Non contente de « gaver » les amateurs de metal avec des productions excellentes tant au niveau des grands noms internationaux que français, l'année 2015 est également l'occasion de se pencher sur de très belles découvertes. Sound Of Memories est un groupe parisien qui retient l'attention grâce à un death mélodique tinté de thrash, de prog ou encore death plus old school. La formation sort son premier album, To Delivrance, et pourrait bien faire grand bruit.
Alors que les albums signés par des légendes sortent à un rythme effréné, on serait presque tenté de dire que 2015 est une année difficile pour les « jeunes pouces ». Pourtant, lorsque que des labels proposent de faire découvrir quelques nouveaux groupes, les surprises peuvent être au rendez-vous. Et c'est bien le cas ici avec Sound of Memories, quintet originaire de l'Ile de France et qui propose un premier effort intitulé To Deliverance.
Actifs depuis cinq ans, SOM s'affiche comme un groupe de death mélodique ; une cour dans laquelle règne un certain T.A.N.K qui confirme plus que jamais avec la récente sortie de Symbiosis. Qu'à cela ne tienne, SOM débarque avec dix pistes et compte bien se faire une petite place sur la scène française. Il convient de souligner à quel point il est sympathique de recevoir un album physique des mains du groupe et non une copie digitale. Et on rappelle aussi que le son d'une chaîne ENFONCE celui d'un MP3 (délire de vieux, passons).
La mise en bouche se fait en douceur et à coup de piano avec la très belle intro, « Non Compos Mantis », assez proche du travail d'un Howard Shore (Le Seigneur des Anneaux, Le Hobbit...) et s'avère assez prenante. Arrive ensuite une énorme golden nommée "Momentum" non pas lancée par un riff ou un coup de caisse claire mais bien par un grunt bien gras signé Florent Orsini. D'entrée, on sent de très belles influences oscillant entre du bon vieux Children of Bodom et du At The Gates, le tout toujours appuyé par un chant très puissant que ne rechigneraient pas quelques groupes de brutal death.
Tout cela est bien entraînant et appétissant. Dès la troisième piste, "Confined in Struggle", on relève une réelle attention au niveau de l'enchaînement des compos, chacune des fins préparant au début de la piste suivante. Le genre de détail « pas obligé » mais qui fait plaisir et traduit une certaine envie de travail bien fait. D'ailleurs, To Delivrance sent bon le travail d'équipe. Chaque instrument est bien mis en valeur et connaît son « moment de gloire », y compris la basse (oui, oui!).
Parmi les influences majeures du groupe, on trouve donc Children of Bodom, At The Gates, Dark Tranquillity, mais aussi de nombreux autres noms tels que Iron Maiden, Obituary, Carcass, Megadeth et même Napalm Death puisque, parfois, ça part vers le grind. Dans ces compos affichant un mélange des genres sympathique, ont retien l'orientale "The Vulture's Pride" ou la très grasse "From Above".
Ces prises de risque s'avèrent dans l'ensemble cohérentes, mais l'on peut regretter quelques maladresses comme les structures de "Amena" et "Eulogy" ; même si le solo bien heavy de cette dernière dépote sévère. Ces petits défauts mis de côté, SOM fait le boulot et livre un effort que l'on peut cataloguer d'entrée comme un très bon album. Un constat qui découle d'excellentes idées, de mélodies bien catchy et d'une grosse efficacité. En restant dans son optique actuelle et en gommant quelques erreurs, le groupe a bien des raisons de croire en un bel avenir. Mais dans l'absolue, l'erreur serait que les fans du genre et des groupes précédemment cités passent à côté de To Deliverance.