aux amateurs de brutal death technique et nul doute que ses titres devraient faire headbanguer quelques têtes chevelues ou non lors des prochains passages scéniques de la formation. Titans are back !
Note : 8,5/10
Photographies promotionnelles : DR - Trivography
