Retour aux sources pour TesseracT, avec la réapparition de leur ancien chanteur Daniel Tompkins, parti un temps démontrer son talent auprès du groupe Skyharbor. La formation britannique renoue par la même occasion avec les clefs du succès, pour offrir un des albums les plus sublimes de l’année.
S’il est rare de dire qu’une voix compte autant dans un groupe, on ne peut pas nier que le retour du chanteur initial s’avère être une bonne chose pour le groupe. On sent avec Polaris que l’identité de TesseracT, que certains ont décrié, la déclarant perdue, est toujours présente. Parce qu’il y a une patte dans ce nouvel opus, qui fait de cet album un incontournable, qu’on a envie de réécouter, encore et encore.
Pourtant, à l’écoute du premier extrait, "Messenger", on pouvait craindre une continuité dans cette espèce de baisse de régime qu’avait connu la formation entre l’excellent One et son successeur. Erreur. Le titre "Survival", révélé un mois après, est un bijou qui ne peut que nous inviter à penser le nouveau TesseracT comme une merveille.
Parce qu’on pourrait dire que Polaris est un mélange entre One et Altered State, prenant ce qu’il y a de meilleur dans l’un comme dans l’autre pour en faire un condensé exquis.
"Seven Names" serait un exemple des plus probants, mêlant l’atout qu’est la voix de Tompkins avec la musicalité si marquante du groupe. Et l’importance d’Acle Kahney n’est pas à négliger, véritable acteur de cette singularité. Guitariste et producteur, il est au cœur de cette entreprise, non sans risque. Car continuer dans cette optique aurait pût se révéler critique, mais le cocktail préparé par les membres de TesseracT est des plus réussis.
Plus encore, il nous touche au plus profond du cœur. Car cet opus est émouvant, notamment avec ses paroles profondes et graves.
"Tourniquet" est une parfaite illustration de cette émotion qui se transmet à travers Polaris. Sublimement calme et apaisant dans son ensemble, l’album présente pourtant des paroles qui invitent à parler de sujets douloureux. Oui, l’écriture est triste. Mais cela ne fait que rendre le tout plus attrayant, captivant, bouleversant.
Surtout. Cet album est une porte ouverte à la surprise. La dextérité de la voix de Tompkins atteint ici son paroxysme, non pas par son timbre déjà connu mais par les nouveautés qu’il nous offre. Dans "Cages", il s’amuse, à l’instar de certaines compositions de One, à voguer sur une minime partie criée. Mais c’est surtout "Utopia" qui surprend, se concluant sur une partie rap, dans une sorte de mélange entre Mike Patton et Zack de la Rocha.
En conclusion, Polaris est une merveille en tout point. Malgré un "Messenger" en demi-teinte (clairement le son le moins attirant de cet opus), l’harmonie qui reflète de cet album en fait, sans aucun doute, un des coups de cœur de l’année 2015.
Track list :
1. Dystopia
2. Hexes
3. Survival
4. Tourniquet
5. Utopia
6. Phoenix
7. Messenger
8. Cages
9. Seven Names