The Treatment est parvenu en l'espace de très peu de temps à se faire un petit nom au sein de la scène hard-rock. Le groupe a d'abord fait ses preuves en se produisant en première partie de groupes mythiques tels que Mötley Crüe, Kiss, ou encore Alice Cooper. Outre ses prestations live convaincantes, The Treatment est également à l'origine de deux albums fleurant bon le cuir, la sueur, et les gros riffs tout droit sortis des années 80. Le groupe revient en 2016 avec un nouveau line-up, mais surtout, avec un nouvel album : Generation Me.
Ce troisième opus se présente comme une étape charnière, puisque le groupe passe l'épreuve du changement de chanteur. Suite au départ de Matt Jones, identité vocale du groupe depuis ses débuts, The Treatment a jeté son dévolu sur le jeune et talentueux Mitchel Emms, tout droit sorti de l'émission The Voice UK. Après avoir été habitués à la voix sauvage de Matt Jones, Mitchel Emms parviendra-t-il à nous séduire ?
The Treatment accueille également un nouveau guitariste, Tao Grey, qui n’est autre que le petit frère de Tagore Grey, le guitariste lead. D'ailleurs, le groupe semble enfin avoir trouvé le guitariste rythmique idéal, correspondant parfaitement à son état d'esprit.
Le premier extrait de ce nouvel album, « Let It Begin », laissait déjà entrevoir depuis quelques semaines l’aura rock’n’roll de cette nouvelle formation. Les riffs envoient visiblement toujours du pâté tandis que l'énergie, elle, reste intacte. Evidemment, Matt Jones laisse un petit vide derrière lui, mais force est de constater que Mitchel Emms maîtrise son affaire.
On se voit très rapidement rassuré par « The Devil ». Si l’aspect propre et maîtrisée de cette nouvelle voix pouvait dans un premier temps laisser place aux doutes, la puissance vocale qui se dégage de ce deuxième morceau se charge de les estomper.
Generation Me nous délivre tout un lot de riffs ultra accrocheurs, enrobant des compositions brutes de décoffrage. Le côté old school de « Cry Though », et les riffs agressifs de « Bloodsucker » sont pour le moins convaincants, dans la droite lignée des précédents albums. Quelques envolées mélodiques pointent le bout de leur nez, comme sur « Better Think Again », mais sont vite contrebalancées par des rythmiques massives et rentre-dedans.
Generation Me ne déroge pas à la règle et possède également sa petite chanson mignonne, un exercice auquel se prête parfaitement la voix de Mitchel Emms. Après « Cloud Across The Sun » sur Running With The Dogs et « Nothing To Lose But Our Minds » sur This Might Hurt, voici « Backseat Heartbeat ».
Le groupe a évolué et gagné en maturité. On découvre alors de nouveaux aspects, comme sur « Tell Us The Truth » avec une rythmique presque épique, généreusement envoyée par Dhani Mansworth. Cependant, Generation Me a aussi ses failles. Le groupe se retrouve à un tournant important de sa carrière, les compositions gagnent en modernité et deviennent plus accessibles. « Light Sun » et « We Are Beautiful », que l'on avait déjà pu entendre durant leur précédente tournée, manquent cruellement de relief. « Generation Me » sans être mauvais, nous offre un refrain aux allures communes et ne retient pas l’attention.
Quasiment tous les ingrédients sont réunis afin de faire de Generation Me un bon album : des refrains globalement entêtants, des riffs bien sentis, une voix résolument hard-rock et de l’énergie à revendre. Néanmoins, le groupe évolue, la naïveté et la fougue des débuts commencent à disparaitre. Reste à voir ce que nous réservent les prochains albums. The Treatment restera-t-il du côté rock’n’roll et sauvage qui faisait tout le charme des premiers albums, ou sombrera-t-il dans ce nouveau côté commercial ? Pour le moment, il ne nous reste plus qu'à juger cette nouvelle formation en live !