Minuit, au large des côtes, un navire battant fièrement pavillon pirate fend les eaux noires de l’océan.
Celui qui semble être le capitaine prend la parole :
« Yoho moussaillons !!
Tenez bien la barre tas de rats puants, maintenez le cap! Ramenez donc le rhum et laissez-moi vous dire ce que seront nos prochaines aventures !
Oui, il y aura de la piraterie à foison ! Oui, il y aura du rhum ! Oui, il y aura du sang et des filles, mais surtout il y aura du rhum ! Quoi je l’ai d’jà dit ? Regarde plutôt la route sale cafard!! »
Passez cet épisode introductif plus que douteux par notre bon capitaine Morgan (un poil bourré sans doute), il serait de bon ton de vous parler de la nouvelle aventure dans laquelle nous emporte Alestorm avec ce Back Through Time, sortit tout récemment chez Napalm Records.
Tout le monde s’accorde à dire que le troisième album d’un groupe est un cap… Tout comme le second doit être la confirmation du premier, que le quatrième devra être dans la continuité des trois autres, etc….
Nous avons eu droit à Captain Morgan’s Revenge en 2008, où l’on découvrait ces pirates écossais qui surfaient littéralement sur la vague déferlante de leur musique fraîche et énergique. Black Sails At Midnight était du même acabit, avec moins d’hymnes mais tout autant de bons morceaux, un album plus régulier en quelque sorte.
Et nous voici en 2011, avec Back Through Time, qui démarre sur les chapeaux de roues, avec le titre éponyme qui nous emmène dans les nouvelles aventures de cet équipage hors norme. Batterie très énergique et agressive, guitares acérées et mélodie claviers bien en place, les chœurs au moment du refrain finissent d’emporter l’adhésion des troupes !
S’ensuit le morceau single que vous avez pu découvrir il y a déjà quelques semaines, plus récemment le clip (quelque peu kitchesque) de "Shipwrecked". Rien de plus à dire si ce n’est qu’il vous poutre littéralement, il possède un solide refrain qui devrait en faire un bon titre live.
Globalement, cet album possède des titres carrés, directs et percutants, dont ceux-ci-dessus, auquel doit se rajouter Midget Saw, là aussi avec une mélodie clavier ultra sympathique, mais décidément le refrain là encore vous déclenchera des headbangs incontrôlés !
Fidèles à leur réputation, le mot folk prend encore une fois tout son sens sur ce nouvel opus d’Alestorm, notamment sur "The Sunk’n Norwegian", "Midget Saw" ou la ballade "Scraping The Barrel" (n’ayant pas grand-chose de plus que les ballades déjà composées auparavant par le groupe), possédant chacune ses airs qui vous feront voyager.
Mais quand on dit Alestorm, on pense bien sûr à pirate, mais aussi à alcool et délire, et là aussi on a droit à quelques bons moments bien barrés comme l’explicite "Rum" (ou comment le groupe ne jure que par sa boisson fétiche), la décousue mais délirante "Buckfast Powersmash", titre plus heavy, alternant rapide et mid tempo avec une mélodie des îles à la Wolves Of The Sea (lors de l’interlude) ! On peut citer aussi "Rumpelkombo", qui est…. atypique !
Malgré le fait que la recette soit la même que d’habitude, Alestorm sait aussi être là où on ne l’attend pas, et à l’instar de Rhapsody of Fire (qui est de plus en plus extrême avec la voix de Fabio), notre cher Christopher Bowes nous gratifiera de jolies prouesses vocales lors de la seconde partie de "Death Throes Of The Terrorsquid"! Cette même piste (tout simplement la meilleure de l’album), allie en première partie rapidité et efficacité tout en laissant sa place à du mid-tempo pour nous amener sur un refrain prenant. Les musiciens nous donnent le meilleur d’eux-mêmes et c’est très plaisant d’entendre ça d’Alestorm, tout comme sur "Swashbuckled", très entraînante et faisant mouche de bout en bout !
Un mot du chant, toujours assuré par Mr Bowes, on aime ou on n’aime pas, quoiqu’il en soit c’est à présent la marque d’Alestorm, et il s’en tire très bien, nous le prouvant tout le long de l’album, et appuyé par ses confrères musiciens lors des refrains.
Alors oui, Alestorm nous sert du alestorm : c’est-à-dire du pirate, du métal, du folk mais c’est bien fait, la production est bonne, et les nouveautés permettent à l’auditeur de continuer son périple en compagnie du capitaine Morgan…..jusqu’au quatrième album !
Bien joué les écossais !
Tib
Note réelle : 7,5/10, arrondie à 8
