Dans ce premier album nommé Fields of Fire, Ovtrenoir nous dévoile un univers sombre à travers une musique violente. L'opus se caractérise par un excellent post metal aux relents de doom et de black. Pour un groupe français et émergeant, Ovtrenoir débute très fort avec cette première composition puissante et d'une qualité qui ne passe pas inaperçue. Le combo s'inspire d'un feu destructeur et violent mais qui paradoxalement, apporte une lueur d’espoir.
Ovtrenoir n'est pas un groupe si émergeant que cela puisque ses membres ont commencé à composer ensemble en 2013. Cette cohésion et ce professionnalisme se ressentent à travers Fields of Fire et en font ainsi une excellente composition. Après un premier EP datant de 2016, c'est ce 23 octobre 2020 que leur premier album est publiquement dévoilé. Il confronte, de manière très dense, lourdeur et mélodie et rappelle des groupes comme Hangman's Chair ou Regarde Les Hommes Tomber. Comparaison qui n'est pas étonnante puisqu'Ovtrenoir a travaillé avec Francis Caste, le même producteur que ses derniers.
Pour comprendre un peu plus l'histoire derrière les influences d'Ovtrenoir, il est nécessaire de revenir à la signification de son nom. Outrenoir est un concept développé par le peintre français Pierre Soulages qui n'utilise que le noir pour faire des peintures monumentales. Du noir pur avec des jeux de textures venant refléter lumière et couleurs. Hors, c'est ce que les Français cherchent à transmettre, aller chercher des lueurs d'espoirs et de lumière dans cette terrible noirceur qu'est leur musique. Chose que l'on aperçoit directement sur l'art work de Fields of Fire ou avec le premier morceau "Phantom Pain" qui témoigne d'une oppressante obscurité.
Durant l'enregistrement de l'album, William (chanteur) aurait rencontré une extinction de voix. Pourtant durant l'intégralité des sept morceaux qui composent FoF, la rage qui sort de ses poumons prend le dessus et aucune faiblesse n'est ressentie. Néanmoins, William abandonne quelques instants durant "Phantom Pain" son chant crié pour une voix claire. Le groupe a d'ailleurs glissé un morceau très calme en plein milieu de son album. Seuls des chuchotements accompagnés par la guitare se posent sur "Kept Afloat" et permettent aux auditeurs de s'évader dans leur pensées. Evasion qui explose et cède rapidement aux ténèbres de "Those Scars Are Landmarks" avec sa rythmique très forte, assénée par un combo basse-batterie. Enfin, "I Made My Heart a Field of Fire" résonne comme un résumé des titres précédents : elle est rythmée, lourde et toujours aussi sombre. Ce titre fait d'ailleurs partie des morceaux favoris de William car il y aborde des thèmes qui lui sont très personnels. On y retrouve par la même occasion la voix d'Angeline qui se cache normalement derrière la basse du combo.
Ovtrenoir passe plutôt bien l’épreuve du premier album avec Fields of Fire. La formation propose quarante-deux minutes de chansons lourdes et intenses sans être agressives ou ennuyantes. Le résultat en live serait sans le moindre doute assez énorme et puissant. Tout ce que mérite le groupe est de pouvoir présenter FoF sur la scène française et ainsi de montrer que cette dernière regorge de pépites.
Sorti le 23 octobre via Consouling Sounds.
Tracklist :
1. Phantom Pain
2. Wires
3. Echoes
4. Kept Afloat
5. Those Scars Are Landmarks
6. I Made My Heart A Field of Fire
7. Slumber
Line up :
Chant : William Lacalmontie
Guitare : Dehn Sora
Basse : Angeline Seguelas
Batterie : Julien Taubregeas
© Photo : David Fitt