Un nouvel album, une nouvelle couleur, une nouvelle évolution. Mis à part le style très reconnaissable et psychédélique des artworks de John Baizley, Baroness n’en a pas fini de nous étonner album après album. Et pourtant, remettre le groupe sur les rails n’a pas été une tâche facile.
En effet, en août 2012, le groupe est victime d’un terrible accident de tour bus près de Bath en Angleterre. John Baizley, le leader du groupe s’en tire avec un bras et une jambe cassés et a peur de ne plus pouvoir jouer de la guitare. Suite à cet évènement tragique, Allen Blicke (batterie) et Matt Maggioni (basse) ne se sentent plus la force de continuer l’aventure et quittent le groupe en 2013. Le monde de Baroness s’écroule, tout est à reconstruire.
John Baizley et son ami Pete Adams ne se laissent pourtant pas abattre. Peu de temps après l’accident, le groupe repart en tournée pour faire découvrir leur double album Yellow and Green. Cet album s’éloignait des sonorités sludge des deux albums précédents. Le son est moins lourd, limite pop. Avec Purple, on retrouve les influences du Red Album et du Blue Record dans les riffs agressifs dès la première chanson, "Morningstar". On les retrouve un peu plus loin dans "Desperation Burns" où l’on peut entendre toute la puissance de la voix de Baizley.
Toutefois, Purple marque une nouvelle évolution dans la vie de Baroness, pas toujours bien accueillie par les fans de la première heure.
Sur ce nouvel album, on trouve également de la douceur et de la volupté comme sur "If I have to Wake Up (Would You Stop the Rain)". Cette ballade nous fait voguer sur les méandres d’un esprit triste et torturé. Sur ce morceau, Baizley fait le pari réussi de nous faire découvrir une nouvelle tonalité de sa voix à la fois douce et écorchée. "Chlorine And Wine" et "Shock Me" apportent un côté mélodique qui fait sortir le groupe de l’agressivité et de la noirceur que l’on pouvait trouver dans les albums précédents. Le travail qu’à fait John Baizley sur sa voix est remarquable. Il a su marier intensité et mélodie sans tomber dans le piège du rock édulcoré qui plait au grand nombre.
Cependant, la discorde pourrait venir de morceaux aux sonorités plus pop comme "Try to Disapear". En effet, la chanson débute de façon toute à fait étonnante. On se demande si l’on écoute bien le même groupe. Le son de la guitare et l’effet apporté à la voix de Baizley nous font plus penser à un nouveau Depeche Mode qu’à un nouveau Baroness. Certains fermeront les écoutilles et arrêteront leur écoute ici, déçus de ne pas retrouver l’ancien Baroness, d’autres accueilleront ce changement de parcours avec la certitude que Baroness est un groupe brillant en perpétuelle évolution.
Pour vous faire une idée de l'évolution, laissez-vous emporter par la mélodie de "Try to Disappear"