TesseracT – Sonder

Le 20 avril dernier, la formation anglaise TesseracT sortait son nouvel album intitulé Sonder. On pourrait penser que les anglais aient pu opter pour un titre se référant au verbe français « sonder » mais il n’en est rien. « Sonder » est un terme inventé par John Koenig, auteur de l’ouvrage Dictionary of Obscure Sorrows, traduit sous le nom Dictionnaire des Douleurs Obscures en français. Dans son livre, Koenig nous montre les failles de la langue anglaise en termes d’émotions. Il y propose donc des néologismes nous permettant de décrire toutes les émotions que nous peinons à exprimer.

« Sonder » est le fait de réaliser que les gens autours de nous ont une vie toute aussi complexe que la nôtre et des émotions propres. Ce titre très spirituel et littéraire correspond tout à fait au message que Daniel Tompkins veut faire passer par les paroles des chansons de ce nouvel album. En effet, il nous confiait dans une interview récente que le message de cet album était de montrer aux gens qu’il fallait être « un peu moins égoïste, et plus altruiste ».
 

Ce message est présent dans leur single ‘’King’’, dont le clip retrace la vie de trois personnes vivant des situations difficiles et qui finissent par découvrir la vie en elle-même à la fin du clip. TesseracT veut nous montrer qu’il est possible de surpasser nos peurs les plus tenaces et notre sentiment d’isolement en acceptant le fait que ces peurs ne définissent pas nos vies. Elles en font partie mais n’en sont qu’une partie infime.


Chaque chanson de cet album a une portée philosophique profonde que l’on connaissait déjà chez TesseracT. Cette portée philosophique est magnifiquement soutenue par leur approche musicale à la fois technique et envoutante. Sonder s’éloigne un peu de la définition même de la djent pour explorer un peu plus les sonorités progressives. La voix mélodieuse de Daniel Tompkins est toujours très bien mise en avant sur cet album. Quant à la musique, on peut dire que le groupe est loin de s’assagir.

Le son de Sonder oscille entre mélodies grisantes qui vous feront voyager et riffs incisifs qui vous referont descendre sur terre. En effet les rythmes donnés par le duo basse-batterie sont toujours poignants et groovy, alors que l’on peut retrouver des arpèges légères sur des morceaux comme ‘’Luminary’’. Cela n’empêche pas les riffs de guitares d’être toujours très techniques et accrocheurs. Idem pour la voix de Daniel Tompkins. Elle apporte un côté mélodieux à chaque titre, mais sait se faire bouleversante et déchirante sur des morceaux comme ‘’Smile’’, où les cris de Daniel se mêlent à des moments plus suaves.

Vous trouverez également certaines influences de Messhuggah au niveau de la batterie et de la basse qui donnent un son particulièrement énergique et poignant à cette chanson. On retrouve également ce genre de structure coup de poing sur ‘’Juno’’ et d’autres morceaux, mais ceux-ci sont agréablement contrebalancés par les chansons plus ambiantes comme ‘’Orbital’’, ’Mirror Image’’ ou encore ‘’The Arrow’’ qui conclue cet opus sur une note douce et harmonieuse qui vous laissera lentement revenir à la réalité.


Avec cet album court mais efficace, TesseracT nous invite à expérimenter leurs nouveaux tournants musicaux toujours aussi recherchés mais allant bien plus droit au but. Pour les fans et auditeurs en recherche de nouvelles sensations, TesseracT a également sorti une version binaurale de Sonder. L’expérience ne peut se faire que par une écoute au casque, mais elle vaut le détour. Vous pourrez entendre un son bien plus subtil. Vous aurez l’impression d’écouter le son des différents instruments provenant de différents endroits dans la pièce dans laquelle vous vous trouvez. Cette version vous fera voyager davantage le long des méandres musicaux du groupes, et vous fera entrer plus pleinement dans cet album qui pour sûr vous plaira.

 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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