Se donner des défis, des murs à franchir, des volcans à escalader… c’est ce que certaines formations se donnent comme but.
Ici, Árstíðir Lífsins n’a pas fait dans le facile. Avec leur deuxième album Vápna lækjar eldr, la musique nous emmène dans la naissance de la nation islandaise. Comme les histoires de nombreux peuples, les débuts étaient rapportés d’une façon orale pour ensuite se terminer par des écrits (souvent romancés) afin de donner de l’ampleur aux faits qui étaient très héroïques et enjolivés.
La retranscription de ces faits d’arme qui ont eu lieu sur cette île se prénomment Sagas, aussi appelés Eddas dont on retrouve des traces au XIIIème siècle. Bien sûr ici on navigue en pleine mythologie scandinave.
Árstíðir Lífsins propose un Black Metal païen où la musique sert de prétexte à accompagner une narration mettant en valeur des passages des fameuses Eddas, chantés en vieil islandais.
Árstíðir Lífsins est un groupe islando-germanique qui propose une approche scientifique en donnant une explication plus rationnelle et moins mythologique à l’histoire du pays et c’est peut-être pour cela que l’album parait trop bien organisé ne laissant que peu de place au feeling. Vápna lækjar eldr est donc long, très long avec plus de 70 minutes, peut-être un peu trop, et l’on se perd parfois en redondances d’ambiance et de structure musicale.
« Frá Þögn Rauma Grund Hefr Þessi Ætt Komið » possède un riff magnifique qui donne aux chants hurlés un côté envoutant shamanique et étourdissant. Bien sûr c’est parfois mélancolique avec « Blóð-Þorsteinn Eystri », agressif et brutal avec « Ék Sé Framtíð Í Ísa Broti » et « Samkoma Um Sumar Var Sett Á Þingeyri » suivant les thèmes abordés des Sagas. « Blóð-Þorsteinn Eystri » retrouve l’esprit Black Pagan Metal teinté d’un esprit folklorique qui vient vous hanter pour la journée.
Les voix sont nombreuses comme sur « Mjök Erum Tregt Tungu » et par leur timbre différent apportent puissance aux propos mais ne faisant pas « vieil islandais » première langue je ne peux confirmer les histoires qui y sont racontées. C’est une œuvre orchestrale entre Black Metal ambiant et folklore de l’île de feu et de glace.
Parfois le chant est hurlé apportant puissance au morceau, parfois on retrouve des chants clairs, des chœurs et la bande son de l’île fait de ressac sur une grève de galets. Guitares sèches, violons et piano proposent une approche traditionnelle et envoutante (« Gylðis Kind Hefr Aldrei Dvalist Á Einum Stað »). Parfois on ressent une grande tristesse avec des voix parfois murmurées ou criées comme lors du break qui donne un peu de repos pendant le très relevé « Svo Lengi Sem Sutrs Ætt Ok Ásmegir Aðhafast, Mun Þessi Jörð Í Ringulreið Elta ». « Fjörbann Var Mér Alltaf Við Hlið Er Ófriðr Kom Upp » est un titre abouti proposant un riff puissant.
Il n’est donc pas facile de s’embarquer dans cette aventure, un peu trop longue à mon goût où les ambiances et les morceaux sont parfois trop proches les uns des autres. Ils auraient dû aller à l’essentiel et ne tirer que la substantifique moelle de leur vaillant esprit Viking.
Lionel / Born 666
Tracklist :
Friggjar Faðmbyggvir Er Mér Falinn (4:49)
Frá Þögn Rauma Grund Hefr Þessi Ætt Komið (8:32)
Ék Sé Framtíð Í Ísa Broti (9:35)
Blóð-Þorsteinn Eystri (14:10)
Gylðis Kind Hefr Aldrei Dvalist Á Einum Stað (7:27)
Samkoma Um Sumar Var Sett Á Þingeyri (8:34)
Mjök Erum Tregt Tungu (3:59)
Svo Lengi Sem Sutrs Ætt Ok Ásmegir Aðhafast, Mun Þessi Jörð Í Ringulreið Elta (9:11)
Fjörbann Var Mér Alltaf Við Hlið Er Ófriðr Kom Upp (11:30)