Ayreon – The Theory of Everything

Will we ever understand...?

Il y a tant de choses à dire, alors par où commencer ? Par la fin peut-être, à l'image de ces premières paroles ainsi énoncées en préambule.

Sur le tableau noir, se dressent quelques équations improbables, des notes déposées de façon incompréhensible... or il n'y a peut-être pas grand chose à comprendre finalement. Il faut se laisser aller, briser la frontière entre musique et émotions, et ainsi unir les sensations.

Arjen Anthony Lucassen nous propose ainsi un retour du projet Ayreon avec un nouveau concept, de nouveaux chanteurs et musiciens, une nouvelle âme et une approche plus humaine, plus émotive. Pourtant The Theory of Everything, ce nouveau brûlot à paraitre le 28 octobre chez InsideOut, est d'une profonde complexité. De construction et d'approche. Manipuler des émotions humaines est en effet quelque chose de particulièrement délicat, et c'est avec une certaine minutie et attention de tout instant qu'il faut aborder ce disque afin de l'adopter.

Deux CD, quatre pistes épiques de plus de 20 minutes chacune, ou 42 divisions en sous-parties pour les détenteurs du format digital. Rien que cela peut donner quelques vertiges. S'arrêter sur ce découpage serait cependant une erreur, il faut en faire fi et se dire de toute façon que la première écoute ne sera jamais la meilleure, bien au contraire. Une constante chez Mr. Lucassen, à l'exception peut-être d'un dernier Star One plus direct, et ce retour Ayreonesque ne déroge pas à la règle. Seulement voilà, beaucoup risquent d'être laissé sur le carreau, et il y a fort à parier que cet effort ne plaise pas à tout le monde. Difficile, difficile, mais telle est la musique dite "progressive" : une aventure devant laquelle il faut savoir ne pas reculer et s'armer de patience afin d'en savourer tous les contours.

Chaque écoute sera différente. La première, dite de découverte, où on essaye d'apprivoiser sans trop se perdre. Puis la suivante, paroles sous les yeux, pour comprendre et s'imbiber d'un concept totalement indissociable de la musique, ici plus que jamais. Ne pas s'attendre donc à 01011001 (NDLR : Le précédent Ayreon, paru en 2008, et affublé d'une foultitude de guests) bis, ni à une simple suite dans le même moule tout en s'appuyant sur des bases créatrices pour se rassurer. Ainsi oui, si Arjen renouvelle son enrobage, et ce même si sa musique reste inspirée des mêmes influences : nous restons tout de même en terrain connu en flirtant avec les Ayreon passés (l'intro de "The Teacher's Discovery" plutôt typique, "Magnetism" qui sera un peu perçue comme un mix de "River of Time" et "Loser", ou quelques ambiances à la The Dream Sequencer - Into the Electric Castle), Star One (Le duo "Collision"/"Transformation" du second CD ou bien l'intro de "The Prodigy's World" façon "24 Hours") voire Guilt Machine ("The Consultation"... ou plus généralement certains thèmes au niveau des paroles)... Mais c'est tant mieux, au-delà même d'être inévitable. Car de toute façon cette nouvelle création va au-delà et se sublime en étant probablement l'opus le plus abouti du maître. Le meilleur ? Peut-être pas, mais celui qui va le plus loin, qui ose dans sa variété et son approche, voilà qui mérite une explication plus détaillée. En quatre parties, à l'image de sa construction.

I - Une certaine singularité :

Son histoire l'est d'une certaine manière, singulière. Alors certes Arjen s'était déjà attaqué aux émotions humaines, chacun sait qu'il n'a pas non plus fait que dans la science-fiction, et pas seulement avec Guilt Machine. Rappelez-vous donc de l'album The Human Equation sorti en 2004, pas mal de parallèles peuvent être tracés ici avec cette offrande majeure de la carrière Ayreon. Nouvelle équipe de guests, aussi, à l'époque, et les sentiments mis en avant. Or cela l'était de façon plus "cloisonnée" et séparé en morceaux bien distants, plus facile à suivre donc malgré une longueur quasi égale. Sur The Theory of Everything, les choses varient plus vite et nous sommes directement amenés à nous projeter dans l'esprit ce héros, singulier lui aussi et à plus d'un sens, sobrement appelé The Prodigy.

