Un petit peu plus de trois ans après la sortie de Dark Passengers, c’est avec Omen of the Banshee que When Reasons Collapse revient à la charge pour nous asséner un deuxième opus aussi qualitatif que son grand frère. Impossible de mettre une étiquette sur la musique du combo francilien tant on navigue dans différentes eaux sur ce nouvel abum mais une chose est sûre, When Reasons Collapse est bien le groupe français le plus sous-côté qui soit.
Avant même de recevoir l’album, nous avions eu depuis quelques mois un bon aperçu des titres qui le composaient, car que ce soit en première partie de Jinjer ou plus récemment avec Loathe/Holding Abscence, When Reasons Collapse a dédié une bonne partie de son temps de jeu à ses nouveaux morceaux. Etant donné la richesse de chacune des compositions, il n’est déjà pas facile de se faire un avis après une écoute en studio, alors en live c’est encore moins évident. Et pourtant When Reasons Collapse a réussi son défi à chaque fois, c’est donc avec une forte impatience que l’on se lance doucement sur les neufs morceaux et les trente-et-une minutes qui forment Omen of the Banshee.
Lancé en fin d’année 2017 avec un playthrough à la guitare du titre "Siren" – toutefois sans le chant – par Thierry et Julien puis tout récemment avec la mise en ligne du premier single intitulé "Lies of God", Omen of the Banshee se dévoile lentement à son public. A l’image du clip de "Lies of God" presque tout est DIY chez When Reasons Collapse et cela se ressent dans la sincérité que dégage cet album.
Omen of the Banshee se lance avec "Escape", un titre de près de deux minutes entièrement instrumental qui permet de mettre en avant la technicité de chacun des musiciens. Thierry et Julien se renvoient la balle en terme de riffs pendant que les deux compères à la base rythmique, Guillaume à la batterie et Michael, ne se contentent pas de suivre le rythme mais au contraire viennent imposer le leur.
La dualité est d’ailleurs le thème central musical de cet album bien aidé par une production vivante, loin de l’aseptisation chronique qui gangrène la scène metalcore/deathcore actuelle. Qu’est-ce que ça fait du bien d’entendre chaque instrument et surtout la basse de Michael qui nous réchauffe les écoutilles pendant une demi-heure ou d’entendre le médiator qui gratte contre les cordes lors des cavalcades guitaristiques du duo.
Si l'on a parlé longuement du travail du quatuor derrière un instrument, comment ne pas souligner le chant de Cristina qui nous en fait voir de toutes les couleurs sur cet album. A l’instar de Larissa Stupar chez Venom Prison ou Justine Jones chez Employed To Serve, la frontwoman du quintette francilien sait être versatile en passant par le growl typique du death/deathcore à un chant plus rappé que l’on rapprochera de ce que l’on retrouve dans le hardcore.
On dit souvent que le deuxième album est celui de la confirmation tandis que le troisième est celui de la maturité. Omen of the Banshee est un condensé de ces deux expressions tant When Reasons Collapse confirme son immense potentiel ainsi que son identité sonore, tout en poussant plus loin les idées et expérimentations de Dark Passengers. Le seul élément que l’on pourra regretter sur cet opus est le manque d’un refrain plus ravageur, comme l'on avait précédemment avec "Breaking The Silence" et "No Time For Regrets" par exemple.
Dernier morceau de l’album, "Lost" est un hommage de Cristina à sa maman. Un titre centré autour des paroles pour une fois et qui nous offre un moment d’émotion assez poignant puisque malgré les cris, il est simple de comprendre les paroles.
When Reasons Collapse nous fait vibrer avec Omen of the Banshee et on en vient à se demander si le quintette n’est pas né dans le mauvais pays, car être non-signé avec un album de cette qualité est une hérésie. Si vous aimez un peu le deathcore, un peu le metalcore et tout simplement la bonne musique qui va chatouiller vos oreilles, alors cet album est absolument parfait pour vous.