Mais à quoi donc cet éclair qui traverse la pochette nous fait-elle penser?
On comprend mieux quand Blaine Cartwright, chanteur et guitariste de Nashville Pussy nous explique que cet Up the dosage est tout simplement pour eux leur Back in Black…
L’album est composé de 13 titres variés, puissants, in your face tout simplement. Le début de l’album avec orgue d’église, bruit de foule, ambiance faux live ; ce titre rentre dedans qu’est « Everybody's Fault But Mine » est dans la droite lignée de ce que sait bien faire les américains : refrains en place, voix vicieuse de Blaine, riffs huileux de Ruyter Suys suivi d’un « Rub it to Death » qui déboule à vive allure sur les lignes droite des Highways américaines poussiéreuses, parsemées de débris et de carcasses de voitures, clin d’œil à Motörhead.
« Till the Meat Falls off the Bone » commence comme une intro Priestienne, mais rapidement la voix de Blaine devient malsaine, détraquée comme celle d’un routier vicelard qui arpente les longues routes de son pays à la recherche de pussy égarées nous semble bien en forme. C’est simple, la rythmique est lourde et nous fait taper du pied tout en tenant un verre de Jack pendant que le groupe s’agite sur scène au rythme de la grosse caisse de Jeremy Thompson.
Plus passionnant que leur dernier From Hell To Texas, Nashville Pussy nous surprend beaucoup plus ; production soignée, mais rugueuse, ça sonne bien, ça impacte plus rapidement comme au temps des deux premiers albums du groupe. La musique est plus authentique, elle va directement là où ça fait mal. Les riffs de « The South's Too Fat to Rise Again » où l’on sent la main agile de Ruyter toucher délicatement ses cordes avant que les filles s’occupent du refrain nous emmenant dans des saloons mal famés ou des bikers ne vont pas tarder à faire la fête à la pauvre voiture de location que vous avez ramassée chez Avis…
« Before the Drugs Wear Off », c’est le dernier souvenir que vous aurez de votre voyage au travers de la Californie entre Los Angeles et Las Vegas : cette image enfumée du groupe sur scène. Jamais vous ne reviendrez de la Vallée de la Mort. Ça sent la bière chaude avec ce piano de saloon si Rock n’ roll et tellement bon. On a l’impression de la connaître depuis toujours ! Alors tapez de la santiag et soyez près à prendre votre voiture de loc’ et de faire une grosse marche arrière dans l’alignement des Harleys avant qu’ils ne vous tombent dessus ; enclenchez la première, bah non, c’est une automatique, tant pis « Spent » a déjà démarré le pied au plancher, dans le retro poussiéreux on voit que la riposte s’organise.
Les titres sont tellement bons et pourtant ils l’ont produit eux même avec un petit budget en raison de leur tournée au côté de ZZ Top qui leur a couté très cher, mais que voulez-vous, quand on a le talent on n’a pas besoin du budget de Pyromania… Brian Pulito en est l’ingénieur du son et Up the Dosage est produit par leur copain Rick Beato aux Microsonic Studios à Lexington dans le Kentucky.
Comme le dit le groupe, le titre éponyme, conduit par la basse, ne fera « pas de prisonnier ». Brut de décoffrage et aussi beau que l’avant d’un truck : on en redemande ! On retrouve la bassiste Bonnie Buitrago qui a rejoint le groupe depuis 2011 après le départ à l’amiable de Karen Cuda et ses différents problèmes de santé.
Et puis soudain, Ruyter vient gueuler sur « Taking it Easy » comme une chatte affamée, prête à tout pour assouvir sa faim....
La grosse surprise de l’album c’est le morceau de country « Hooray For Cocaine, Hooray For Tennessee », chanson authentique qui sent la gasoline où Dobros et mandolines caressent ce joli morceau ou encore « White And Loud » et son riff pesant, doom à la Black Sabbath de Ruyter Suys qui fait des merveilles.
Et comme Nashville Pussy c’est une grande famille on retrouve Eddie Spaghetti des Supersuckers (ils ont souvent tourné ensemble) qui est venu donner un petit coup de main à la réalisation de l’album en étant même co-auteur sur trois titres.
Comme ils sont bien élevés et de grands poètes ils nous quittent avec « Pussy's Not a Dirty Word. » et c’est vrai « Chatte n’est pas un gros mot » et ce n’est pas mon félin qui dira le contraire !
Lionel / Born 666
Photos promos (n°1, 3 et 4) par Fernando Yokota