On ne le dira jamais assez, mais dans le monde du metal symphonique il n’est pas évident de se créer une place. Pour pouvoir se démarquer, il faut faire dans l’originale tout en conservant la base du genre et savoir imposer sa musique. Pursuing The End, d'Italie, tente de trouver sa place au milieu de ce monde impitoyable avec un premier EP en 2011 Dawn of Expiation qui attira l’attention de beaucoup de critiques musicaux.
A peine une année après, vient Withering leur second EP 3 titres, plus symphonique que jamais. Le groupe ne lésina pas sur les moyens en faisant intervenir « La Corale Verdi » un chœur en chair et en os, ainsi que la soprano Frederica Gatta, prêtant sa voix régulièrement. Une production correcte et très professionnelle pour un second opus, et pour terminer, un clip a été tournée, assurant ainsi leur promotion. Les italiens ont donc décidé de mettre les petits plats dans les grands et tentent donc de se faire une place au soleil dans ce milieu hostile et propice aux crêpages de chignons. Les paris sont lancés !
Et tout commence par une introduction orchestrale nommé simplement « Ouverture » plongeant l’auditeur dans un univers mystérieux et épique, bien que largement influencés par des groupes tels qu’Epica. Une entrée en matière fluide et progressive en intensité.
Une musique globalement énergique, mené de front avec des riffs bien lourds apporté par l’ensemble rythmique. Un ensemble orchestral plus vrai que nature appuyé par le chœur très bien dosé donnant une vraie dimension aux compositions. Les interventions de Frederica apportent puissance et énergie quant à sa voix excellemment bien maîtrisée, notamment sur le début de « Withering ». On serait en droit de se dire qu’on se prend une baffe musicale et qu’on est non loin de l’orgasme auditif.
Des chansons très bien écrites, mais une ombre au tableau : le chant. Enfin les chants il faudrait dire. Le groupe compte à sa tête non pas un mais deux fronts. Un homme et une femme. Giacomo et Maria. Notre duo façon « La Belle et La Bête » tentera de nous envoûter, mais rien à faire. Ligne de chant molle et plate, Giacomo essayant d’apporter un peu de testostérone avec son chant à la Visions of Atlantis mais sans bien grand succès. Pas une très bonne accroche. Quant à Maria Caterina, malgré son timbre rappelant celui de la chanteuse du groupe Finlandais Battlelore, Kaisa Jouhki, celle-ci exploite plutôt mal ses capacités, ne module pas assez. Que de déception quand on voit tout le travail fourni avec le chœur, les orchestrations.
Mais il n’y a pas que du négatif ! Oh que non ! Un petit bonus pour le refrain de « Glimpse Of Forbbiden » qui est tout simplement excellemment bien écrit. Peut-être devraient-ils plutôt s’orienter sur ce genre de ligne de chant, ficelée avec de l'or … L’avenir nous le dira. Le second petit défaut concerne le mixage qui est plutôt moyen, mettant uniquement en avant tout chant confondu et le reste de l’instrumental bien trop en arrière.
Une bonne découverte, un groupe plutôt bon maîtrisant son genre de prédilection, en retravaillant quelques points sur le chant, ils pourraient aller relativement loin et se créer un petite place au sein de la communauté du metal à chanteuse. Leur reste seulement à se détacher de ses influences et de se créer une identité propre. Pursuing The End est ce qu’on pourrait appeler un espoir du genre et on peut attendre avec impatience la venue prochaine d’un éventuel album.