Amaranthe est l’un de ces groupes qui ne laissent pas indifférents. Il faut dire qu’avec son mélange de musique pop, de sonorités electros et de death mélodique lorgnant parfois vers le metalcore, de nombreux metalleux « plus trüe que toi » fuient très loin dès les premières notes de n’importe quelle composition des Suédois. Pourtant, ces chansons aux refrains accrocheurs et aux structures simplistes possèdent un capital sympathie indéniable. Bilan de ce quatrième album qui nous arrive cette année.
Avant de se lancer dans l’écoute d’un album d’Amaranthe, il est bon de s’assurer de ne pas être hermétique au côté pop de la musique. Ce Maximalism est à nouveau et sans surprise extrêmement radio friendly et ça se répercute autant sur la durée des titres (aucun n’atteint les quatre minutes) que dans les paroles qui abordent des thèmes importants et abstraits comme la fête ("21") ou l’amour éternel ("Endlessly")… Même si à certains rares moments, le metal prend le dessus dans la musique, les paroles sont toujours là pour nous rappeler qu’Amaranthe cherche plutôt ses références du côté de chez Rihanna que de chez Darkthrone.
Pourtant musicalement, c’est assez efficace à défaut d’être recherché. Les refrains sont presque toujours marquants et rentrent rapidement en tête, les parties plus metal apportent un soupçon d’agression bienvenu, mais on regrette un peu que la production délègue la guitare au second plan, laissant les claviers et le chant se tailler la part du lion. D’ailleurs, la chanteuse Elize Ryd, figure de proue du groupe est omniprésente et chante mieux que jamais (elle se frotte même avec succès à un peu de chant lyrique sur le pont de "Supersonic").
Henrik Englund Wilhemsson, toujours en charge du chant death peut lui aussi se faire plaisir le temps d’un morceau, le bien nommé "Fury", très rapide et énervé où le chanteur est le seul à faire entendre sa voix. Seul Jake E. Lundberg, encore une fois, n’apporte pas grand-chose aux compositions avec son chant clair souvent noyé dans le mix, à part sur l’immonde single "That Song", énorme faute de goût qu’on croirait écrite et interprétée par les pires divas du r’n’b moderne.
En plus de "Fury", déjà mentionné, au niveau des réussites on peut noter "Boomerang" et son refrain qui ne quittera plus votre tête. Car encore une fois, ce sont les refrains qui font la force de cet album. "Supersonic" ou "On The Rocks" sont ainsi deux exemples de plus de l’efficacité d’Amaranthe pour ce qui est d’écrire des chansons dont l’air ne vous quitte plus.
Alors oui, tout dans Maximalism est fait pour racoler et plaire à un très large public, dépassant les limites du metal, mais on a bien du mal à résister aux mélodies imparables d’Amaranthe. Le groupe ne renouvelle sa recette en rien, mais ce sentiment de plaisir coupable ressenti à l’écoute des précédents albums est toujours bien là et ce malgré quelques fautes de goût impardonables.
6/10