On ne compte même plus le nombre de groupes qui officient dans le power speed métal, encore moins tous ceux qui sont dans le symphonique métal, mais quand on assemble les deux, on a moins de choix. En matière de speed power métal symphonique épique (oui ça fait long comme dénomination ^^), on a des ténors qui n’ont plus à faire leur preuve (Rhapsody, …), des jeunes loups qui ne demandent que la reconnaissance de leurs pairs (Derdian, Ancient Bards...) et parmi ces derniers, on trouve nos polonais de Pathfinder, qui sont à l’honneur dans cette chronique.
Après quelques titres démos (dont la très convaincante reprise du Moonlight Shadow de Mike Oldfield) qui laissaient présager du bon pour le futur album, Pathfinder nous arrive en cette fin d’été 2010 avec ce-dit premier album : Beyond the Space, Beyond the Time. Nos jeunes amis de l’Est vont-ils confirmer les espoirs qu’on leur a confié ?
Commençons par les présentations: Pathfinder est composé de six membres, dont deux guitares, une basse, une batterie, un synthé et un chanteur, tous talentueux dans leur styles. Ils ont su s’entourer correctement pour ce premier album, comme on dit ils ont mis les p’tits plats dans les grands. Du chanteur de Labyrinth (Roberto Tiranti, en guest sur le morceau éponyme) au guitariste de Stratovarius, en passant par l’emploi d’une soprano (en la personne d’Agata Lejba-Migdalska) et du Moonlight Choir.
Le potentiel est là, et on le remarque dès les premières notes de Deep Into That Darkness Peering, qui se veut être une intro diablement mélodico-symphonique, très proche des bo de films, employant le chant féminin à bon escient, pour un rendu mystérieux et majestueux : on plonge sans peine dans leur univers.
Et on enchaîne directement avec le premier vrai titre de l’album, The Whisper of Ancient Rocks, qui pose tout de suite le reste des bases de Pathfinder : power speed métal. Car on est en permanence le pied sur l’accélérateur avec une batterie ultra-excité, mais jamais saoulante, jouant sur les tempos et donnant la cadence. Le synthé donne toute sa puissance avec des arrangements de toute beauté, contrastant à merveille avec les guitares plus heavy mais tout aussi rapides.
Dure tâche qu'est celle de vouloir prendre un morceau plus qu'un autre. C'est comme si vous preniez un puzzle, auquel vous enlèvez une pièce : il ne veut alors plus rien dire. Ici, c'est la même chose, pas un titre n'est à jeter, tout s'imbrique, se complète et forme une osmose quasi-parfaite, entre morceaux speedés(Pathway To The Moon) et moments de bravoure (géniale Stardust), entre le répit des parties intrumentales et les atmosphères spécifiques à chaque titres, on n'a finalement de repos qu'à la toute fin de cette galette.
On retrouvera également pêle-mêle du violon, des nappes de synthé enchanteresses (jouant aussi bien du piano, du clavecin que des notes plus aériennes), des choeurs puissants, des mélodies imparables, très dur de décrire chaque chanson tant chacune est complète.
Et pourtant, impossible de passer à côté de Stardust, son refrain et ses instrumentaux de toute beauté couplés à la puissance des guitares et de la batterie, le tout enveloppé des claviers. Ou encore à côté du terrible titre éponyme, concluant à merveille cette épopée fantastique du haut de ses dix minutes et de ses multiples variations, tant de rythmes que de chants. Jamais on ne peut prévoir l'évolution que fera la chanson, par moment la soprano, par là du violon, là un solo de guitare, point de redondance pour Pathfinder qui évite à l'aise tous les pièges du premier album!
Au niveau des chants, le chanteur Simon Kostro possède une incroyable palette de vocalise, assurant aussi bien les aigus que les criés, tout comme le chant clair, on a plaisir à imaginer un mélange de Fabio Lione(Rhapsody of Fire) et Ben Sotto (Heavenly). Il est juste, convaincant, transmettant toute l'émotion requise par chacun des titres, de la violence sur The Demon Awakens à la douceur sur la magnifique ballade Undiscovered Dreams. Cette dernière m'ayant refilé des frissons, et bénéficiant d'un duo de voix masculin-féminin (Kostro-Agata) on ne peut plus complémentaire, plein de justesse et d'émotions. Ajouté à cela des choeurs et vous obtenez une des plus belles ballades composées pour 2010 (rappelez vous un certain On The Wings Of Destiny).
Et justement, rajouté à ces deux voix, les choeurs prennent toute leur ampleur et donnent une dimension unique aux compositions de Pathfinder.
On trouvera ci et là quelques erreurs de production, mais pour un premier album (et oui ceci n'est que le premier je vous le rappelle) c'est amplement excusable comparé à tant de savoir faire.
Je pourrais vous en parler encore longtemps, mais mon discours ne serait qu'une suite de superlatifs, donc je ne peux que vous dire ceci:
Amateurs de Fairyland , Rhapsody (période bénie de Symphony of Enchanted Lands), Labyrinth (période Return To Heaven Denied), Derdian et bien d'autres du style speed power symphonico-épique, laissez vous captiver par le monde de Pathfinder, car ce qui est sûr c'est qu'il sera très difficile de faire mieux, tant pour les autres groupes que pour leur second album.
Assurément mon grand coup de coeur de 2010! Un must have de 2010!
Ma note: 9,5/10