[For English readers, please scroll down to find the English version of this interview]
C'est dans les locaux de Gibson France, au milieu d'un champ de guitares de toutes sortes que nous retrouvons Joel O'Keeffe, guitare en main, confortablement installé pour répondre à nos questions. Au programme, le nouvel album des Australiens bien sûr, mais aussi quelques confidences sur ses années les plus folles, ou encore un véritable cours de barbecue.
Salut Joel ! Tout d’abord, merci de m’accorder un peu de temps.
Joel O’Keeffe : Mais de rien mec ! Je suis là pour ça !
Comment ça va, et comment se passe ton séjour à Paris ?
J : Tu sais, je suis venue onze ou douze fois à Paris déjà, et je n’ai vu la Tour Eiffel que depuis une voiture. Je ne suis pas encore allé la voir “en vrai“, la toucher. J’espère vraiment pouvoir le faire un jour. C’est aussi ma première fois à Paris sous le soleil. Car à chaque fois que je suis là, à “Paris“ [avec un accent presque français], on vient sous la neige. Quand il fait froid et un temps d’hiver. Donc ça change, et c’est sympa sous le soleil !
Donc… plus que quatre semaines avant la sortie de votre nouvel album Breakin’ Outta Hell. Tu es impatient ?
J : Eh bien, euh, c’est un peu compliqué. En fait, je suis impatient, et je ne le suis pas, parce que je voulais surtout que cet album soit bien chiadé. Mais je veux que tout le monde en prenne connaissance [il rit].
J’ai vu que le groupe avait publié des photos des sessions d’enregistrement, en montrant des bandes analogiques. A quel point c’est plus compliqué de travailler avec ce support ? Ce que je veux dire, c’est que c’est bien moins souple que le numérique.
J : C’est moins souple, oui. Et ce n’est pas aussi… simple. Tu vois, dans le combat numérique-analogique, le numérique permet de gagner beaucoup de temps. Mais tu perds en qualité. Donc prendre tout le temps nécessaire vaut le coup. C’est pour ça que chacun de nos albums prend trois ans. On aime prendre le temps qu’il faut, pour la qualité.
Ca a peut-être apporté plus de pression ?
J : Non, pas de pression. Parce que la pression, c’est plutôt pendant l’écriture. On essaie vraiment d’obtenir un bon équilibre dans nos morceaux, de les amener à un niveau on l’on sait qu’ils fonctionneront en live, et que les gens aimeront les écouter. Même si on n’est jamais sûrs. On passe nos vies à avancer à l’aveuglette dans le rock’n’roll, quand on écrit des chansons. C’est ce qu’on fait : avancer à l’aveugle. Peut-être au radar, mais même là, il n’y a aucune certitude, on n’a jamais de réponse absolue.
Il n’y a donc aucune raison pour le groupe de revenir à l’enregistrement numérique.
J : Oh non. Le…
Vous ne voulez pas faire ça.
J : Non. L’analogique capture le son de la bonne façon. On l’a compris dès la première fois. Le numérique est génial pour gagner du temps, mais… Tu peux avoir un bon son en numérique, mais est-ce que ça peut être excellent ? Je ne sais pas.
Au sujet des morceaux, je pense que l’un d’eux devrait plus marquer les fans : il s’agit de “Thin The Blood“…
[Joel commence à jouer frénétiquement le riff principal du morceau sur sa guitare, et éclate de rire]
Voilà ! Le son est très groovy, et ça rappelle beaucoup les rythmiques de boogie.
J : Carrément, pas vrai ?
Ça me semble assez neuf pour Airbourne.
