Saint Vitus – Saint Vitus

Surprise : alors que l’on ne l’attendait, presque pas, Saint Vitus publie un nouvel album après un hiatus de sept ans. Au programme de cet opus éponyme qui voit le retour du chanteur originel Scott Reagers : du doom, du riff gras, un peu de psychédélisme, de la noirceur et surtout un vrai savoir-faire. Et c’est déjà beaucoup.

Voir un disque de Saint Vitus paraitre en 2019 procure un certain plaisir coupable. Le même par exemple que de tomber sur un énième enregistrement de The Exploited (au hasard car la formation punk menée par Wattie Buchan, qui n’a rien produit depuis 2003, est plutôt aux antipodes musicalement parlant du groupe doom de Los Angeles). C’est-à-dire que l’on sait d’avance ce que l’on va entendre tout en ayant conscience aussi que l’on risque de passer un bon moment.

En ces temps où les disques de metal se ressemblent tous, sont surproduits, sont remplis de pistes tirant sur la longueur, où tout le monde porte les mêmes fringues, piercings et tatouages ; à cette époque où il faut vendre un rein pour pouvoir assister à quelques festivals infernaux en été ou participer à une croisière metal en hiver*, écouter un nouveau Saint Vitus fait du bien.

Car s’il y a bien une chose que l’on peut déjà reconnaitre à ce vieux freak brother de Dave Chandler pour l’ensemble de sa carrière c’est de ne jamais avoir cédé à un certain conformisme. A la rigueur, on peut trouver un peu étrange d’avoir eu un de ses albums (en l’occurrence C.O.D. paru en 1992) produit, un peu trop proprement certes, par la star du hair metal Don Dokken mais ce n’est pas pour autant que Saint Vitus a vendu son âme au diable dollar.

Et donc nous voici en ce printemps 2019 avec la neuvième offrande de ces légendes du doom, à la pochette sobre et produite une fois de plus par Tony Reed (membre de Mos Generator). Un disque qui se nomme Saint Vitus, tout simplement, comme leur première production parue en 1984.  Hasard ? Peut-être un clin d’œil au retour du vocaliste original Scott Reagers dont on n’avait plus vraiment de nouvelles depuis son apparition sur le très bon Die Healing qui date déjà de 1995.

Il faut dire que l’histoire du groupe a été mouvementée depuis 2012. Il y a déjà eu le départ, forcé, de Wino à cause d’histoire de substances qui l’ont amené au trou, puis le combo a aussi dû faire face au retrait de son bassiste de toujours Mark Adams, victime de la maladie de Parkinson.

On aurait pu croire que les vétérans du doom metal allaient s’arrêter là. Mais non. Entre deux taffes de beuh, Chandler a relancé la machine en recrutant un nouveau quatre-cordiste Pat Bruders (qui officie aussi dans Down) et en recontactant son vieux pote Reagers pour s’occuper du micro.

Et donc le Saint Vitus cuvée 2019 donne quoi ? Déjà, autant le dire, il est un cran au-dessous de l’excellent Lillie: F-65, le précédent effort.  Mais le plaisir d’entendre ce heavy doom metal d’influence sabbathienne joué avec une street attitude demeure, et c’est l’essentiel.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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