Beaucoup iront lier ce personnage à Arjen Lucassen, nous savons le compositeur plutôt solitaire et doté d'un certain génie. Cependant notre hollandais préféré ouvre ici la Boite de Pandore des émotions, faisant évoluer son héros autiste de façon profonde et, disons-le, sans spoiler majeur, dramatique. Une aventure humaine, une vraie, plutôt poignante et qui fait intervenir des personnages plutôt bien écrits. On peut éventuellement critiquer l'histoire, certes un peu banale, mais l'interprétation de chaque femme et homme dans celle-ci s'avère soignée, et forcément sublimée par des chanteurs et chanteuses plutôt inspirés.

Plusieurs voix très singulières et frappantes viennent ainsi habiller ce disque, avec un Tommy Kaverik excellent du début à la fin dans ce rôle du Prodige... mais pas seulement. Michael Mills - grande révélation de cet album - laisse parler tout son génie dans le rôle du Père en atteignant souvent des notes improbables, Janne "JB" Christoffersson et sa voix subtilement éraillée incarne un professeur à la fois inquiet pour son élève et désireux de réaliser ses rêves, John Wetton en mode chaleureux et profond personnalise un Psychiatre tiraillé par un certain dilemme, Marco Hietala se veut un rival impitoyable et profondément redoutable, Sara Squadrani révèle son vibrato de génie en personnalisant la Fille amoureuse et déçue par les évènements, et Cristina Scabbia n'est pas de reste en jouant le rôle d'une Mère totalement dévouée à son fils. Chacun apporte de part son timbre et son implication une touche unique, rendant The Theory of Everything difficilement comparable avec ses prédecesseurs et autres sorties du genre.

Arjen a décidé de coacher ses guests de façon à ce que tout soit presque surjoué, certains relèveront très certainement ceci comme un éceuil, mais au final cela renforce le drame et rajoute du pathos à une histoire qui en a besoin, habillée par cette musique si changeante, si complexe, si Lucassenienne. Nul ne faiblit, même si on notera quelques aigus parfois "over the top" de la part de Cristina, mais même ceci rentre finalement très bien dans le concept puisque, n'oublions pas, une mère à bout ne maîtrise pas spécialement tout.

Une telle singularité rend donc l'équilibre général forcément très fragile, d'autant plus que chaque personnalité est très forte - au moins à la mesure du travail de composition et d'arrangements du créateur. Mettre cela en route nécessite donc une grande maîtrise, The Theory of Everything montrant ainsi la grande expérience et la maturité d'un Arjen Lucassen plus préparé que jamais.

Arjen Lucassen chess 2013 Ayreon

II - Un équilibre d'une impressionnante symétrie :

En bon chef d'orchestre, l'ami Arjen s'est donc efforcé d'assembler toutes les pièces du puzzle en rendant quelques parties cohérentes. Et ce n'était pas chose aisée lorsqu'on prend du recul et que l'on observe chaque étape de ce concept, chaque pion subtilement avancé, et c'est là d'ailleurs que l'analyse à venir devrait faire débat.

