Clash of the titans
« Dans la mythologie grecque, la Titanomachie était une série de batailles étalées sur dix ans, opposant les titans aux Olympiens. On la connaît aussi sous le nom de guerre des titans ou bataille des dieux » nous raconte Wikipédia. Tout un programme ! Et que se passerait-il si l’on mettait tout ceci en musique ? C’est exactement ce que nous proposent les Français de Gorgon avec leur premier album… Titanomachy !
Mais avant toute chose, les présentations s’imposent ! Le groupe se décrit lui-même comme pratiquant du « epic symphonic death metal ». Et en effet, la musique proposée est éminemment épique (en pouvait-il en être autrement avec un tel concept ?), mais possède aussi un vrai côté cinématographique grâce à ses orchestrations grandioses. Certaines parties pouvant même faire penser à la bande originale du jeu vidéo God Of War, dont le héros affronte justement les titans et les dieux de la mythologie grecque !
D’ailleurs en pratiquant une telle mixture musicale avec des textes sur ce sujet, la comparaison avec Fleshgod Apocalypse était inévitable. Mais Gorgon se différence du combo italien en proposant des compos globalement moins basées sur l’agression et la vitesse constante, plus nuancée.
Bon tout ça, c’est bien beau, mais ce Titanomachy alors, que vaut-il ?
L’album s’ouvre sur "Oros Othrys", piste instrumentale grandiloquente qui plante le décor à grand coup de percussions et de cuivres. Bref, l’ambiance épique est là et la bataille débute finalement avec "Arising Thunderlord". Et le mot bataille est bien choisi puisque, comme le titre et le concept de l’album le veulent, la musique de Gorgon est épique, certes, mais surtout guerrière, notamment grâce aux multiples arrangements orchestraux présents tout au long des huit pistes, mais aussi au chant de Paul Thureau rappelant beaucoup le timbre de Petri Lindroos (Ensiferum).
Le chanteur/compositeur se charge également de la guitare et du… bouzouki ! Quoi de plus logique pour un groupe parlant de mythologie grecque après tout ? L’instrument se fait le plus présent sur l’intermède instrumental, "Oracles" ou "Ashes Of Blood" (et ses chœurs massifs), deux titres qui se veulent ainsi un peu plus folkloriques, Gorgon ne misant pas tout sur l’agressivité constante.
L’album se finit sur une piste plus longue et épique à souhait : "Elysium". Synthèse et apothéose de l’album, ce titre (sur lequel Hervé Besson réalise un travail remarquable à la batterie) rappelle non seulement de quoi est capable Gorgon, mais surtout, nous laisse imaginer de quoi le futur du groupe pourra être fait et autant dire que l’avenir semble brillant.
Pour un premier album (et en plus en autoproduction grâce à un crowd funding réussi), Gorgon étonne par une maturité et un style bien travaillés. Les fans de metal symphonique aux orchestrations cinématique devraient être aux anges, surtout si ils sont à la recherche de quelque chose d’un peu plus couillu que le traditionnel power metal opératique. Bonne pioche !