Evile – Five Serpent’s Teeth

Evile se mort-il la queue ?

Jeune représentant du thrash metal anglais, Evile continue son bonhomme de chemin avec son troisième album, Five Serpent’s Teeth. Entre Metallica et Slayer, version plus pépère, Evile peaufine sa formule classique, en la rendant plus efficace. Malheureusement, le manque d’originalité de l’ensemble ne permet pas à cet album de se faire apprécier par les non-inconditionnels du genre.

Sept ans déjà ! Sept ans qu’Evile braconne sur les terres du thrash old school. Disciple de Slayer qui se la joue prince charmant comme Metallica, le quatuor anglais fait preuve d’énergie mais manque d’originalité. Ces reproches collent aux basques du groupe depuis le premier album, Enter The Grave. Avec ce petit dernier, Five Serpent’s Teeth, les thrashers montent mais restent loin de l’Everest.

Le groupe a réussi à relever le niveau par rapport à son premier effort, en proposant un ensemble plus solide, avec des riffs plus marquants et incisifs. La rythmique implacable de Matt Drake et du nouveau bassiste, Joel Graham, sont parfaitement en phase avec les martèlements précis de Ben Carter, pendant qu’Ol Drake tricote ses solos typiquement thrash. Aucun reproche n’est donc à faire sur le plan technique, le groupe est propre en tout point.

C’est justement là que le bât blesse. Evile, dont la passion pour le genre n’est plus à prouver, est trop lisse, trop sage pour atteindre l’excellence thrash. Les compos sont solides, mais sont prévisibles, les rapides, comme "Origin Of Oblivion", comme les mid-tempos, avec "Xaraya". Si le plaisir d’écoute est là, il manque ce grain de folie qu’avait leurs idoles, qui ont permis à des albums comme Reign In Blood ou Kill’em All de se démarquer.

En plus d’être trop sage, Evile est toujours trop proche de ses influences. Les rythmiques rappellent, comme toujours, Metallica, sans malheureusement avoir l’inventivité d’un James Hetfield. En ce qui concerne le chant de Matt Drake, il reste trop proche de celui de Tom Araya. Entre le parlé et le crié, le frontman n’arrive malheureusement pas à transmettre la folie vicieuse du californien. Des améliorations sont cependant à relever sur ce point. En effet, le grand frère Drake développe un aspect mélodique crédible, qui rend des chansons comme "Centurion" plus intéressantes.

Evile

Point positif : le groupe a gagné en maturité d’écriture. Les compos sont plus sombres, plus solides, avec des refrains qui font mouche, comme "In Dreams Of Terror", les riffs de "Cult" ou "Five Serpent’s Teeth" accrochent, pendant que "Long Live New Flesh" met à mal les cervicales. On notera que le groupe réussit avec brio l’exercice de la ballade. Sans en faire trop, le groupe arrive à être crédible dans l’émotion sur "In Memoriam", dédiée à Mike Alexander, premier bassiste du groupe décédé en octobre 2009.

Si Evile n’arrive toujours pas à se hisser au niveau des grands, une amélioration se fait sentir. Les anglais ont besoin d’affiner leur créneau et d’affirmer leur identité. En revanche, ils sont techniquement irréprochables, et restent efficaces sur scène. Il ne leur reste plus qu’à réellement sortir de leurs gonds pour se faire mieux remarquer dans cette vague de revival thrash.
 

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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