Car si beaucoup, y compris l'auteur en personne, persistent à dire que cet album n'a aucune véritable accroche, ce n'est pas forcément vrai. Au contraire, les mélodies qui tiennent, s'impriment dans la tête, sont plutôt légion dans ce disque. Il faut juste savoir les repérer, du moins les assimiler à notre oreille, et si nous faisons bien attention on se rend même compte que certains thèmes reviennent. Qu'il y a donc des échos, de vrais points d'appui, et là on ne parle pas que des trois parties "The Theory of Everything" qui fatalement disposent de la même mélodie (et qui d'ailleurs évoluent subtliment à chaque fois avec l'ajout d'instruments ou des tonalités un peu changeantes). Non, il y ainsi ce qu'on pourrait appeler le thème "The Lighthouse" que nous pouvons entendre dès l'intro avec cette basse très caractéristique (rappelant un tantinet une vieille gloire du prog : The Alan Parsons Project, le clin d'oeil au morceau "The Raven" étant certainement volontaire) avant d'être logiquement "reprise" sur le final, mais aussi un thème que nous allons lier à la manipulation (aux deux sens du terme) entendu dans "Magnetism" (où le Rival essaye de manipuler le Prodige) et qui revient dans "The Breakthrough" (où le Prodige et le Père travaillent ensemble dans le phare, en manipulant les équations pour résoudre l'équation), sans oublier celui que l'on peut apparenter à l'incertitude ou le dilemme dans "Fortune?" (où le Prodige se rend compte qu'il n'aurait pas dû suivre les plans du Rival car il a perdu la Fille au passage) et "The Uncertainty Principle" (où le Prof se demande ce qui a pu se passer dans le phare entre le Père et son Fils). On pourrait en trouver d'autres, plus tirés par les cheveux, mais on sent là le besoin d'équilibrer l'écriture musicale et suivre certaines évolutions en les marquant d'une même touche.

L'équilibre se fait donc naturellement, jusque dans la progression de l'histoire qui choisit le plan classique du "rise and fall", mais de façon plus sombre et biscornue et où chaque thème utilisé a tendance à se répondre pour finalement offrir un aspect général des plus cohérent. Or ceci ne devient plus clair qu'au fil de nombreuses écoutes, tout en laissant "aller"... car non, cet opus ne s'écoute pas que de façon concentrée, il peut aussi se propager en mode rêve éveillé ou film musical détente, jusqu'à son climax final.

Révéler la fin de l'histoire serait cependant trop prématurée (nous en reparlerons plus tard, cette chronique révélant forcément certains aspects primordiaux), mais ce The Theory of Everthying a une logique mathématique autant dans sa musique que dans sa storyline. Or voilà, le souci avec les maths c'est que ça ne parle pas forcément à tout le monde. Surtout lorsque les choses évoluent sans cesse, et ce même en finesse, dans les stratégies de compositions comme dans l'utilisation de chaque composante mélodique d'une liste d'invités disons-le aussi prestigieuse que variée.

Arjen Lucassen symmetry 2013

III - Un enchevêtrement de genres :

Et d'invités les représentant. Car il est tant d'en causer plus longuement, cette ribambelle de chanteurs et autres musiciens d'univers assez différents. Qui aurait ainsi imaginer un jour JB de Grand Magus offrir sa voix pour un projet progressif ? Arjen l'a voulu, a eu du mal à le convaincre, mais a su en tirer le meilleur parti. Et c'est là que les premières critiques finiront par naître, paradoxalement. Est-ce possible de réaliser un tel album, en mêlant des approches musicales aussi différentes, sans générer certaines critiques ?

Certaines seront sûrement justifiées, dans un sens, The Theory of Everything pouvant s'apparenter à une oeuvre plutôt intellectuelle musicalement parlant. La pseudo absence d'accroche directe et précise fera donc, comme précisé plus haut, fuire ceux qui n'auront pas vraiment le temps ou l'envie de se plonger dans la démarche. Mais au fond, les plus difficiles à convaincre seront très certainement les vieux fans purs et durs de rock progressif. En effet, inviter des légendes du genre telles que Rick Wakeman (Yes), Keith Emerson (ELP) ou Steve Hackett (Genesis) et être forcé de ne les utiliser que de façon plus ou moins sporadique va fatalement en frustrer plus d'un. Le fait également que cela ne va parfois, et ce volontairement, pas au bout des choses. Car The Theory of Everything c'est pas progressif pour être progressif, cela va au-delà que ça soit dans l'atmosphère ou même dans l'histoire relatée ; bien plus humaine, concrète et dénuée de tout psychédélisme patenté. Le paradoxe se crée ainsi tout seul, à l'image de notre Univers à la fois infini et expansion... Celui d'Arjen est dans la même veine, tendant vers le progressif de ses idoles mais proposant autre chose : une touche plus personnelle et liée au monde qui l'entoure lorsqu'il ne s'agit pas de rêves créatifs.