J : Tu sais quoi ? C’est marrant, parce que beaucoup de gens m’ont dit ça. Et honnêtement, quand on l’a écrite, on pensait que c’était juste du rock’n’roll classique à la Airbourne. Mais ensuite… C’est cette partie [il commence à jouer la levée du riff principal]. Et celui-ci, “Dam dam dam“ [il continue à jouer en chantant le riff]. A force de le jouer, on s’est dit “Ça sonne comme les classiques des années 50“. Presque un son des années 60, ou de rock’n’roll à la Elvis, avec un mélange de plein d’autres choses. Sur cet album, je dirais qu’on a passé pas mal de temps à chercher notre propre son… plus que d’habitude. Et notre producteur, Bob Marlette, est très bon pour ça.
Et comment le morceau est-il né ?
J : “Thin The Blood“ ? Je l’ai écrit. Un jour j’ai trouvé le riff, et j’ai tout assemblé. Puis avec Ryan, on a passé une grosse nuit alcoolisée, et le lendemain on s’est demandé “Comment devrait-on l’appeler ? “. On s’est tous les deux dit “Ce titre qu’on a trouvé l’autre jour, “Thin The Blood“ !“. On avait eu ce gros week-end de picole, et c’est ce que raconte le deuxième couplet. Tu vois, le premier parle de quand tu finis le boulot le vendredi soir, et que tu vas boire quelques verres. Puis le second parle du samedi matin, tu es dans le mal, avec la gueule de bois, et merde, il faut que tu te remettes. Parce que ce n’est que samedi matin. Donc tu ressors et tu te la colles encore une fois.
Et il reste encore le dimanche ! [rires]
J : Oui, il reste dimanche ! Dimanche, tout seul. Ce morceau parle vraiment de tout ça. Et quand je l’ai chanté… Tu portes un T-shirt d’Iron Maiden, du fan club. Ce jour-là, j’étais censé chanter le morceau, c’était un mardi, et Iron Maiden jouait dans notre ville le soir. On connait bien leur équipe technique, et quand ils viennent, on se donne rendez-vous, on s’envoie des messages Facebook et compagnie. Et on finit toujours par boire quelques bières. Cette fois-là aussi, et Ryan et moi avons continué ensuite, on a bu des bières jusqu’à quatre heures du matin. C’était lundi soir, et on devait aller voir Maiden le mardi. On est allés en studio, on a enregistré les guitares de “Thin The Blood“, puis on a bouclé le reste des instruments, la batterie et la basse… C’est en fait allé assez vite. C’était un des morceaux qu’on connaissait le mieux. Et je me disais, tu vois, “Aucune chance que Bob me demande de chanter aujourd’hui, j’ai la gueule de bois…“. Et on allait voir le concert de Maiden ensuite, donc on allait partir tôt du studio. Et il me dit “Tu n’as pas besoin d’aller au concert avant encore une heure ou deux. Tu veux faire le chant ? “. Et moi : “Mec, je suis vraiment mal.“. Et il me répond “Joel, tu m’as montré les paroles, et c’est justement ça ! Il faut que tu chantes ce titre avec la gueule de bois ! C’est parti !“. Je me suis dit “Merde ! “. Et du coup quand je chante la phrase “I feel like shit, hungover and hell”, c’est vrai ! Et ensuite, je pense au concert de Maiden le soir, et ça me redonne la patate pour le refrain. Ce morceau était donc une vraie expérience de gueule de bois.
C’est une anecdote sympa ! [rires] Encore une fois, vous avez suivi votre devise “No ballads, no bullshit“ [“Pas de ballades, pas de conneries“, NDLR]. Même AC/DC a écrit une ballade, avec “Love Song“, ou plus ou moins avec “Ride On“. Pour Airbourne, c’est hors de question ?
J : [il chante] “Ride on, Ride on !“ ? Eh bien, chaque album est différent. Sur celui-là, on s’est vraiment dit “pas de ballade, pas de conneries“. Lançons-nous et faisons quelque chose de très direct. Tu vois, je crois que c’est ça le morceau le plus lent [il le joue à la guitare]… le riff de “Rivalry“. C’est sûrement la chanson la plus lente de l’album. Et puis aussi, bien sûr [il joue “It’s All For Rock N’ Roll“]… du dernier morceau [il continue à jouer en discutant]. Ce morceau, ce n’est pas une ballade, c’est plutôt un hymne. C’est peut-être bien ce qu’on fait, en fait. On fait des hymnes. Et non pas des ballades.
