On l'attendait depuis un sacré bout de temps ; ils l'ont enfin fait ! Mike Portnoy (ex-batteur emblématique de Dream Theater) et Russell Allen (charismatique vocaliste de Symphony X) sont enfin… passés à l'acte ! Rejoints par Mike Orlando à la guitare (qui a notamment collaboré avec Zakk Wylde qui l'a d'ailleurs conseillé de se lancer dans l'instrumental...), le groupe qui répond au doux nom d'Adrénaline Mob nous propose ici son premier album Omertà après un EP éponyme apéritif. Autant dire qu'en vous en parlant, La Grosse Radio prend un sacré risque !
A l'écoute de cet album, on retrouve tout d'abord un Mike Orlando en très grande forme visiblement. Les riffs pleuvent, sonnent sec sans pour autant occulter le côté groovy de la chose. Ca sonne lourd, et un tantinet surfait sur certains solis mais on excusera ce "trop plein d'enthousiasme" de la part du guitariste, quand on prête attention aux musiciens aux côtés desquels il évolue ! Après tout, il faut bien qu'il se taille une petite part du gâteau également !
Rythmiquement, c'est entraînant et décidément, le jeu de Mike Portnoy est reconnaissable entre mille même s'il ne s'agit pas d'un album résolument "proggy" comme cela était alors le cas avec Dream Theater. Son jeu se trouve être plus "simpliste" ; en somme il va directement à l'essentiel en nous délivrant une section rythmique très percutante et sans faille. Les amateurs du maître seront comblés, sans aucun doute, mais attention à ne pas céder à une certaine frustration car son jeu est bien moins riche qu'à l'accoutumée.
Venons-en au cas Russell Allen : quelle voix ! C'est comme le bon vin ; cela se bonifie avec le temps pourrait-on dire ; Russell évolue dans un registre vocal assez exceptionnel, puisqu'il semble exécuter des prouesses vocales dans une simplicité déconcertante. Le coffre du bonhomme est tout bonnement ahurissant, et contribue grandement à l'énergie développée par cet album ce qui aurait bien pu ne pas être le cas pour beaucoup de chanteurs car il n'est pas facile de ne pas "diminuer" le potentiel instrumental du groupe.
Une certaine "redondance" se fera néanmoins ressentir alors que l'on approche les dernières pistes de l'album, mais rien de bien déstabilisant, la durée moyenne d'une piste étant d'un peu plus de quatre minutes nous sommes loin d'être en présence de "morceaux à rallonge".
Une bien belle galette qui nous est livrée par ce "nouveau groupe d'anciens" ; assez facilement accessible par les fans de Heavy Metal. Mais attention : fan de Dream Theater ou de Symphony X : ne t'attends pas à retrouver des similitudes, tu risquerais d'être bien déçu. Un album qui se veut être "sans prétention", mais qui fait tout de même passer un bon moment à l'auditeur à son écoute.