L'intérêt donc de faire co-exister les dinosaures 70s avec les chanteurs metal actuels plus "terre à terre", et là encore Arjen choisit d'aller plus loin en mêlangeant vocalistes de renoms (Cristina Scabbia de Lacuna Coil, John Wetton de Asia et ex-King Crimson, ou encore Marco Hietala de Nightwish) et personnes peu ou pas connues du grand public avec un talent impressionnant (JB pourrait presque être cité ici mais parlons surtout des excellents Sara Squadrani de Ancient Bards, Michael Mills de Toehider et du héros Tommy Karevik récemment intronisé chanteur de Kamelot). Le clash ultime ou la fusion parfaite de voix qui n'avaient à la base aucune raison de co-exister ?

Alors l'auditeur peut se se sentir troublé, cela part souvent dans tous les sens et s'enchaine parfois de façon improbable (les suites "The Visitation" / "The Breakthrough" ou "Progressive Waves" / "The Gift" pour ne citer que celles-ci feront trembler les plus téméraires), sans qu'on puisse véritablement se poser pour réfléchir. Du moins pas ailleurs qu'entre chaque morceau épique, mais il faut laisser passer chaque 20 minutes ou plus pour comprendre.

Car ce melting pot rock metal progressif tantôt folkisé ou ambiancé de façon électronique voire symphonique (écoutez donc le passage "String Theory" pour un Ayreon plus cinématique que jamais) est une recette des plus copieuse. Le concept joue aussi dans le fait que cet opus n'a pas vraiment le temps de respirer, et quand tout s'accélère ou s'emballe cela le fait souvent sans prévenir et de façon brutale. Or au final, on peut s'en sortir, et même avoir envie d'y revenir de suite pour chercher à creuser, s'imprégner encore plus, car au final et après avoir passé tant d'épreuves, on se sent enfin "Alive!". A l'image de cette splendide pré-conclusion de la première partie aux reflets Blade Runner dans son intro, film qu'Arjen adule tant.

Arjen Lucassen unification 2013

IV - L'art de l'unification :

Parce que finalement, si ce double LP va en diviser quelques uns, l'opinion générale de l'auditeur qui sera allé au bout tendra vers une conclusion simple : The Theory of Everything réssuit la performance d'unir les influences d'Arjen en un seul projet. Plus que jamais. Non sans mal et sans expérimentations spéciales pour notre oreille pas toujours préparée pour cela, mais c'est justement là que l'effort des écoutes répétées finit payer.

Car avant de se sentir "Alive!" et de se dire que "putain quand même c'est génial ce qu'il nous a fait là le père Lucassen !", il a une sorte de chemin initiatique à suivre. En arriver au point d'écouter ce double album sans se poser de questions et en profitant simplement de la musique est sûrement l'ultime but que chaque auditeur devra atteindre. Cela sera plus simple pour certains que d'autres, cela dépend aussi de l'épaisseur que chacun voudra donner aux écoutes, parce que oui ce disque peut être "simplement" divertissant, et il n'a aucun autre objectif au final. Demandez à Arjen, et il vous le confirmera sans mal !

Il faut donc unifier nos envies et les faire se réunir vers cette nécessité simple qu'est l'appréciation de la musique. C'estt un peu trivial énoncé ainsi, mais c'est bien là le principal but de la création. Point besoin de chercher une portée philosophique à cette storyline basée sur l'unité, à la fois du "monde" via une équation mystérieuse mais aussi d'une famille : un père et un fils qui peuvent enfin communiquer dans une sorte de transe les portant vers un même objectif. Le tout ne sert que de support au plaisir des oreilles.

