Sixième cierge pour Onslaught
Le groupe de thrash metal britannique sort un nouvel album, le troisième depuis sa reformation en 2005. Sobrement intitulé VI, le groupe montre que, 30 ans après sa formation, il est au top de sa forme en délivrant un disque sulfureux et rageur, rempli de riffs destructeurs, de solos apocalyptiques et de grosses rythmiques. Pas de quartier pour les thrashers d’Albion, le headbang est de mise pour la rentrée 2013.
Après le 4e album d’Evile, groupe de revival thrash britannique, sorti cette année, il était temps pour les vieux biscards de taper du poing sur la table. Onslaught, digne représentant du thrash old-school de Grande-Bretagne, a décidé de faire la leçon aux jeunes et de montrer qui était le patron. Les cinq thrashers sortent ainsi VI, un condensé de rage infernale prêt à tout emporter sur son passage.
Premier point essentiel pour faire un bon disque de thrash metal : les riffs. Comme tout bon groupe de thrash old-school qui se respecte, Onslaught les utilise pour porter ses chansons et les soigne le plus possible, la preuve avec le percutant riff de "Chaos Is King", titre d’ouverture direct et agressif, qui clou d’office l’auditeur sur son siège. Si le groupe ne surcharge pas ses compos avec tout un tas de riffs différents, il s’arrange pour que chacun soit efficace, qu’il soit rapide ("Saughterize"), mid-tempo ("Children of the Sand") ou un peu mélodique ("Cruci-Fiction").
Côté compo, le groupe choisit l’éfficacité. Les structures sont basiques et souvent répétées à l’identique, avec pour modèle l’enchaînement couplet/refrain x2, gros break au milieu, re-couplet/refrain et fin. Pas de chichi, Onslaught ne cherche pas à réinventer le fil à couper le metal, mais s’en sort avec des titres efficaces et bien écrits, en soignant ses transitions simples et en mettant en valeur les moments forts de ses compos, que ce soit un break slayerien ("Dead Man Walking"), un solo mélodique ("6 6 Fucking 6") ou une ambiance orientale ("Children of the Sand").
De cette manière, si les compos sont articulées avec la même structure, elles ne sont pas répétitives pour autant. On retrouve donc des thrasheries dévastatrices ("Chaos Is King", "Fuelfor my Fire"), du tube fédérateur ("6 6 Fucking 6"), du mid-tempo mélodique ("Children of the Sand") et même quelques accents épiques sur "Enemy of my Enemy". Si toutes les chansons tiennent aisément la route, le non-initié peut ressentir un poil de lassitude sur le dernier tiers de l’album, avec le titre "Cruci-Fiction" qui est sympathique sans être indispensable. Reste que les 41 minutes de l’album sont riches en sensations fortes.
Si le travail de riffer des guitaristes Nige Rockett et Andy Rosser Davies est exemplaire, la paire s’en sort aussi avec les honneurs pour gratifier l’auditeur de solos efficaces, avec des duels bien sentis ("Chaos Is King"). Côté rythmique, le batteur Mic Hourihan se montre précis et véloce et arrive même à briller sur l’intro de "Dead Man Walking", soutenu par le bassiste Jeff Williams, légèrement plus discret.
Côté voix, Sy Keeler, en poste depuis 1985, se débrouille comme un chef. Si les screams aigus de The Force ne sont probablement plus de son âge, son interprétation rageuse de l’ensemble des titres est impressionnante tant il arrive à faire vivre ses parties vocales. Si les aigus sont quasiment abandonnés, on notera qu’il brille dans les graves, s’essayant même aux growls sur "Slaughterize" ou "Cruci-Fiction".
Si Onslaught groupe a raté le coche en ne sortant pas son album une semaine après le vendredi 13 de 2013, il arrive sans problème à maintenir son niveau avec les grands du thrash contemporain comme Kreator. En bon groupe old school, le groupe bénéficie de ses 30 ans d’expérience dans le domaine, sans oublier la fougue et la rage qui donnent vie aux bons albums de thrash.