Oui, comme des ballades mid-tempo.
J : Des ballades mid-tempo, si on veut. Parce que une ballade, pour moi, c’est ça [il commence à jouer des accords lents et mielleux]. Et qui veut ça ? Je préfère ça [il recommence à jouer le riff rapide de “Thin The Line“]. Voilà, yeah !
Les morceaux d’Airbourne parlent surtout d’alcool, de filles et de coups d’un soir. L’amour n’existe pas dans le monde d’Airbourne ? [rires]
J : Ahah ! Eh bien il y a ce morceau, “Never Been Rocked Like This“. On peut dire que ça parle d’un coup d’un soir. Mais, tu vois, si tu lis entre les lignes de nos morceaux, tu trouveras un sens. Tu le trouveras, parce que ça vient de vraies situations, profondes. Je ne peux pas t’en dire plus, car c’est l’expérience de chacun quand ils écoutent les chansons. Mais ce n’est pas juste des filles, des coups d’un soir et du rock’n’roll…
C’est juste la surface.
J : Voilà, juste la surface. Si tu te poses et que tu lis les paroles, et que tu les interprètes, en quelque sorte, tu pourras trouver ce dont les chansons parlent probablement. Tout est inspiré de vraies situations sur cet album. Prends un morceau comme “Do Me Like You Do Yourself“ : on s’éclate bien sur celui-là ! [rires]
Qu’est-ce que tu espères voir le groupe réussir avec cet album ?
J : J’espère que les gens… Quand ils achèteront l’album, un vendredi soir, qu’ils le mettent à fond. C’est un vendredi soir, ils ont fini le boulot, l’université, l’école ou quoi que ce soit. Ils rentrent à la maison, mettent l’album, boivent quelques bières, et j’espère juste qu’ils passent un suer moment. Qu’ils se lâchent ! Mettez l’album, sortez de votre enfer [“break outta hell“ en anglais, NDLR], quel qu’il soit, ou relâchez juste la pression. Et montez le son ! Je veux que les gens s’éclatent quand ils l’entendront !
Je crois bien que ça fonctionne. J’ai mis l’album pendant un barbecue et mes amis ont adoré !
J : Excellent ! Un barbecue ? C’est exactement le scénario. Le 23 septembre, tout le monde fera un barbecue. Journée mondiale du barbecue, de la picole et du rock’n’roll ! La journée du Breakin’ Outta Hell barbecue !
Ça pourrait être le titre du prochain album !
J : Ouais ! The Barbecue album !
Bon, et sinon, cet album est le premier avec votre nouveau label, Spinefarm Records. Ca a changé quelque chose ?
J : Ils nous ont laissé travailler en Australie, et avec Bob Marlette. Ils nous ont vraiment laissé carte blanche sur tout ça. C’était leur, et notre premier album enregistré en Australie, donc c’était cool.
Vous avez annoncé une grosse tournée avec une belle affiche : Airbourne ouvrira pour Volbeat. On peut quand même s’attendre à un set complet d’Airbourne ? Vu que les deux groupes ont à peu près la même renommée…
J : En fait non. On est ce qu’ils appellent des invités spéciaux, donc ce sera seulement 45 minutes. C’est ce qu’on fera sur cette tournée. Mais on reviendra forcément. A la fin de l’année. Et aussi en 2017, pour nos propres dates en tête d’affiche. Mais avec Volbeat, ça va être un set très intense, rapide et direct.
Airbourne conserve en général la même setlist d’un soir sur l’autre.
J : En général, oui.
Tu n’aimerais pas choisir des morceaux différents, ou demander au public ce qu’ils veulent entendre ?