Pourtant c'est bien en unifiant tout cela qu'Arjen Lucassen donne toute sa légitimité à la musique proposée dans cet album. Proposée comme un film auditif, il raconte quelque chose et chaque note/thème/partie contribue à l'avancement de l'histoire. Si le plaisir d'écouter sans porter plus d'intérêt que cela aux paroles est possible, celui-ci est sublimé par la lecture de celles-ci et surtout la cohérence finale qu'il s'en dégage.

Jusque dans les voix... ou l'art du casting parfait. L'unification du Père et de son Fils Prodige se fait jusque dans le chant de Michael Mills et Tommy Karevik, portés vers une même dimension sensorielle, et ne faisant presque plus qu'un entre "The Visitation" et "The Breakthrough". Et dire que le Père a dû aller jusqu'au suicide dans "The Parting" pour atteindre cette unité extra-sensorielle... un "The Parting" qui sépare pourtant le Mari et sa Femme dans une joute vocale inoubliable, contrastant ainsi avec cette thématique mais justifiant le besoin d'une double rupture brutale (d'un couple + le passage volontaire de la vie à la mort) afin de pouvoir unir à jamais deux âmes en peine.

Ceci personnalise ce besoin que nous avons de nous faire violence afin de se rendre compte de l'unicité globale d'un album que l'on croit monté de façon saccadée et assez peu linéaire de prime abord. Alors que c'est tout le contraire... il ne faut donc pas tomber dans le piège des 42 sub-divisions (souvent de trop mais il fallait bien trouver un compromis tout en faisant écho à la femeuse "Réponse" - voir notre interview avec Arjen pour plus de détails) et ressentir les choses, comprendre que chaque passage a son importance, y compris les joutes instrumentales tantôt progressives (merci aux musiciens de légendes nommés plus haut dans la partie III, le "Progressive Waves" restera d'ailleurs imparable tout comme les apports piano de Rik Wakeman ou clavier de Jordan Rudess sans oublier les soli inspirés de Steve Hackett et le Moog légendaire du "Lucky Man" Keith Emerson), tantôt plus folk et orchestrales (un grand bravo à la team folk habituelle du géant batave, revigorée au passage à la présence d'un Troy Donockley qu'on aurait certes imaginé plus présent, ainsi qu'une belle contribution du compositeur Siddharta Barnhoorn qui donne ce côté cinématographique encore inédit jusque là pour Ayreon), qui relient parfaitement chaque épisode, chaque moment intense.

Conclusion :

Il n'est point utopique de dire que cet album marquera la carrière musicale d'Ayreon, sans aucun doute. Il offrira même très certainement un nouvel épisdoe car la fin est suffisamment ouverte/mystérieuse pour permettre à Arjen de se faire très plaisir avec une continuation certainement un poil plus science-fiction, histoire de revenir à ses premières amours et mélanger habilement son goût pour l'imaginaire avec cette nouvelle approche plus sensible de sa musique.

Cela peut donc annoncer une suite de carrière des plus riches, et le début d'une nouvelle ère, d'un second souffle, pour un Ayreon qui en avait besoin après 01011001 profondément ultime, abouti en un sens, et impossible à surpasser dans l'état actuel des choses.

Ainsi The Theory of Everything ne sera certainement pas le préféré de quelques fans habitués à l'univers spécial du projet, comportant ses très légers défauts dus à un assemblage d'idées et de compositions plutôt complexes, mais il sera suivi et considéré comme une pierre angulaire à l'avenir. Le majestueux point d'ancrage d'une vision élargie et plus émotionnelle d'un artiste qui a encore beaucoup à offrir à ses fans.

Note : 8.5/10
   

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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