Toujours fidèles à leur légende, les Ukrainiens de Drudkh restent toujours énigmatiques : pas d’interviews, pas de déclaration et surtout pas de concert. La seule chose qui les préoccupent c’est la musique et de nous sortir assez régulièrement un album (le onzième) depuis 2003: Їм чаÑто ÑнитьÑÑ ÐºÐ°Ð¿Ñ–Ð¶ (They Often See Dreams About the Spring).
"Ðакрита неба бурим дахом..." Le retour des Ukrainiens fait toujours plaisir avec cette façon de gratter toutes les cordes en même temps comme sur le premier titre « Ðакрита неба бурим дахом » pour arriver à créer un mur du son épais et visqueux où seule la voix criarde arrive à se forger un chemin. Comme à l’accoutumée, les titres oscillent entre sept et dix minutes.
Même en jouant le même riff sur un long moment, ils arrivent quand même à nous surprendre en plaçant de jolis breaks qui nous permettent de respirer, afin de réenclencher la machine juste après. Pendant les breaks, le jeu de batterie y est léger, tout en nuance montrant l’étendu de la maîtrise de Vlad. Avec « У дахів іржавім колоÑÑÑŽ » ça commence sur un rythme plus lent, plus sournois. La structure se met tout doucement en place avant qu’un blast envoûtant ne vienne nous réveiller, assorti d’un riff dissonant rien que pour nous énerver avec des envolées de guitares.
« Вечірній Ñмерк окутує кімнати » est un titre bien black metal, prenant aux tripes sur un mid-tempo ronronnant. C’est clair que Drudkh sait jouer sur les ambiances, les dissonances pour capter l’attention de l’auditeur. C’est bestial, mais garde tout de même son cachet slave.
Le rythme est enlevé sur « За зорею, що Ñтрілою ÑÑÑ” » : le batteur nous guide dans un univers psyché black où la mélodie envoutante possède les vertus d’anxiolytique à la mode black metal. C’est malsain, envoutant, planant ; à nouveau la batterie abat un travail phénoménal. La voix de Thurios surgit, terrorisant son auditoire. On retrouve cet abatage en règle, une boucherie slave qui ne suit que ses règles avec « БілÑвий день втомивÑÑ Ñ– притих » : du brut de décoffrage qui ne respecte pas les règles internationales du bien-être auditif.
Ce qui est impressionnant avec Drudkh c’est que sur un bloc sonore ils arrivent à nous trouver de petites brèches de mélodies pour nous montrer que le black metal n’est tout de même pas qu’une musique de brute tout de même… quoique…
Lionel / Born 666