Accept – Blood of the Nations

Qui aurait cru qu'Accept nous reviendrait un jour avec un nouvel opus studio ? Alors qu'on les pensait morts et enterrés suite à l'échec de la dernière reformation, voici que le combo allemand nous revient, certes avec un chanteur différent, mais avec la même envie et une motivation intacte. Wolf Hoffmann et ses hommes nous ont prévenu, "Blood of the Nations" - 12ème du nom pour le groupe, sorti ce vendredi 20 août 2010 chez Nuclear Blast - envoie du bois et ne laissera pas indifférent. Effet d'annonce ou véritable tuerie ?

Dès le départ, la réponse semble claire. "Beat the Bastards" entame les hostilités (vu le titre, forcément...) dans la plus pure tradition du groupe, avec un riff direct, une basse clinquante et un Mark Tornillo très convaincant semblant faire revivre le Udo Dirkschneider de la grande époque. Il y aurait même quelque chose de Motörhead dans ce morceau que cela n'étonnerait guère, mais ceci est un autre débat...

Accept 2010

Une fois lancé, l'opus ne s'arrête plus et nous voici partis pour plus d'une heure de gros heavy. Puissant et traditionnel, ce disque jouit d'une production moderne qui n'entache pourtant pas le côté old school du groupe. C'est du Accept et cela se sent au moindre instant, même au niveau du chant pourtant loin de singer Udo.

Mark Tornillo nous torpille les tympans avec un timbre tantôt heavy, tantôt plus posé voire même clair (notamment sur "The Abyss")... même si le côté éraillé s'installe en large majorité. Le chanteur américain fait vivre les morceaux qu'il interprète et n'a quasiment rien à envier à son légendaire prédecesseur... Même si, même si, il pourra éventuellement en agacer certains sur certaines tonalités un poil trop forcées par moments.

Si "Teutonic Terror" et "The Abyss" viennent confirmer la première impression, déjà aperçue sur l'EP promotionnel sorti au printemps dernier, les autres titres n'ont que peu à rougir devant ces belles bêtes. Certes, quelques morceaux sont en dessous ("Shades of Death" et son côté inquiétant prometteur aurait par exemple gagné en simplicité) car noyés dans une masse importante de musique, d'autres comme les génialissimes "Pandemic" ou "No Shelter" viennent vite faire oublier les quelques temps morts. On tient ici peut-être les deux meilleures pistes du CD, à croire même qu'elles surpassent les deux autres préalablement mises en avant et sus-nommées.

Si le tout s'avère diaboliquement cinglant et parsemé de quelques hymnes du genre, la longueur de l'album risque malheureusement d'en rebuter certains à la première écoute. Accept a décidé d'offrir une longue galette à ses fans, sans restriction ou presque, y compris dans la structure de certains morceaux en apparence interminables (seuls 2 titres sur 12 en dessous des 5mn). Il est ainsi difficile de s'enquiller l'opus d'une traite et d'en ressortir sans réserve. Il faut donc s'armer de courage et revenir affronter cette grosse machine, assimilier ses coups de butoir (une seule ballade, "Kill the Pain", pour venir temporiser... même si celle-ci ne rivalise pas avec l'antique et merveilleux "Seawinds" par exemple) et apprécier à juste titre un brûlot qui le mérite. Ainsi, avec le temps, ses défauts deviendront peut-être des qualités...

Accept 2010

Soyons honnête, si ce "Blood of the Nations" ne s'inscrit pas au niveau des "Metal Heart", "Balls to the Wall" ou "Russian Roulette", il n'en est pas forcément loin et saura rivaliser avec ses aînés compte tenu du contexte quelque peu différent dans lequel il a été réalisé. En somme, un vrai come back réussi, avec un chant totalement convaincant (car c'est bien là que les allemands étaient attendus au tournant) et de quoi rassurer les vieux fans tout en attirant la nouvelle vague.

Ma note : 8/10

Interview du guitariste Wolf Holfmann

Accept sur La Grosse Radio Metal

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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