J : Eh bien, on aura bientôt un total de quatre albums. Ca fait tellement de morceaux qu’on pourrait jouer chaque soir. Donc on commence à réfléchir à l’idée de potentiellement changer quelques morceaux chaque soir, de changer un peu le show chaque jour. C’est donc une chose à laquelle on réfléchit. Et on le fera probablement dès 2017. Peut-être même à la fin de cette année.
Ce serait génial ! A propos de vos concerts, je n’ai peut-être pas été là les bons soirs, mais… tout le monde doit te demander ça ! Je ne t’ai pas vu escalader la structure de la scène depuis quelques années maintenant. Tu as eu des soucis avec ça ? Peut-être ton assurance ? [rires]
J : Ca dépend, ahah ! En festival, il y a toujours un truc à escalader, mais dans une salle fermée, il n’y a le plus souvent rien d’adapté.
En fait, la seule fois où je t’ai vu grimper, c’était dans un théâtre, et jamais en festival ! [rires]
J : [il rit] Tu as eu de la chance, alors ! Mais de toute façon, dans les festivals, aujourd’hui, ils savent qui on est, et ils nous voient venir à mille kilomètres. Donc il sont vraiment passés en mode “Bon, si tu escalades quoi que ce soit, voilà ce qui va se passer“. Et c’est toujours pareil : ils éteindraient la sono. Et ça crée un gros truc, les fans ne peuvent pas voir la fin du concert, et on ne veut pas que ça arrive. C’est pour ça que je préfère souvent descendre dans le public pour un solo, ou un truc comme ça. La règle, c’est que j’escalade dès que je peux. Par exemple, au dernier concert, c’était le Reload Festival il y a trois jour, le samedi soir, je suis monté sur la scène.
J’ai vu ça en vidéo oui ! Et j’étais aussi à l’Alcatraz Festival en Belgique, où tu es descendu dans le public, c’était sympa.
J : Oui ! C’est là qu’on est allé vers la plateforme pour les gens en fauteuil roulant, c’est ça ?
Exactement, et c’était plutôt marrant. Et quel serait le truc le plus dingue que toi ou le groupe ait fait sur scène ?
J : Euh, le truc le plus dingue… [il joue quelques riffs en réfléchissant] Eh bien boire une demi-bouteille de Jack Daniel’s avec du Valium n’était sûrement pas la meilleure idée [rires]… C’était en Suède. C’est dur de choisir !
Peut-être le truc le plus dingue que tu aimerais faire, alors ? Je te promets de ne prévenir aucun promoteur ! [rires]
J : Attends, OK, je vois ce que tu veux dire. Il y eu ce concert au Wacken. Et j’ai escaladé toute la structure, je suis venu au milieu et je me suis suspendu. Genre 50 mètres au-dessus du sol, ou un truc du style. Au-dessus du sol. Et je me rappelle avoir vu ça ensuite sur YouTube, je battais des jambes en l’air en pendant. Quand j’ai vu la vidéo, je crois que quelqu’un me l’avait montré, je me suis dit “Wow, merde…“. Je n’avais aucune idée de ce que je faisais. Je buvais beaucoup de Jack Daniel’s à l’époque, tu vois, sur scène et avant. J’avais vraiment un problème avec ça. Et après je faisais ce genre de truc. Et quand j’ai vu la vidéo, j’ai eu mal au ventre, et je me suis dit que j’aurais très bien pu me tuer en faisant ça. Je ne veux pas faire ça. Il y a une limite, tu sais. Il y a la folie, et il y a le rock’n’roll. Et cette fois-là, j’étais du côté de la folie.
J’ai vu qu’Angus Young avait récemment dit en interview, spontanément, qu’il aime beaucoup Airbourne. Qu’est-ce que ça représente pour toi, d’autant plus que vous êtes souvent vus comme les héritiers modernes d’AC/DC.
