Si vous nous lisez souvent et que vous naviguez vous aussi dans la sphère metalcore/hardcore alors vous savez aussi bien que nous que le Royaume-Uni est une terre fertile pour les groupes de la scène mais surtout une terre pleine de talent. Aujourd'hui nous vous parlons d'un groupe qui a déjà fait ses gammes et qui joue en ce moment sur le Never Say Die Tour : Polar, avec son troisième opus No Cure No Saviour, une pépite hardcore comme 2016 nous en aura réservé quelques-unes. Plongez avec nous dans l'univers du quintet du Surrey et laissez vous séduire.
Découvert en première partie des français de Betraying The Martyrs, Polar nous avait déjà énormément plu avec son précédent opus Shadowed By Vultures. Riffs de guitare entêtants, voix extrêmement éraillée très éloignée des standards et stéréotypes du genre et enfin une propension à pondre des refrains imparables par paquet de dix. Adam Woodford (chant) et ses compères nous avaient ensuite impressionnés scéniquement par une maîtrise incroyable de l'espace, un son puissant et une setlist mettant en avant les titres les plus tubesques qui soient de leur carrière. C'est donc avec un plaisir non dissimulé que notre enthousiasme s'est réveillé à l'annonce de la sortie de son successeur, No Cure No Saviour.
En guise d'apéritif, Polar nous avait offert "Tidal Waves & Hurricanes" un morceau désormais incontournable de la setlist qui nous a bluffé par son côté très heavy, surtout en ce qui concerne les riffs. Lors du Longlive Rockfest de mai dernier, nous nous étions entretenus avec les membres du groupe qui avait souligné cette envie de rester un groupe de metalcore/hardcore tout en proposant des riffs et des rythmiques très metal, influencés par les goûts des musiciens (notamment de Machine Head pour Fabian Loomis). La voix si reconnaissable et charismatique d'Adam Woodford apporte au morceau un côté inquiétant, un côté anticonformiste qui sied parfaitement à la musique des Anglais.
On dit souvent que l'album le plus compliqué à sortir n'est pas le premier (très souvent aucune pression du public), ni le deuxième (pour un groupe encore jeune, les défauts peuvent être encore gommés) mais bien le troisième car le groupe ne peut pas se permettre de sortir un copier-coller de ses deux précédents efforts, ne doit pas non plus trop s'en éloigner enfin bref c'est un véritable casse-tête. Avec No Cure No Saviour, Polar réussit à transformer l'essai en nous offrant des sonorités connues - que nous vous exposions dans le premier paragraphe - tout en enfonçant encore plus le clou sur le côté tubesque et rentre-dedans des titres comme avec "Blood For Blood", "Destroy" (un titre déjà connu puisque présent sur l'EP Inspire Create Destroy) ou "Until The Light".
"Until The Light" d'ailleurs combine à merveille les éléments dont nous parlions concernant les clés de la réussite d'un troisième album. Polar nous offre ici un titre mid-tempo auquel nous n'étions pas habitués, porté par un refrain qui rentre très vite en tête et fortement axé sur la voix du frontman. Mais c'est avec son clip que ce titre nous aura le plus bluffé. Filmé alors que les membres du groupe se promènenent dans les rues de Londres pour discuter, rire ou donner de la nourriture à des sans-abris, on se retrouve face à la difficulté vécue par une partie de la population et c'est un moyen poignant de ne pas nous faire oublier cela. L'image choisie pour être la pochette de l'album est d'ailleurs extraite de ce clip, nous vous laisserons le soin de l'identifier.
Au rayon des bonnes surprises, on notera aussi l'apparition de Andrew Nuefeld (chant, Comeback Kid) sur "Deus Ex Machina" et les deux titres "No Cure" et "No Saviour" qui infusent une dynamique un peu différente pour ne pas faire de cet opus un morceau compact et vide de sens.
Avec No Cure No Saviour, Polar réalise un coup de force qui, on l'espère, réussira à asseoir le groupe durablement dans l'échiquier musical car il le mérite amplement. Foncez sur cette pépite, vous ne résisterez pas longtemps aux assauts metalcore des Anglais !
