Les groupes sont légions dans la sphère du metalcore. L’éclosion du genre en est la cause et l’on arrive à se perdre, parfois, dans cette multiplicité. Pourtant, en se désintéressant du metalcore, on pourrait passer à côté de groupe svraiment fascinants, proposant quelque chose de différent. C’est le cas de l’album Every Trick In The Book du combo américain, Ice Nine Kills.
Le concept ? Chaque chanson est inspirée de la littérature. On passe donc de La Ferme des Animaux de George Orwell ("The Nature Of The Beast") à Carrie de Stephen King ("Hell In The Hallways"), en passant par Romeo et Juliette de William Shakespeare ("Star-Crossed Enemies").
C’est dans un voyage à travers la littérature que l’on nous emmène. On rentre dedans avec "The Nature Of The Beast". Spencer Charnas nous livre le début comme si l’on allait débuter une lecture, embarquer pour quarante minutes d’une œuvre littéraire, qui allait nous transporter.
On retrouve cette même recette sur "Me, Myself & Hyde", qui débute avec uniquement la voix claire du frontman avant cette montée en crescendo qui amène à un scream puissant. Cette entrée en matière marche parfaitement en live, accentuée par la cohérence du morceau qui fait que ce sont des chansons qui se retiennent. "Me, Myself & Hyde" permet également une petite envolée aux gratteux, qui sont là pour accentuer l’ambiance unique de l’album.
La présence du clavier sur certains titres colle parfaitement avec l’atmosphère de l’album. Sur "Bloodbath & Beyond", il rajoute ici un petit plus à la composition du morceau. La mélodie offerte par le clavier va bien avec le style du groupe, l’univers de la littérature et la voix du chanteur.
Spencer Charnas possède un timbre de voix au dessus de la normale. Il maîtrise son organe vocal d’une manière irréprochable. Dans "Communion Of The Cursed", il nous fait la démonstration de ses screams impeccables. Enormément de formations ont deux chanteurs, ici il n’en est rien et le membre fondateur d’Ice Nine Kills assure les deux parts comme un chef.
C’est surtout sur les ballades de l’album que l’on entend le chant clair du frontman à son paroxysme. Que ce soit sur "Star-Crossed Enemies" ou "Tess-Timony", le chant clair y est dominant. Le groupe peut se vanter d’avoir un super vocaliste et la présence de trois chansons plus posées n’est pas incohérente. Cela ne nous dérange pas d’en trouver autant dans un album de metalcore, tant elles sont bien menées, agréables à l’écoute et portées par un très bon chanteur.
L’album se conclut par le très puissant "Hell In The Hallways", qui est sans doute le morceau le plus rentre dedans de l’album. On est dans le cœur du metalcore avec un gros scream et des breaks qui amènent à une ambiance qui s’assombrit. Titre en référence à Carrie, le son strident qui apparaît dans la mélodie nous fait penser à la jeune femme qui brûle.
Pendant près de quarante minutes, le groupe nous a emmené dans un univers particulier auquel on a adhéré. Every Trick In The Book s’écoute en boucle et s’avère une réelle réussite et un vent de fraicheur par rapport à ce qui peut se faire dans le metalcore.
Tracklist :
1. The Nature Of The Beast
2. Communion Of The Crused
3. Bloodbath & Beyond
4. The Plot Sickens
5. Star-Crossed Enemies
6. Me, Myself & Hyde
7. Alice
8. The People In The Attic
9. Tess-Timony
10. Hell In The Hallways