J : Ca m’a beaucoup touché, c’est vraiment un honneur, et ça m’a scotché. J’ai dû me pincer quand je l’ai lu, en me demandant “Il a vraiment dit ça ? “. Je crois que j’ai fini complètement bourré ce soir-là, je crois qu’on a l’explication [il éclate de rire].
Quel est l’album qui ne quitte pas ton lecteur CD en ce moment ?
J : Muddy Waters. Hard Again. J’adore cet album. Et il y a aussi King Bee. Ces deux albums. Ouais, Muddy Waters, Je m’éclate beaucoup à écouter ça, en ce moment.
A part le rock’n’roll, que pourrait apprendre l’Australie au monde entier ?
J : Eh bien le barbecue ! En fait, les barbecues, et comment tondre la pelouse. On a inventé la tondeuse à double lame, celle qu’on pousse. Et les barbecues en Australie, c’est… les Américains sont bons en barbecue, mais avec, il font des burgers ou des trucs du genre. Il existe autre chose que les burgers, les gars ! Tu vois, avec le barbecue on est assez aventureux, on fait des calamars, des crevettes, ou des gambas tigrées – des saloperies de cette taille mec ! Des coquilles Saint-Jacques, plein de fruits de mer. On balance plein de fruits de mer dessus. Ouais, je crois vraiment que les Australiens pourraient montrer ça au monde entier, parce que c’est une façon de faire assez simple, et parfaite pour les festivals ! On utilise juste une grille au-dessus du feu, et on fait le barbecue avec ce qu’on trouve. De la viande, des fruits de mer, ou même des légumes pour les végétariens, quoi que ce soit, par exemple des aubergines ou autre chose. On choppe quelques pics à brochette, on coupe tout au couteau pour mélanger les ingrédients. On récupère une caisse remplie de bière, on s’occupe de la viande ou des légumes, et boum ! C’est parti !
Je n’aurais jamais cru que tu me donnerais un cours de cuisine un jour ! [Joel éclate de rire] Merci pour ton temps Joel, est-ce que tu as quelques derniers mots pour les fans français d’Airbourne ?
J : A tout le monde sur La Grosse Radio : on sera de retour ici en fin d’année, mais avant ça, il y a le 23 septembre. Assurez-vous de récupérer notre nouvel album. C’est un vendredi soir, invitez vos potes à la maison, remplissez la baignoire de bières et de glace pour les garder au frais, et quand tout le monde est là et bien chaud, lancez le barbecue, faites cuire de la viande, prenez l’album et balancez–le à fond, éclatez-vous, faites la fête, passez la meilleure soirée de votre vie ! Et recommencez le samedi, continuer à vous éclater ! Et si vous êtes mal au moment d’aller au boulot, à l’école ou à la fac le lundi, pas de souci : prenez votre journée ou votre semaine !
Merci à Replica Promotion et Gibson France pour l'organisation de cette journée de promotion.
Photos : © 2016 Régis Peylet
At Gibson France, we finally find Joel O'Keeffe, holding a Flying V in the middle of a real guitars field, ready to answer to our questions. The menu is diverse : the new Airbourne album of course, but also some stories about the craziest period of the frontman rock'n'roll life and some barbecue lessons/ Here we go !
Hi Joel! First I want to thank you for your time.
Joel O’Keeffe : No worries at all, man. That’s what I’m here for!
How are you, and how is your trip here in Paris?
J : You know, I’ve been to Paris about eleven or twelve times, and I’ve only seen the Eiffel Tower from a car. I’ve not actually seen it, gone, and touched it. One day I really hope to do that. It also could be my first time in Paris when the sun is out. Because every time I’m here, in “Paris” [with a French accent], I’m always here with the snow. It’s cold and wintery. So that’s a change, and the sun is good!
So… Four weeks remaining before the release of your new album Breakin’ Outta Hell. How impatient are you?
J : Well, hem, it’s hard really. I mean, I’m impatient, but I’m not, because I wanted it to be wrought. I want to make sure that anybody knows about it. [he laughs]
I saw that you published pictures of the recording sessions, showing analog reels. How harder is it to work with that stuff? I mean, it’s not as flexible as digital recording.
