Avenged Sevenfold – Hail to the King

3 ans après un Nightmare de toute beauté regroupant des tubes à tous les étages. Ce nouvel opus des américains d’Avenged Sevenfold représente une étape charnière dans leurs vies d’artistes. Ce disque sera le premier est le premier à être écrit et composé sans The Rev, disparu dans les circonstances que vous savez. Les californiens accueillent, en tant que membre officiel, Arin Ilejay derrière les fûts. Tout d’abord je voudrai signaler que je ne suis absolument pas d’accord avec tout ce que j’ai pu lire sur sa prestation sur cet album. Oui, son jeu est moins flamboyant et percutant que Jimmy Sullivan ; oui, son jeu est plus classique. Mais vous êtes vous demandé pourquoi ? Ce n’est pas une question de talent mais bien parce que cet album n’avait pas besoin de ce jeu aussi aguicheur que l’on a pu voir avec Sullivan ou encore Portnoy sur scène. Il joue juste et se pose en base rythmique, tout simplement, sans jouer à touche-pipi avec sa double pédale et personnellement cela me convient parfaitement au vu du (léger) virage pris par le groupe avec Hail To The King.

Avenged Sevenfold a toujours été mal perçu par une grande majorité de la communauté Metal, y allant des insultes et du dénigrement à la fois de la musique, des musiciens et des fans. Cette même communauté qui s’offusque dès qu’on parle mal d’elle, à tort ou à raison, et qui n’est pour sa grande majorité, pas ouverte à d’autres cultures pour un sou. Accusé de n’être qu’une vulgaire copie d’un mix entre MetallicaIron MaidenPantera ... le groupe a toujours réussi à passer outre ses critiques (si on excepte le fait qu’ils aient boudés la France un moment après avoir été hués par les « fans » d’Iron Maiden lors d’une première partie parisienne). J’ai pour ma part découvert le groupe avec l’album éponyme et je n’ai plus lâché depuis.

Revenons-en à l’objet de cette chronique, la sortie du 6ème album des américains, Hail to The King. D’après les premières interviews du groupe, cet album a été énormément influencé par les groupes qui les ont amenés vers cette musique. Nous parlons donc des Metallica, Iron Maiden, Pantera, Black Sabbath ... Connus de tous, ces groupes sont aujourd’hui les piliers de notre musique. Les influences sont bonnes, mais sont elles totalement digérées ? Allons nous écouter un album tribute ou chaque chanson ressemblera à celle-ci des Mets puis la suivante de Led Zep’ où alors, un album ou l’influence sera fortement présente mais avec la touche et les gimmicks qui font le succès d’Avenged Sevenfold ? Ma réponse à cette question primordiale est que nous avons face à nous, un album typé « old-school » avec tout ce qui a fait qu’aujourd’hui, Avenged Sevenfold, est un pilier de la scène metal. Le duo Synyster Gates – Zacky Vengeance est au sommet de son art, ni plus, ni moins et cela se ressent aussi bien dans les compos que dans les riffs principaux, magnifique.

 

Avenged Sevenfold

Cette cuvée 2013 s’ouvre sur "Shepherd of Fire" et son intro typé Metallica (je vous l’avais dis dans l’intro qu’il y avait de nombreuses influences dans cet album). On notera que sur cette chanson, la voix de M. Shadows est un peu sous-mixé et j’ai du mal à comprendre ce choix tant une voix plus puissante aurait apporté une autre dimension à cette chanson tant le contraste est saisissant avec le single éponyme qui suit ou sa voix est fortement mise en avant. "Hail to tThe King" est un choix de single un peu difficile à comprendre car il y a des chansons plus catchy sur l’album et c’est surtout la seule mid-tempo. Pour le reste, cette chanson mise sur l’efficacité avec un refrain qui, à n’en pas douter, sera scandé par les fans lors des concerts à venir, la batterie reste classique et le solo est le moins démonstratif de l’album. En somme, une chanson toute en sobriété. La première fois que j’ai entendu "Doing Time", je me suis demandé si je n’avais pas inséré le dernier album de [MegaDave] Megadeth tant l’intro est digne du groupe mené par le rouquin. Ce morceau est d’ailleurs construit de manière peu commune, cette intro donc, très metal alors qu’ensuite, les guitares sonnent plus rock’n’roll. La triplette Zacky Vengeance – Arin Ilejay – Johnny Christ s’en donne à cœur joie pour nous offrir un morceau qui sort un peu des sentiers battus. Du côté du micro, Shadows nous sort sa voix la plus nasillarde (un autre clin d’œil à Megadeth ?) en même temps que son rire démoniaque, grand classique dans la discographie des californiens.

Au bout de ces 3 premières chansons, la continuité avec Nightmare est flagrante mais n’est absolument pas pour me déplaire tant cet album était bon. Attaquons-nous maintenant à la suite de l’album.

