Weapons of Mass Destruction au Motocultor 2018

Trente ans de carrière plus tard, les Tambours du Bronx est un projet tricolore qui continue à explorer de nombreux chemins. Aujourd’hui c’est avec le projet Weapons of Mass Percussion, accompagné de Stéphane Buriez, Reuno et Franky Costanza que les percussionnistes se produisent. Mais aussi avec Sepultura à l’occasion d’un show très attendu… Mais beaucoup vont être déçus.

Bonjour messieurs. Il y a six ans vous tourniez avec Sepultura. Avant de remettre le couvert ce soir, que vous a apporté cette expérience?

Thierry (percussions): La petite histoire c’est que nous avions joué un concert à Sélestat il y a plusieurs année et Andreas Kisser avait regardé notre show et avait trouvé ça très puissant et hallucinant, il est venu nous voir. Un jour il nous a contacté pour jouer avec eux à Rio. On a fait ça une première année sur deux-trois morceaux et en 2012 nous avons fait un vrai spectacle. C’est un truc vraiment énorme, le Rock’n Rio, 200 000 milles personnes… Nous venons tous du rock’n’roll et il y a beaucoup d’influences dans les Tambours du Bronx. Nous avons voulu continuer et rajouter ce petit côté metal que nous n’avons pas pu continuer avec Sepultura. il y avait une tournée qui n’a pas pu se faire pour X raisons. C’est un peu ça la petite histoire de Weapons of Mass Percussion aussi.
 


Arnaud et Stéphane, vous avez rejoint les Tambours du Bronx pour ce projet metal. pouvez-vous nous raconter l’histoire? Surtout que tu es un homme occupé, Stéphane.

Stéphane (chant): En gros, j’ai un planning très chargé! Reuno (Lofofora) a été contacté en premier pour être chanteur de WOMP, et il se trouve qu’il avait un emploi du temps qui n’allait pas et certaines dates ne convenaient pas. Il m’a appelé pour me proposer d’être son doublon. Je n’ai pas réfléchi une minute et j’ai dit oui tout de suite. Jouer avec les Tambours c’est une chance, c’est un collectif que je respecte. Et chanter pour cette expérience est quelque chose d’unique, de vraiment différent. Cela fait 33 ans que je fais ce métier et avec les tambours j’apprends des choses énormes. C’est très différent.

La tournée se passe super bien et nous ne sommes pas des doublons. Nous jouons tous les deux et quand nous ne serons pas disponibles, c’est Rénato de Flayed que j’ai contacté pour qu’il nous remplace, Reuno ou moi. L’idée est de donner un spectacle qui ressemble à ce que nous avons monté il y a six mois. Aujourd’hui nous ne sommes plus sur une piste de décollage, le voyage a vraiment commencé.

Arnaud (programmation) : Je suis arrivé sur ce projet. Il est très particulier, l’électro n’est pas central comme ça a été le cas par le passé. J’apporte une modeste contribution, mais c’est très intéressant de comprendre comment tout cela fonctionne et m’intégrer tout doucement. C’est une très grande chance pour moi et de là où je suis sur la scène, j’ai une vue de malade.
 


Comment Franky Costanza a-t-il fait pour s’adapter? Ca ne doit pas être facile d’être batteur dans un tel projet?

Thierry: Effectivement! Nous avons rencontré Franky après son départ de Dagoba et en déconnant nous lui avons dit “Si tu t’emmerdes, viens taper avec nous!”. Ça s’est fait naturellement. Quand on a lancé le projet, il était partant. Quand à son adaptation… C’est un mec qui vient du metal extrême, c’est un peu gênant de parler à sa place, mais il s’est adapté de façon à poser quelque chose de carré avec ces dix bidons devant lui. Il pose une sorte de base et change son jeu habituel. C’est quelque chose de très vivant, sans click. Il apporte une très grande puissance. Plus ça avance, plus il fait office de métronome, ce qui n’était pas gagné. Ça flotte beaucoup moins que les premières répétitions! (rires).

Quels sont vos premiers retours après six mois de représentations? Et votre ressenti?

Stéphane: Ce qui est génial c’est d’avancer tous ensemble. Cette possibilité de se concerter et d’étoffer le spectacle, tous trouver notre place. On s’est rendu compte qu'avec deux chanteurs, ça marchait super bien. Et les idées arrivent au fur et à mesure très naturellement, sans réfléchir. Ce qui est génial dans cette tournée, c’est qu’il y aura toujours quelqu’un pour apporter ses idées. Je pense qu’à la fin de la journée, ça restera perfectible.

Thierry: C’est assez surprenant car si à la base on habite tous dans la même ville, maintenant d’autres viennent de loin. Du coup tout se passe uniquement en répét, et ce n’est pas facile de boucler un rendez-vous avec tout le monde (rires).

Arnaud: Totalement d'accord, le truc évolue complétement au fil des concerts et il n’y a aucune individualité, c’est vraiment classe. on change des petits détails en permanence. C’est beau, tout simplement. Personne ne se démarque, ça fonctionne souvent super bien… Parfois moins bien, mais je ne sais pas si les gens s’en rendent compte (rires)! Hier, le concert est monté progressivement et en totale cohésion, comme si on respirait exactement en même temps. C’est incroyable.

Thierry: C’est vrai qu’en six mois, les choses ont beaucoup grandi, surtout sur scène. On a pas encore sorti l’album, les gens ne connaissent pas encore les morceaux…

Stéfane: Et pourtant les gens sont tellement réceptifs. Tout est vierge, on est en train de dépuceler ces morceaux. Et à la fin des concerts on se dit “Putain, les mecs ont chanté des morceaux qu’ils connaissent pas”. J’ai rarement connu ça avec un groupe. Il se passe quelque chose avec ce projet.
 

 


Dans quelques heures vous allez vous produire à l’occasion d’un show énorme avec Sepultura, comment vous sentez vous?

Rires général

Thierry: Qu’est ce que je dis?

Stéphane: Je le dis si tu veux!

Thierry: Bon faut être honnête... 

Stéphane: Bon allez dis le! (rires)

Thierry: Bon, en gros le Motocultor a annoncé ce show unique en Europe sans en parler vraiment à Sepultura qui était en tournée partout. Pour faire simple il est probable que les gars de Sepultura viennent d’apprendre qu’ils allaient jouer avec nous ce soir. De notre côté, on a répété quatre morceaux qui seraient envisageables, mais tout reste à voir avec le staff de Sepultura! Il y a une scénographie, les tambours ça prend de la place, et ils découvrent aujourd’hui qu’il y aurait un show avec les Tambours du Bronx?! Je pense que niveau communication il y a des choses à revoir… Je jette la pierre à personne, je vous relatte les infos. On a répété notre truc en sachant que Sepultura n’était plus ou moins pas au courant. On les a croisé et ils ne sont pas très, très contents, ce que je comprends. Donc on va essayer de faire un truc, au moins un morceau sur le final, sur Roots. Andreas est d’accord mais tout reste à voir. Je trouve ça vraiment dommage pour ceux qui attendent ce concert. On va faire tout notre possible pour faire un morceau sur scène avec eux.

Merci à Stéphane, Thierry et Arnaud.
Interview réalisée par Jérémie et Arnaud.

 



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