J : It’s not as flexible. And it’s not as… easy. You know, with digital versus analog, digital saves a lot of time. But you lose quality. So putting the time in it is worth it. That’s why each of our albums takes three years. We like to put the time in it, for the quality.
Did that bring some more pressure maybe?
J : Well, not pressure. Because the pressure is in the songwriting. We’re really trying to get the songs right, and get them up to a level where you know they’re gonna be good live and people are gonna love to listen to them. Cuz you don’t know ! You just spend your whole life flying blind in rock’n’roll and writing songs. That’s what we do : we fly blind. We fly by radar, but even then, there’s no assurance , you’re not dealing with an absolute answer.
So there’s no reason for you to go back to digital recording.
J : Oh no. The…
You don’t want to do that.
J : No. Analog captures the sound the right way. We got it right the first time. Digital is great for time saving, but… You can make digital sound good, but does it sound great? I don’t know.
Regarding the songs themselves, I’m pretty sure that one will stand out to the fans’ ears. It’s “Thin The Blood”…
[Joel starts to frenetically play the riff on his guitar and laughs]
There’s really a very groovy and also boogie sound.
J : It is, isn’t it?
It seems really new for Airbourne.
J : You know what ? It’s funny, a lot of people is saying that. And to be honest, when we first did it, we thought it was just a normal Airbourne sort of rock’n’roll. But then… It’s that bit [he starts playing a section of the main riff]. And this one, “Doom doom doom” [he keeps playing and sings]. When we just started playing the song, we were like “this feels like classic 50s”. Almost 60s kind or Elvis-y rock’n’roll, with a mix of other stuff in it. So, on this record, we did spend a bit of time, I guess, finding our own sound… further. And that’s what Bob Marlette, our producer, is really good at.
And how was this song born?
J : “Thin Blood” ? I wrote it. One day I had the riff, and I just put it together. And then with Ryan we had a big drinking night, and the next day we said “What should we call it?”. We both just said “That title we had the other day, “Thin The Blood”!”. We had a big weekend, just drinking, and that’s what the second verse is about. You know, the first one is when you finish work, and you’re getting some drinks. And then the second verse is Saturday morning, you feel like shit, hungover, and hell, I need to get better. Because that’s only Saturday morning. And then you go out and get drunk again.
And then, there’s still Sunday. [laughs]
J : And you have Sunday ! Sunday, alone. That song literally was about it. And then when I sang it… you’re wearing an Iron Maiden T-shirt, from the fan-club. That day, I was supposed to sing, it was a Monday. And Iron Maiden had come to town to play on Tuesday. And we know their crew, when they’re here, you know, we always catch up, send Facebook messages, whatever, and end up having a few beers. That time we did, then Ryan an I kept on, kept drinking beers until around four in the morning. This was Monday night, and we were supposed to go to see the Maiden show on Tuesday. We went to the studio and did the guitars for “Thin The Blood”, and then we get the live track of the band, the drums and the bass… We actually got it really quick. It was one of the ones we knew pretty well. And I’m thinking, you know, “Bob’s not getting me to sing today, because I’m hungover and all”. And we’re going to see Maiden tonight, so we’re leaving the studio early. And he says “You don’t need to go to Maiden for another hour or two. Do you want to sing this?”. And I’m like “Dude, I’m really hungover”. And he goes “Joel, you showed me the lyrics, this is what it’s about! You’ve got to sing this song hungover. This is it!”. And I went “Fuck!”. So when I sing the line “I feel like shit, hungover and hell”, I am ! And then I think about the Maiden gig tonight, and that’s what picks me up on the chorus. So that song was a real experience of a real hangover.
That’s a cool story! [laughs] Once more, you followed your old motto “No ballads, no bullshit”. Even AC/DC wrote a ballad with “Love Song”, or almost with “Ride On”. You really don’t want to do on ever?
