Nostromo, c’est ce groupe de grindcore qui a sorti un album acoustique avant de disparaître en 2005. Onze ans après, la légende suisse est revenue pour une tournée avec Gojira. À l’occasion de leur concert au Hellfest, Jéjé, le guitariste, et Lad, le bassiste, nous ont accordé une interview. L’occasion de parler de leur reformation, de leurs projets et de boîte de thon.
LGR : Vous êtes revenus l’année dernière après onze ans d’absence. Comment avez-vous préparé votre tournée de retour ?
Jéjé : Le retour nous est tombé sur le coin de la gueule, tout s’enchaîne extrêmement vite donc on ne peut pas dire qu'on s'est préparé. Mais on a pris un bon coup de pied au cul en apprenant qu’on allait jouer au Hellfest alors, ça nous a motivé. On a aussi pris un deuxième gros coup de pied au cul quand nos potes de Gojira nous ont appelé pour faire une tournée avec eux en janvier ! On voulait rejouer ensemble, mais on ne s’attendait pas à un tel engouement, une telle demande, donc il a fallu mettre les bouchées doubles. On est vraiment fiers.
Lad : On a quand même bossé, chacun a fait de la musique de son côté pendant notre pause, alors on était prêt. On s’était séparé pour des divergences personnelles, mais on s’est retrouvé de manière assez naturelle.
LGR : Vous êtes déjà en train de travailler sur un nouveau disque ? Est-ce que vous avez envie de continuer la musique acoustique ?
Lad : On fait ce qui vient, comme on a toujours fait. On prépare un maxi et il va sonner comme du Nostromo. Mais on n’est pas des puristes, on veut pas faire du pur grindcore ou du pur death, on y va au feeling, on mélange les genres. Après, c’est sûr que sur le maxi on a prévu plus des trucs bourrins que de l’acoustique.
Jéjé : L’acoustique, c’était une fois, pour proposer quelques choses d’original qui change de nos habitudes. On a déjà plusieurs morceaux en préparation, on en joue un sur scène.
LGR : Ce n’est pas dur de refaire de la musique ensemble après onze ans ?
Jéjé : Pendant notre pause, on a tous joué dans des groupes différents, du metal, de l’electro… Bon, on ne va pas faire de l’electro, mais on peut utiliser des synthés pour les intros par exemple. Chacun amène ses influences, on est un groupe assez démocratique.
Lad : Ouais, c’est : joue et ferme ta gueule. (rires)
LGR : Vous avez retrouvé votre public d’avant votre séparation ?
Lad : C’est leurs enfants ! Il y a des gens de 18 ans viennent nous voir alors qu’ils n’étaient pas nés quand on a commencé. Mais nous on a encore 20 ans dans nos têtes.
Jéjé : On ne s’attendait pas à un tel accueil. En fait, on a fait un petit concert privé au mariage de Maik, notre batteur. On a posté une photo de notre reformation et ça s’est emballé à une vitesse incroyable. À l’époque on ne se rendait pas compte qu’on avait un public comme ça !
LGR : Si vous deviez sortir un album concept, sur un livre, un film, vous choisiriez quoi ? Quelque chose en rapport avec Alien ?
Jéjé : J’ai relu 1984 de Orwell et je pense qu’on pourrait en parler. Dans nos textes, on s’inspire des phénomènes de société et des rapports entre les individus. La bizarrerie du monde et de la vie. On n’est pas des grands philosophes mais on y réfléchit.
Lad : Pour Alien, le groupe a le nom du vaisseau, mais c’est plus un alibi. Au final, on n'en parle pas forcement dans nos paroles.
Jéjé : Il y a aussi une boîte de thon italien qui s’appelle Nostromo.
LGR : Un dernier mot avant de monter sur scène ?
Jéjé : Force à la Grosse Radio !
Interview : Axel C et Wilhelm