Artweg – Drunk’N High

Lorsque l'on sait que le groupe Artweg existe depuis plus de dix ans, on pourrait s'attendre à une discographie chargée. Pourtant, les Français n'en sont qu'à leur deuxième album après Should We Get Violent et un EP. Mais quantité ne rime pas avec qualité, et l'attente a parfois du bon. C'est le cas avec Drink'N High.

La particularité d'Artweg ? C'est qu'ils qualifient eux même leur musique comme étant du "Artcore". Kesako ? Dans le fond, c'est un mélange entre du hardcore, du metal et du punk. Et ce cocktail se ressent encore plus pleinement dans ce nouvel effort. Car les Spinassiens ne nous ont pas menti : cet album révèle bel et bien ce mélange des genres.

Lors de notre entretien, les membres d'Artweg avaient souligné l'importance de la composition et la maturité atteinte par le groupe avec cet opus. Ils étaient pour le coup satisfaits et fiers de leur nouveau bébé. Et à juste raison.

Le titre éponyme "Drink'N High" représente tout ce panel d'influences. On y trouve la voix presque deathcore de Mugen, qui contraste avec la voix plus old school et punk hardcore d'Akonit. Le tout dans un bain très punk qui nous amène inéluctablement à bouger la tête.

Mais la férocité des gars n'est pas à laisser de côté. On nous avait annoncé un "Human Bomb" des plus explosifs, et c'est effectivement un titre très brutal. La violence est au rendez-vous, avec un son très bourrin, où la part metal est à son paroxysme.

Car ce virage metal est à souligner, et si à première vue il parait un peu moins évident, il se trouve être très présent. Dans "The Witnesses" par exemple, on a affaire à une mise en bouche très puissante, avec cette introduction très axée metal. Cette chanson est d'ailleurs d'autant plus étonnante que les riffs influencés par ce genre contrastent avec la voix très poussée hardcore.

Le combo "Evolution"/"Artweg" fait des ravages. Ca nous ramène à la fois à une vague nu metal oubliée, celle de l'époque d'un bon Pleymo ou Enhancer, tout en nous rappelant des groupes hardcore old school à la Madball.

Enfin, l'une des principales caractéristiques d'Artweg est cette alternance entre français et anglais. On avait longuement abordé ce sujet dans notre récente interview. Plus qu'un choix, c'est presque devenu une marque de fabrique. Pourtant, on retrouve une chanson intégralement rédigée en anglais, "Thanks For Nothing". Akonit a particulièrement fait des efforts dans son flow et dans son accent. 

Evolution. C'est ce que l'on a envie de retenir de ce Drink'N High. Que la tournure prise par les Français est remarquable, en sortant en un sens des sentiers battus. Ils réussissent à se démarquer par cette étonnante prise de position. Rares sont les groupes à autant montrer leurs influences et à parvenir à un résultat probant. Artweg peut alors être fier d'avoir réussi là où d'autres ont échoué. Un album plaisant pour toute personne ouverte d'esprit. Affaire à suivre !

 

Tracklist : 
1. Human Bomb
2. Tears From The Sky
3. The Witnesses
4. No Pain No Gain
5. Thanks For Nothing
6. Never Again
7. Evolution
8. Artweg
9. Drunk'N High
10. Under The Pressure
11. Nobody Crushes Me Down
12. United For The Earth

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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