Créé à la fin des années 70, Girlschool n'a jamais cessé d'écumer les salles de concert. Le groupe s'est néanmoins absenté des studios d'enregistrement durant huit longues années après la sortie de Legacy. Le groupe de hard-rock désormais mythique est enfin de retour avec un nouvel opus fleurant bon un doux mélange de cuir et de bière : Guilty As Sin.
La longévité de Girlschool a de quoi surprendre. Malgré les nombreux changements de line-up et notamment le départ de Kelly Johnson au début des années 2000, elles restent plus que jamais prêtes à en découdre. Kim McAuliffe, elle, est toujours fidèle au poste. On remarque tout de suite chez Girlschool cette envie de bien faire, cette hargne toujours intacte et ce goût inchangé pour les riffs puissants et entraînants.
Sur ce nouvel album, les morceaux rentre-dedans ne manquent pas. « Come The Revolution » et son refrain catchy se chargent d'ouvrir Guilty As Sin et nous mettent directement dans le bain. L'influence de leurs copains Motörhead se fait tout de suite sentir sur « Take It Like a Band », un morceau au tempo soutenu qui ne fait clairement pas dans la dentelle.
La voix éraillée de Kim et le riff plutôt lourd de « Guilty As Sin » confirme pour de bon que Girlschool reste badass malgré l'âge. Les quatre musiciennes se tournent également vers une ambiance plus sulfureuse avec « Awkward Position », ou encore « Painful », avec un coté plus posé. La rythmique est quant à elle toujours savamment tenue par Denise Dufort à la batterie et Enid Williams à la basse.
Sur Legacy, la reprise hargneuse de Motörhead, « Metropolis », n'éveillait pas le moindre soupçon de curiosité. Cette fois-ci, le groupe a décidé de nous faire une petite surprise avec une reprise qui a de quoi en dérouter plus d'un, puisque les Londoniennes s'attaquent à un classique du disco, « Staying Alive », des Bee Gees. Cependant, exit les cols pelle à tarte et les pantalons patte d'eph puisque Girlschool a parfaitement su s’approprier le morceau de façon pour nous en livrer une reprise habile, savoureuse et rock'n'roll à souhait.
Comme souvent chez Girlschool, l'influence punk est bien présente. Sur « Night Before » notamment, mais également dans l'énergie avec laquelle est déployé l'ensemble de l'album, ainsi que la simplicité de certains riffs, pourtant loin d'être fades. Néanmoins, Girlschool ne fait pas un sans fautes avec Guilty As Sin, dont le point noir est indéniablement le morceau « Everybody Loves (Saturday Night) » qui est, il faut l'avouer, plutôt moyen. Cette piste aurait amplement gagné à être plus travaillée et étoffée.
La musique de Girlschool reste fidèle à elle-même avec ce nouvel opus et le groupe ne semble pas encore être prêt à s'assagir. Guilty As Sin est un bon album qui ne décevra pas les fans de la première heure. La grande majorité des morceaux de l'album étant tailléz pour être jouée en live et les refrains scandés par un public, il y a fort à parier pour que les prochaines prestations du groupe soient des plus savoureuses.