Ce début d'été 2013 est ponctué de nombreuses sorties dans le style Folk, Pagan, Viking et c'est en Juin que Yrzen, un groupe nous venant de Amiens, a choisi pour sortir son album autoproduit dénommé Fimmròt.
C'est en 2006 que se forme le projet Yrzen alors appelé Moonwrath à l'époque, le line up est actuellement composé de Clément «Thorn» Vernier au chant, Corentin Savineau à la guitare et aux chœurs, Florian «Vyküü» Ménard à la basse et aux choeurs, Loïc Brunelière à la guitare et enfin Dany Serreau à la batterie. En 2008 la formation française sort un premier EP auto produit de 5 titres aux influences Black symphoniques, cependant le quintet voudra délaisser ces influences en changeant de nom en 2010 pour prendre celui de Yrzen, le nom actuel de la formation. Enfin en 2013, les 5 français enregistrent le premier album du groupe en studio. Le groupe se dit osciller entre un Death metal mélodique, un Folk metal et un Metal symphonique. Voyons voir si la galette respecte la volonté de la formation de quitter ses influences Black symphoniques.
Les paroles sont inspirées de divers contes, fables et mythologies provenant pour la plupart du nord de l'Europe, fidèle à l'univers Folk Pagan, des titres tels que "Ragnarök:The Way of Wolves" ou encore "The Beholders ( Beyond the Stars )" effleurant pour cette dernière "la Théorie des Anciens Astronautes". Cependant, les paroles sont aussi composées de nombreuses formulations latinistes telles que «Aurum aut deum, poenas cum sanguine». Cela va sans dire que les textes de l'album explore amplement le sujet philosophique du rapport entre les hommes et les croyances.
Si les textes de l'album ne sont pas inintéressants, il faut noter les mélodies instaurées par les différents instruments tels que le clavier qui créé de véritables atmosphères à lui seul à l'instar de morceaux tels que "The Tale Untold" ou encore "Crying Skies". On peut également souligner la présence de quelques instruments traditionnels telles que des percussions fidèles au style Folk Pagan sur "Fire of Life" ou encore un violon faisant mouche sur cette même dernière. Aussi on peut remarquer que l'album est ponctué par le titre éponyme de l'album qui est en fait une transition acoustique entre ce qui semble être les deux parties majeures de la galette.
Par ailleurs les rythmes exécutés par la batterie ou encore la rythmique de guitare collent parfaitement au genre et se placent bien dans un contexte de Death mélodique à l'instar de titres tels que "Storm Rider" ou encore "Ragnarök : The Day of Wolves".
Si la rythmique colle parfaitement au genre, on ne peut pas reprocher non plus des leads de guitare solides à l'image de "Paradox" ou de "Battlecries" dont les leads en raviront plus d'un. Mention spéciale à "Storm Rider" qui comporte un solo de basse fortement bien réalisé et très agréable à l'oreille de par sa mélodie. Par ailleurs, si la plupart des titres de la galette sont composés de leads et de solos en tous genres, on ne frôle pas l'overdose à l'écoute, ce qui est important dans ce genre d'albums. Les plus tatillons pourront éventuellement «reprocher» rapidement une mini inspiration sur un passage de "Heathen Earth" rappelant un certain groupe finnois du nom de Ensiferum et une de leur chanson dénommée "Lai Lai Hei".
Le chanteur, Clément «Thorn» Vernier nous offre nombres de déferlantes de growls bougrement efficaces, mais peut également s'illustrer en chant clair avec des envolées épiques à l'image du titre "Paradox". Les chœurs n'en sont pas moins épiques rappelant quelques fois une fratrie de combattant provenant du nord de l'Europe, ainsi c'est avec joie que des titres tels que "Heathen Earth" nous rappelle que c'est bien ici à du Folk metal que nous avons affaire autant par la musique que par le chant. Par ailleurs, les quelques paroles en latin sont la plupart du temps scandées par les chœurs à l'image de "Battle Cries".
Il est évidemment difficile de savoir comment Yrzen défendra cet album en live, mais il est certain que des titres tels que "The Beholders ( Beyond the Stars )" ou encore "Fire of Life" dotées de riffs bien «catchy» et de refrains ou chœurs épiques pourront facilement assurer les shows de la formation française. Les riffs de certains titres à l'instar de "Ragnarök : The Day of Wolves" pourra même créer quelques mouvements de foule dans la fosse. Il ne reste plus qu'à attendre d'éventuelles dates incluant les 5 français.
La formation Yrzen semble donc avec Fimmròt vouloir quitter ses influences Black symphoniques de son premier EP, et c'est sans nul doute que leur objectif est atteint. Le niveau technique du groupe se trouve être remarquable comme le démontrent les nombreux leads et solos de guitare ou plus spécialement le solo de basse sur "Heathen Earth", par ailleurs les musiciens ne tombent pas dans l'accumulation de jeu technique en proposant des morceaux qui restent très mélodiques et plutôt bien adapté aux genres Folk metal et Death metal mélodique. Les paroles également collent bien à l'univers du groupe qui se dit «au point de rencontre du métal scandinave, des musiques classiques et des cultures nordiques européennes». Cet album ravira probablement les fans du genre et ceux qui s'intéressent tout particulièrement aux textes et à la culture nord-européenne.
