Faites le plein du camion, rebranchez les amplis et préparez la bouteille de Jack, la tornade Airbourne est enfin de retour ! Déjà sur scène en Europe en attendant la sortie de l'album, un nouveau titre sous le bras, les Wallabies n'ont en tout cas rien perdu de leur superbe en live. Reste à savoir si la galette tient autant la route...
N'espérez évidemment pas une ballade, mais il y aura de quoi surprendre sur ce disque (passons la pochette douteuse, hein...). Airbourne reste malgré tout Airbourne, une bande de mecs animés par le pur rock'n'roll et rien ne devrait bouger tout au long de leur carrière. Leur discographie atteste d'une constance que beaucoup qualifieront d'ennuyeuse, mais on voit mal nos quatre chevelus se lancer dans autre chose que ce qu'ils savent faire. Et tant qu'ils le feront bien, pas de problème.
Le premier titre éponyme est donc du terrain connu pour tous les fans, avec son intro qui annonce l'orage, qui finit par éclater au bout de trente secondes. Tout est là, le chant, les riffs, le rythme, et un refrain entêtant pour un titre agréable et accrocheur. Notez les chœurs encore plus présents sur cet album, qui renforcent un peu plus la profondeur du présent refrain. Hormis cela, rien de très frais tout de même me direz vous. Pas si vite compagnon !
Car la suite est déjà un peu plus innovante. "Rivalry" enchaîne à un tempo inhabituel pour Airbourne. C'est... lent ! A la manière de ''Cheap Wine & Cheaper Women'' ralentie en live lors des dates récentes, ce titre pose le rythme autour des 85 battements par minutes, presque une berceuse pour ces joueurs de Gibson... Et Dieu que ça marche ! Voilà un titre parfaitement mené avec une introduction presque angoissante qui vient exploser après une montée parfaitement maîtrisée, sans parler du refrain ''hymnesque'' (merci les chœurs encore une fois). Une belle prise de risque sans vraiment en être une, mais il fallait le souligner.
''Thin The Blood'' enfonce un peu plus le clou du changement, car la bande s'essaie aux rythmes blues, avec un rockabilly sous stéroïdes pour être plus précis. Essai une nouvelle fois gagnant, le groupe nous transporte à toute allure, un vrai vent de fraîcheur qui relance grandement la machine. D'autres points positifs, comme le titre ''When I Drink I Go Crazy'' qui ne perd pas de temps pour démarrer, le mid-tempo final ''It's All For Rock'n'Roll'' classique mais efficace, ou encore le mixage général, dans la continuité parfaite de la discographie, puissance et présence toujours au rendez-vous. A noter également la prestation toujours sans faille des musiciens, du chant de Joël O'Keeffe toujours aussi convaincant aux parties instrumentales évidemment raccord, et ce depuis toujours.
Passé ces émotions, le reste du disque renoue déjà bien plus avec le passé avec parfois quelques ressemblances. ''Get Back Up'' se rapproche beaucoup de ''Steel Town'' en un peu plus faible (les refrains sont parfaitement compatibles), ''I'm Going To Hell For This'' sonne comme un ralenti de ''Firepower'', sans parler des structures et soli réellement interchangeables... Les plus pointilleux retrouveront encore d'autres similitudes ou idées réutilisées ça et là, reproche qui est bien sûr applicable sur le reste de la discographie du groupe.
Malgré ces redites, est-ce un album à éviter ? Assurément non. Airbourne garde sa hargne, son univers reconnaissable dès les premières secondes et ses compositions toujours aussi efficaces. Au final, et même si on y trouve un peu moins d'hymnes immédiats aux premiers abords, Breakin' Outta Hell tout de même du très bon au programme. Si vous étiez déjà lassé du schéma des frères O'Keeffe, cet album ne vous ramènera pas, mais pour tous les autres, une nouvelle baffe vous attend. Et une nouvelle occasion de monter le son ! Rendez-vous donc pour la tournée française très fournie pour tester cela en live évidemment.
