Paradise Lost – Tragic Idol

Paradise Lost, c’est presque 25 ans de carrière pour 13 albums depuis leurs premiers pas et la sortie de l’album Lost Paradise. Par la suite, en 1995 ils sortent la pierre angulaire du Gothic Metal avec Draconian Times.

Parfois très gothique comme à leur début, ils ont tenté des choses tout au long de leur carrière avec même des passages assez électro à la Depeche Mode avec Host sans jamais avoir perdu cette touche caractéristique de ce qui est devenu leur style musicale: ambiance sombre, parfois Doom et lourde comme avec Symbol of Life, In Requiem ou pesante et noire avec Faith Divides Us – Death Unites Us.

Pour Tragic Idol, Paradise Lost est revenu aux sources, à cette substantifique moelle qui a fait cette renommée, cette couleur si particulière reconnaissable entre mille. Après avoir été influencé par les répétitions sur les morceaux de Draconian Times pour la tournée effectuée en 2010 afin de célébrer les 15 ans de l’album, les anglais se surpassent en sortant un Tragic Idol proche de ce grand frère né en 1995. Le titre de l’album faisant référence au monde de paillettes surmédiatisé dans lequel nous vivons, et où l’être humain peut devenir jaloux de voir certaines personnes sans talent briller sur les plateaux de télévision.

Enregistré dans la campagne bucolique anglaise au Chapel Studios dans le Lincolnshire et produit sous la houlette de Jens Bogren (Opeth, Borknagar), Tragic Idol nous tend la main vers ce que le groupe sait faire de mieux.

Pour cet album Nick Holmes nous dit : « J’ai écrit beaucoup de choses sur la vérité et l’honnêteté ». Avec comme point culminant nous retrouvons le titre « Honesty in Death » où chacun d’entre nous deviendra honnête et enfin humble sur son lit de mort face à l’issue fatale. Ce titre explique comment tous nos petits problèmes quotidiens peuvent être insignifiants en nous montrant comment la vie peut être précieuse.

 

Paradise Lost

« Solitary One » nous parle de l’amour sans lequel on ne pourrait vivre, avec ses 4 légères notes de piano qui nous hantent tout au long du morceau nous plongeant dans une période proche de One Second. Le son de chaque instrument est une révélation. Sur ce titre mid-tempo on est tout de suite plongé dans la profondeur de l’esprit du groupe. La ligne mélodique que Holmes emprunte tutoie les Dieux comme sur « Fear of Impending Hell » qui nous rappelle les grands moments du groupe ; avec ce riff entêtant et ces textes portés par une voix fabuleuse et poignante. Holmes nous explique que l’être humain pense rarement aux mauvaises choses qui puissent lui arriver comme la Mort qui hante nos pensées les plus sombres.

Sur cet album pas de fioriture, pas de « too much », pas de sur-production, Paradise Lost va à l’essentiel, la production est seulement au service de deux guitares, d’une voix, d’une basse et d’une batterie, transcendant la simplicité en une œuvre exaltante et sincère. La puissance de Paradise Lost est palpable comme sur le titre « Crucufy » ou l’angoissant  « Theories from Another World ». Le son distordu des cordes des guitares sont cinglantes et montrent toute la tension que l’on ressent à l’écoute de ce morceau, la batterie blaste légèrement apportant encore plus ce sentiment d’urgence.

La mort rend les gens humble (comme le raconte Greg pendant notre interview), la guitare de Mackintosh nous porte dans les limbes de la mort qui reste la seule chose honnête qui nous restera à la fin… car en elle il n’y a ni mensonge ni duperie. Sur « Honesty in Death », Holmes chante merveilleusement pendant que Greg nous envoi un des plus beaux solos qu’il nous ait jamais pondu. Les riffs sont tranchants avec ces mots qui rentrent profondément dans notre âme « My Honesty in Death, Modesty until the End, Honesty in Death… »

« To the Darkness » retrace les nuits d’insomnie vécues par Nick où tout devient sombre. Dans la nuit, comme tout être humain, on s’angoisse, on cogite, on s’inquiète au sujet de ses proches, de sa propre mortalité et on ressasse indéfiniment ses angoisses, ses obsessions jusqu’au levé du jour où généralement le réveille-matin se met à sonner…

Quand les premières notes du morceau « Tragic Idol » arrivent on ressent une véritable jouissance auditive montrant la parfaite maîtrise de ces vétérans des émotions. Paradise Lost exprime facilement tous les sentiments que nous, pauvres mortels, rencontrons au cours de notre courte vie sur Terre. Parfois cette envie de briller, de réussir au dépend des autres. Ensuite la jalousie, le paraitre, la chance, l’opportunité qui tournent autour de notre vie inlassablement jusqu’à la mort.

Comme son nom l'indique, on termine par un « The Glorious End » lourd à souhait, pesant chaque mot, chaque note dans une sincérité singulière.

 

Paradise Lost

Paradise Lost saura toujours montrer comment nous sommes, fragiles et souvent seuls avec comme seule compagne notre conscience. Au-delà de la musique, ils permettent peut-être à chacun d’entre nous, de se poser et de s’interroger sur sa propre existence tout en passant un moment inoubliable à l’écoute de ce chef d’œuvre avant de mourir...

 

Lionel / Born 666
 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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