The Foreshadowing – Oionos

Candlemass, Katatonia, Cathedral, Type O Negative, My Dying Bride, … Vous aurez donc compris quel style pratique le combo que je vais chroniquer aujourd'hui. Ni plus ni moins que … du doom. Né en 2005 à Rome, voici The Foreshadowing, et après un premier opus en 2007 du nom de « Days of Nothing », le retour des italiens est annoncé. Avril 2010, label Cyclone Empire, voici « Oionos », leur second brûlot. Ce combo sera-t-il une nouvelle révélation du genre au côté de formations tel Wine From Tears, Doomshine ou Nox Aurea ?

 

Les compositions, au nombre de 11, sont très axées sur les atmosphères, ici continuellement développées. Un sentiment de mélancolie vient vous prendre aux tripes et ne vous quittera pas au fur et à mesure de la progression dans ce monde de ténèbres. Ces ambiances sombres sont prenantes, touchantes, la rythmique souvent lente se retrouve comme un glissement vers ces abysses. L'émotion grandit du début jusqu'à la fin, et de nouveaux sentiments viennent s'ajouter au fur et à mesure. Car ici, les pistes sont travaillées, sur le fond et sur la forme, d'une bien belle façon qui plus est. Entre des petits breaks au piano ou encore des chœurs chantant une mélopée des plus inquiétante, l'ensemble est remarquable (notamment sur « Chant of Widows »). Les morceaux sont diversifiées à souhait, pour ne pas lasser l'auditeur, et, à chaque fois, nous touchant en plein cœur. Un reproche cependant, c'est celui de quelques titres moins prenants et intéressants que d'autres, s'écoutant d'une oreille distraite, et ayant des répercussions sur la montée de l'émotion. « Survivors Sleep » n'est pas indispensable et aurait pu parfaitement être écourtée, il est dommage de la trouver en plein milieu de l'album, surtout après la sublime « Lost Humanity », qui, elle, vous promet un véritable voyage. Frissons garantis. Notons la reprise du titre « Russians » de Sting, très réussie (morceau déjà repris par le groupe de metal gothique belge Manic Movement).

La production est faite d'une main de maître, idéale pour la transmission des sensations. Que ce soit les instruments ou les vocaux, tout semble si fantomatique, éthéré, et tout est parfaitement audible pour notre plus grand bonheur.

 

Et ce chanteur, Marco Benevento (officiant également chez How Like A Winter) … Une voix éthérée mais omniprésente et envoûtante, un timbre magnifique, capable de vous transmettre l'émotion de la plus belle façon, il est très certainement l'atout principal de la formation italienne. Car Marco ne surjoue jamais et pose sa voix de manière à être le plus touchant possible, et le pari est réussi. Embellissant les morceaux, sa prestation ne vous laissera pas de marbre.

 

Voici un album sur lequel vous attarder. Touchant, travaillé, diversifié, les trésors s'enchainent et l'atmosphère dégagée par « Oionos » aura vite fait de s'emparer de vous. Un opus avec cependant quelques petites faiblesses (titre dispensable et quelques longueurs), minimes fort heureusement, mais qui se place comme l'une des bonnes surprises de 2010. The Foreshadowing est un groupe de doom très prometteur qui, avec cette nouvelle galette, prouve son potentiel énorme. Le futur nous dira si ce jeune combo deviendra l'un des plus grands du genre.

Note finale : 8/10



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