J : [he sings] “Ride On! Ride On!”. Well, each album is different. And on this record we really thought “No ballads, no bullshit”. Let’s go and do something really straightforward. I mean, the slowest song is this [he plays it]… ”Rivalry” riff. That’s probably the slowest song on the record. And then of course… [he plays “It’s All For Rock N’ Roll“] from the last song [he keeps playing while chatting]… That song, it’s not a ballad, but it’s more of an anthem. I guess that’s what we do. We do anthems. As opposed to ballads.
Yeah, like mid-tempo ballads.
J : Mid-tempo anthems. Because a ballad, to me it’s how I think of it [he starts playing slow chords]. And who wants that, I want this. [He goes back to the fast “Thin The Line” riff]. That’s it, yeah!
You songs are mostly about alcohol, girls and one-night stands. Love doesn’t exist in Airbourne world? [laughs]
J : Ahah ! Well, there is this song “Never Been Rocked Like This”. I guess it’s about a one-night stand. But, you know what I mean, if you’re reading through our songs, you will find meanings. You will find it, because it comes from deep places. Which I’m not allowed to say, because it’s everyone’s experience when they listen to the songs. But it’s not just girls and on-night stands and rock’n’roll…
That’s just the surface.
J : Yeah, that is the surface. If you sit down and read the lyrics, and sort of really read into them, you will be able to find what the songs could actually be about. They all come from real places on this record. I mean, a song like “Do Me Like You Do Yourself” : we’re having a good time with that one [laughs].
What are you hoping the band will achieve with this new record?
J : I hope people will… When they get the record, on a Friday night, that they put it on. It’s a Friday night, they’ve finished work, finished university, finished school or whatever. And they get home, put the record on, get a few beers, and I just hope they have a great time. Just rocking out! Put it on, and breaking outta any kind of hell, or just turn the pressure off. An turn the music up! I want people to have a good time when they are hearing it.
I’m sure it works. I had a barbecue and put the record on, and my friends loved it!
J : Great! A barbecue? It’s exactly the scenario. On September 23rd, everybody have a barbecue. Worldwide barbecue, drunk and rock’n’roll day! [laughs] Breakin’ Outta Hell Barbecue day !
That could be the title of your next album!
J : Yeah ! The Barbecue album !
Well, this record is your first one with your new label Spinefarm Records. What did it actually change for the band?
J : Well they let us do it in Australia, and they let us do it with Bob Marlette. They really gave us free rein to do all that. It’s their and our first record done in Autralia, so that was cool.
You announced a tour with a great bill : you will be opening for Volbeat. Can we still expect a full Airbourne set? I mean, the two bands are more or less ass big as each other.
J : Well no. We are what they call special guests, so that will be only 45 minutes. It’s what we’re doing on that. But then we gotta be coming back. At the end of the year. And also in 2017, doing our own headline shows. So with Volbeat it will be a very intense, quick, fast and hard set.
Airbourne usually have the same setlist from a night no another.
J : Usually, yeah.
Wouldn’t you enjoy to pick different song or ask the audience what they want to hear ?
J : So, we’re gonna have four albums out soon. It’s so many songs you can play on a night. So we’re starting to look at the idea of potentially changing a few songs each night, and changing up the show a little bit each night. So that’s something we’re looking at doing. We’ll probably most likely be doing that definitely in 2017. And maybe at the end of this year.
That would be great ! Regarding your live shows, I may have been there on the wrong nights, but… Everyone must be asking that! I’ve not seen you climb the light rig or anything for a few years now. Have you had problems with that? Maybe your insurance asked you to stop?
J : [laughs] It depends. In a festival, there is some rig to climb, but in an indoor venue, there’s never really anything to climb.