Avant de rédiger cette chronique, j’ai lu pas mal de reviews américaines et anglaises pour me voir un peu ce que les gens pensaient de l’album. "This Means War" est reconnu partout comme un tube mais aussi comme un « pompage » magnifique du "Sad But True" de Metallica. Je ne suis que partiellement d’accord. Autant sur la guitare, j’approuve que le riff est plutôt ressemblant de même que sur la façon dont est construit la chanson. Mais alors pour le reste, j’ai du mal à voir. Entre un refrain typé Rammstein avec 3 mots lancés et basta, un solo digne de guitar-hero qui fait dans la démonstration pure et un mixage parfait de la batterie (tout en restant dans la sobriété qui restera la ligne de conduite tout au long de l’album), voici le premier tube de ce Hail To The King. Heavy as f*ck. "Requiem" contraste avec "This Means War". Autant l’influence était palpable sur la deuxième citée, autant sur la première, cela ne ressemble à rien qui a déjà été propose par le groupe. Encore une fois, c’est l’intro qui emmène sur un chemin nouveau. Les chœurs me font automatiquement pensés à du Epica ou du Therion et c’est troublant pour moi qui suis fan de ces deux groupes et en même temps, cela me conforte dans l’idée que A7X est un groupe qui sait sortir des sentiers battus et ne pas s’enfermer dans un style. Mais c’est surtout l’apparition du violon et le solo dantesque qui me font plaisir. La musique d’Avenged Sevenfold sans instrument comme le violon ou le piano, ce n’est pas vraiment du Avenged Sevenfold, et jusqu’à présent, c’était quelque chose qui manquait sur cet album. C’est chose faite. "Crimson Day" est la première ballade de cet album, encore une fois l’influence Metallica et surtout "Fade To Black" se ressent pour ce morceau qui est pour moi le plus faible de l’album. Son de cloche différent pour le morceau qui suit, "Heretic", retour des grosses guitares avec un riff simpliste mais efficace pour ce qui s’annonce comme le deuxième tube de ce Hail To the King. Il y a là tous les ingrédients qui ont fait le succès du quartette d’Orange County. C’est d’ailleurs sur ce morceau que j’ai l’impression fort agréable de retrouver The Rev derrière les futs, Arin Ilejay utilisant les même gimmicks que le regretté batteur, à nouveau un solo d’anthologie (Gates et Vengeance sont tellement complémentaires qu’ils ne forment qu’un à mes yeux). Je mettrai juste un bémol sur la fin un peu trop abrupte à mon goût mais rien de bien grave.

Cette chronique est assez linéaire dans sa construction, je vous l’accorde mais c’est parce que l’histoire de cet album se raconte de la façon dont le groupe a disposé les chansons. Et une histoire se raconte chapitre après chapitre pour donner tous son sens au bouquin.

"Coming Home" est influencé par Iron Maiden dans l’intro pour retourner à un son classique d’Avenged Sevenfold dans cette deuxième ballade, la plus réussie mais aussi le tube numéro trois de cet album à mon sens. "Coming Home" me donne des frissons à chaque écoute, les six minutes que durent la chanson passe à une telle vitesse qu’elle tourne en boucle depuis que j’ai mis la main sur le skeud. J’ai même du mal à y mettre des mots. J’espère juste qu’ils la joueront à Paris pour que je puisse pleurer comme une petite fille en communion avec les 6000 personnes qui seront au Zénith.

La fin de cet album se profile puisqu’il ne reste plus que deux chansons. Que celui qui ose dire qu’Arin Ilejay n’est pas digne de jouer derrière les fûts d’Avenged Sevenfold aille se pendre. Sa prestation sur "Planets" est énorme d’autant plus qu’avec les parties de trompette, une nouvelle ambiance s’installe et cette agréable sensation de retrouver une pointe d’influence à la Ghost et notamment le morceau "Elizabeth". Ce deuxième morceau à « ambiance » est le bienvenue dans un album qui manque un peu de folie. L’album se clôture sur "Acid Rain" et sa partition de piano.

 

Ce Hail to the King est un véritable tour de force réalisé par les membres d’Avenged Sevenfold, une façon d’asseoir un peu plus leur position de prétendant au trône. Au rayon des points faibles, cet album manque de folie et d’ambiance. Auparavant, on pouvait trouver des morceaux qui partaient un peu dans tous les sens alors qu’aujourd’hui, il y a une ligne directrice qui est suivie. C’est une petite perde d’identité en soit mais un choix assumé par el groupe. Je ne trancherai pas parce que c’est ce que j’aime chez ce groupe, cette façon de nous pondre des albums différents à chaque fois et ne pas rester sur ses acquis. L’accent est une nouvelle fois mis sur les guitares et le duo Synyster Gates – Zacky Vengeance, tandis que la base rythmique Arin Ilejay – Johnny Christ (et surtout ce dernier par son jeu de basse omniprésent) offre une dimension sereine. Quand à Matt Shadows, sa voix est toujours la même, on notera des progrès dans son chant clair de plus en plus agréable à l’écoute.

Hail to the King est un album facile d’accès (qui ne veut pas dire « commercial ») et tout le monde devrait y trouver son compte avec un tant soi peu d’ouverture d’esprit. A titre personnel, cet album sera en compétition avec le dernier Paramore (oui, j’ai des goûts de false) pour l’album de l’année. A vous de faire votre choix.

 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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