Nothing but Echoes – We Are


Belle découverte que ce groupe nantais qui verse dans un metal progressif glissant fortement vers le hardcore. Leur premier album intitulé We Are est sorti le 18 octobre en autoproduction et dès la première écoute, on est en présence d'un groupe qui gagne à être connu et qui, malgré les moyens limités, nous délivre un album solide et très prometteur. Plus de détails ? C'est par ici.

La première chose qui frappe lors de l'écoute de We Are, c'est ce sentiment d'urgence et d'apocalypse. Fans de metal progressif old school : passez votre chemin, on est face à un groupe résolument moderne, qui trouve plus son influence du côté du death metal de Gojira ou de Mastodon. Le chant est agressif et hurlé la plupart du temps et l'accent est mis sur les riffs destructeurs à grands renforts de blast beats et double pédale bien dévastateurs. 

Nothing But Echoes, We Are, Owe Nothing

L'album commence par une petite intro très atmosphérique, qui a le mérite de présenter les influences cinématographiques du groupe. Mais dès le deuxième morceau, Nothing But Echoes déballe son manifeste avec "The Course of Disease pt 1". Ils ne sont pas là pour rigoler et nous balancent du hardcore voire du djent dans la figure pendant quatre minutes. L'ombre des frères Duplantier est présente tout au long de l'album, parfois trop peut-être. Néanmoins, là où le groupe se démarque des influences citées auparavant, c'est avec l'utilisation de claviers très discrets mais aux diverses sonorités. En un morceau on passe de l'ambiance froide des synthétiseurs FM des années 80/90s aux cuivres pompeux qui rappelleront Rammstein ou Dimmu Borgir. Sans ces petites astuces pour diversifier l'écoute, Nothing But Echoes passerait pour un groupe de hardcore, point final. Mais non, les Nantais s'emploient également à utiliser des samples très bien sentis comme le célèbre discours de Charlton Heston à la fin de "la Planète des Singes" ou alors des phrases récitées comme dans "The Course of the Disease pt 2" qui se finit par cette affirmation glaçante "We are nothing but echoes, nous ne sommes que des échos".

Les fans de progressif pur devront cependant attendre la moitié de l'album pour avoir quelque chose de plus à se mettre sous la dent. Ils seront notamment servis avec le dantesque "Silent Evolution". LA pièce maîtresse de l'album qui démarre avec une introduction orchestrale et voyage ensuite dans tous les sens : entre Gojira, punk, chant féminin oriental ... tout en gardant cette trame hardcore si chère au groupe. Autre morceau de bravoure, "The Final Ride" est basé sur un riff assez groovy bien développé et qui passe par plusieurs formes. Dans ce titre, Nothing But Echoes se permet de reprendre également le chant développé quelques titres plus tôt sur la courte transition "A Fallen Deadlight". Ce morceau durant moins de deux minutes est dispensable à l'endroit où il est placé et aurait mérité d'être intégré à "The Final Ride".

Mais ce sera la seule faute de cet album qui nous embarque toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort. Vous voulez un peu d'electro indus ? "Owe Nothing" est là pour ça. Un peu plus de djent ? "The Broken Cycle" distille un metal progressif proche de Between the Buried and Me et Periphery. Plus classique old school ? Le groupe ne nous oublie pas en nous proposant "No Cure" un titre plus atmosphérique qui lorgne vers les années 70 avec des claviers proches de ce renouveau du rock progressif cher à Steven Wilson ou Mike Akerfeldt

Et la production dans tout ça alors ? Car il pourrait être difficile de faire sonner un album qui mêle autant d'influences tout en privilégiant le côté hardcore. Pour de l'autoproduction, les Nantais frappent fort : les guitares sont sanglantes et puissantes et la batterie sonne naturelle, ce qui est appréciable dans le metal moderne. La basse ronflante s'intègre bien au côté des guitares mais peut quand même s'exprimer dans les passages plus prog. L'ensemble est vraiment de très bonne qualité. Le chant quant à lui est très bien maitrisé : Marc Roquecave alterne avec facilité entre un chant hardcore puissant et un chant clair très appréciable. Il s'exprime en anglais, ce qui peut être souvent rebutant pour des groupes français, mais il s'en sort plutôt bien : le chant hurlé permet de gommer un peu cet accent français qui ressort parfois dans les passages plus calmes comme sur "A Fallen Deadlight" mais on a largement entendu pire dans la scène émergente. Chose très appréciable également, les paroles sont globalement compréhensibles même dans les passages les plus agressifs.

Pour conclure, c'est une belle surprise de voir un groupe démarrer à un si bon niveau. Nul doute qu'avec des moyens et un label, Nothing But Echoes pourra s'envoler encore plus loin avec d'autres influences mieux digérées peut-être. Si vous avez envie de voir cette énergie brute en live, les Nantais défendront notamment leur album presque à domicile au Hellfest, le 22 juin.

Album sorti le 18 octobre 2018 et disponible sur le site du groupe.

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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