Actually, the only time I saw you do it was in a theatre, and never in festivals. [laughs]
J : [laughs] Well you’ve been lucky! Anyway, a lot of festival, these days, they know who we are, and they can see us coming from miles away. So they’ve all really gone “OK, if you climb, here’s what’s gonna happen”. And it’s always the same : they turn the PA off. It causes a big thing, the fans don’t get the show and we don’t want to do that. So that’s why I jump at in the crowd for a solo or something like that. The rule is that I try to climb when I can. Actually, on the last show, at Reload Festival three days ago, on Saturday night, I climbed there.
I saw that on video yeah. And I saw you at Alcatraz Festival in Belgium, and you went into the crowd, which was fun.
J : Yes, that’s where we went to the wheelchair stand, right?
Exactly, and that was really funny! And what’s the craziest thing you or the band ever did on stage?
J : Hem, craziest thing… [he plays some riffs while thinking] Well drinking half a bottle of Jack Daniel’s with Valium wasn’t probably the best idea… [laughs] That’s was in Sweden. That’s hard to choose.
Or maybe the craziest one you would like to do? And I promise I won’t tell any promoter. [laughs]
J : Oh, OK. I get what you’re saying. There was a gig we did at Wacken. And I climbed out on the thing, and I climbed across and I hung. Like fifty meters in the air or whatever it was. Just over the ground. And I remember seeing it on YouTube, kicking my legs in the air, and hanging off. When I saw that footage, I think someone showed it to me, I was like “Wow, fuck…”. I had no idea what I was doing. I was drinking a lot of Jack Daniel’s back then, you know, on stage and before. Had a bit of a problem. And then I’d do things like that. And when I saw the footage, I felt sick in my stomach, and thought I could have easily killed myself by doing that. I don’t want to do that. There’s a line, you know. There’s insanity, and there’s rock’n’roll. And this time it was the level of insanity.
I saw that Angus Young recently spontaneously said in an interview that he really like Airbourne. What does it mean to you, given you are often compared to AC/DC modern heirs?
J : I was really touched, really honoured, really blown away you know. I had to pinch myself when I read it, like “He really said that? “. I think I got really drunk that night [laughs], I guess that explains it.
What is the album that never leaves your CD player these days?
J : Muddy Waters. Hard Again. I love this album. And another one, King Bee. These two albums. Yeah, Muddy Waters, I’ve been rocking to it a lot lately.
Except rock’n’roll, what in your sense could Australia teach to the world?
J : Hem barbecues ! Actually, barbecues and mowing the lawns. Well we invented the two strokes lawn mower, that’s the push one. And barbecues in Australia, that’s… American are good at barbecues too, but they do burgers or stuff with them. There’s other things than burgers, guys! You know, on the barbecue, we’re very venturous, we put calamari, prawns - big tiger prawns, big fuckers, this big ! Scallops shells, seafood… We whack a lot of seafood on it. Yeah, I think the Aussies could really show this, because it’s a very simple way, and it’s perfect for festivals. Just use a grill over the fire, and do a barbecue with anything you can get. Meat, seafood, even vegetables for the vegetarians, whatever you are having, like eggplant or something. Get some skewer sticks, cut the ingredients with a knife so you mix stuff. You grab a case full of beer, have your meat, or your vegetables for the vegetarians, and bang ! Here we go !
I never thought you would give me cooking lessons… [loud laughs] Thanks a lot for your time, mate, do you have any last few words for your French fans?
J : To everyone out there on La Grosse Radio, we’re gonna be back here at the end of the year, but before then, September 23rd, make sure you get our new record. It’s a Friday night, make sure to get your mates over, fill the bathtub full of beer and ice to keep them cold, and then when everyone’s over and you’re all buzzed up, get the barbecue going, get some meat cooked, get the record and slam it on, and just rock, have a party, have the best night of your life. And then do it again on Saturday, keep rocking ! And if you are too sick to go to work, school or university on Monday, just do it : take the day or the week off !
Thanks to Replica Promotion and Gibson France for organizing this promo day.
Photos : © 2016 Régis Peylet