From Power Metal Dawn to Twilight Force...
Dans la série "le power metal n'est mort", retournons en Suède tiens, ce même pays qui nous avait révélé le très bon nouvel album de Dynazty un peu plus tôt dans l'année. Une livrée plus moderne et taillée au goût du jour... Tout l'inverse du combo dont nous allons parler aujourd'hui. Twilight Force est en effet un retour aux sources avec tous les clichés possibles qui ont pu faire le succès des Rhapsody et consorts dans les années 90. Et le côté heroic fantasy compris, d'ailleurs c'est clairement ici dans le too much entre les dragons, steel, glory, fire et autres termes tirés du dictionnaire Manowar...
... Or on sent que c'est en partie partie parodique, pas uniquement pour les titres clairement forcés mais bel et bien par ces interludes narratifs totalement débiles avec voix surjouées/modifiées qui semblent rendre hommage aux Monty Python ou se rapporocher du combo Jaldaboath. Ce premier opus des scandinaves intitulé Tales of Ancient Prophecies est donc un peu à prendre au second degré, mais si seulement la musique qui était proposée derrière était mauvaise on pourrait se gausser... sauf que là NON, l'album est excellent avec que des hymnes. Oui, que des hymnes, limite trop parfois, tellement qu'on se pose quelques questions !
Et ce chanteur alors ? A l'écoute du premier titre "Enchanted Dragon of Wisdom" (LOL) je me suis demandé si ce n'était pas celui de Celesty, combo finlandais longtemps considéré comme le Sonata Arctica du pauvre et qui semble en mort clinique depuis quelques années. Mais non, c'est un jeune suédois, très blond (perruque ou non sur la photo promo ? A vous de juger), nommé Christian Hedgren et qui atteint des notes totalement sur-aigues qu'on s'en questionnerait presque sur l'état de ses testicules. Sur "Twilight Horizon" c'est énorme, limite encore pire sur "Fall of the Eternal Winter" et... un peu partout d'ailleurs, tant est si bien que depuis André Matos ou Michael Kiske je me demande si on avait entendu aussi aigu. Même Pathfinder ou le norvégien Pellek ne semblent pas pouvoir rivaliser, limite ça nous rappelle le frontman de Domine - groupe italien dont on n'entend plus parler non plus. En tout cas le bougre porte chaque chanson avec grand brio, une vraie révélation vocale en ce qui me concerne, et le pire c'est que derrière les mélodies et les choeurs suivent rendant le tout plus épique qu'épique. Bordel, mais c'est ce qu'on appelle un revival intense !
Rhapsody, Dragonforce, des touches d'Angra ou Stratovarius mais plus limitées, Nightwish, Sonata Arctica... tout y passe ! Sans véritable plagiat éhonté d'ailleurs (sauf peut-être l'intro de "Forest of Destiny" mais je ne retrouve pas à quoi cela me fait penser), Twilight Force se fait plaisir sans singer de trop ses aînés et avec l'art de compos parfaitement ancrées dans la tradition du speed power. Ca tricote, ça monte en arpège, ça s'harmonise dans tous les sens avec une batterie qui va "tout droit" à fond la casse, les claviers s'excitent avec toutes les textures de son possibles, pas de doute on est de retour dans les années 90. Sorti il y a 15 ans, on aurait crié au génie intergalactique, pour l'approche très "italienne" dans le côté baroque ou néo classique et plus scandinave pour la rapidité des morceaux, le mix s'avère parfait et l'hommage grandiose.
Comment résister en effet à chaque morceau dont on retiendra vite les refrains ? "Twilight Horizon", "Forest of Destiny" ou encore la conclusion "Gates of Glory" (serait-ce Joakim Brodén en guest sur le refrain ?) vous feront valser dans vos chaussettes et poindre la nostalgie chez pas mal de fans du genre. Peut-on donc leur reprocher un truc ? 36 minutes de disque peut-être, c'est assez peu... MAIS ça évite l'overdose qui peut très vite arriver dans le genre. L'absence d'un titre épique de genre 10 minutes peut-être ? Mais on aurait dit que ça fait encore plus cliché donc... Bref !
J'avoue que j'ai hésité avec le 9/10 mais bon je ne veux m'emballer de trop car j'ignore exactement le projet de carrière d'un groupe assez mystérieux sorti de nulle part (mais avec l'ancien batteur de Sabaton, Robban Bäck, derrière les fûts) et qui ne semble pas se prendre au sérieux, émettant ainsi quelques doutes sur la suite car un second album du genre sera difficile à réaliser dans une époque où la critique va très vite. Peu importe au fond, tous les morceaux valent le coup (à part un petit bémol sur la ballade "Made of Steel"), et c'est quand même génial pour chaque fan de power old school qui comme moi regarde parfois en arrière et se rappelle d'une jeunesse faste. Et aussi bien qui sait, je regretterais de ne avoir arrondi à 9 et il finira comme album de l'année en ce qui me concerne... Bon si ça arrive c'est que je serais restée à fond dans une bien fort niaise cure de jouvence.
La Folle Fougère
Ma Note : 8.5/10