"Nous faisons une musique à images"
Après avoir assuré l'ouverture de la dernière journée du Hellfest sous l'altar, Emmanuel Jessua et Gredin du groupe français Hypno5e ont pu accorder quelques minutes à La Grosse Radio. Ils ont évoqué leurs impressions concernant leur prestation qui fermait la tournée et ont pu parler de leur prochain album, dont la sortie est prévue pour cet automne.
Vous avez fait l'ouverture de cette dernière journée du festival sous l'altar, vos impressions ?
Manu : On s'est régalés ! On avait une certaine appréhension par rapport au fait de jouer à 10h30, mais les gens étaient présents et motivés. Pour nous, d'un point de vue technique, ça a été, on a été très content de finir cette tournée sur cette date au Hellfest.
Gredin : On avait aussi un peu peur de passer sur la même scène que Cannibal Corpse ! [rires] La veille, on avait justement été sur cette scène au même créneau horaire et il n'y avait pas beaucoup de monde, donc on appréhendait, mais ce matin, ça n'avait rien à voir, du coup, la crainte est tout de suite retombée.
Quels sont vos projets après le Hellfest ?
Gredin : on a notre sortie d'album le 2 octobre, pendant l'Euroblast à Cologne. On va le sortir à cette date et ensuite on va tourner, sans s'arrêter j'espère !
Manu : On a beaucoup galéré avec cet album, notamment suite à des problèmes de production, il est passé de main en main. A la base, il devait sortir en octobre 2014, mais on a pris un an de plus. On a refait un mix récemment, ensuite on va devoir repasser par la case mastering et, si on n'a aucun problème, on est bon pour la date prévue !
Qu'est-ce que ça fait de laisser un album dormir pendant autant de temps ?
Manu : On a toujours fait les albums nous-même de A à Z. Là, vu qu'on avait réussi une campagne de financement qui nous avait permis d'avoir un peu plus de budget, on a décidé de déléguer le mix pour perdre moins de temps et il se trouve que ça a été une grosse erreur. Ne pas avoir avoir l'album entre les mains pendant le mix n'est pas quelque chose qui nous correspond. Maintenant, tout les prêt et on attend juste que ça sorte enfin !
Gredin : C'est frustrant que l'album soit prêt et que les gens ne puissent pas encore le découvrir.
Vous avez pu quand même en jouer quelques extraits. Quelles ont été les réactions du public ?
Gredin : Les gens sont venus nous voir après les concerts au stand merchandising pour nous dire qu'ils étaient contents et étaient, surtout, capable de nous dire quelle partie du morceau leur plaisait. Ça veut dire que ça laisse une empreinte, ce qui est positif.
Comment avez-vous fait évoluer votre projet depuis Acid Mist Tomorrow ?
Gredin : On garde notre empreinte et je dirais même qu'on l'enfonce un peu plus. Les parties de montées de tension sont plus longues et plus évoluées. Il en est de même sur le plan technique, j'ai dû augmenter mon budget médiator tellement ils en chient !
Manu : C'est une synthèse de nos albums, mais on va quand même plus loin, notamment en creusant les contrastes, en intensifiant les parties violentes et les parties calmes, comme ça, on va plus loin qu'Acid Mist Tomorrow. La patte reste la même, les fans de l'album Des Deux L’une Est L’Autre, vont retrouver des aspects qu'il n'y avait plus forcément dans Acid Mist Tomorrow, mais on retrouvera de cet album dans les structures du prochain.
Comment travaillez-vous vos structures ?
Manu : Nos morceaux prennent forme en studio. Je compose les riffs chez moi, mais c'est ensemble qu'on assemble tout cela et que les morceaux deviennent ce qu'ils deviennent. On détermine les points d'accroche, puis on joue sur les contrastes, les cassures et les répétitions tout en se laissant emporter. Quand on compose ensemble, on ne sait pas forcément où nous allons arriver, nous découvrons les morceaux réellement une fois que l'enregistrement est fini. Cela nous permet de nous renouveller au mieux. D'ailleurs, sur notre prochain album, un morceau, "Shores of the Abstract Line", risque de surprendre avec son côté acoustique.
Vos influences semblent diverses, comment en êtes-vous arrivés au metal ?
Manu : En fait, un seul membre du groupe écoute du metal. Chez moi, j'écoute surtout de la musique latino ou de la musique classique. Ce qui va m'inspirer, ce sont plus mes voyages, j'adore ça, ou des images qui me donnent des idées.
Gredin : C'est surtout cela qui nous inspire, quand on s'est réunis, on s'est mis d'accord pour faire une musique à images, qui évoque des choses. Nous ne nous sommes pas donné d'étiquette metal, ni aucune autre en fait, quand nous avons commencé à composer ensemble.
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